Depuis leur invention au Moyen-Age, les miroirs convexes, dit encore de sorcière parce qu’ils rapetissent et déforment ou de banquier » parce qu’ils permettent de surveiller l’ensemble d’une pièce ont fasciné les peintres. Défi pour le dessin les courbures autant que pour le rendu des matières reflets, ils constituent un exercice de virtuosité que beaucoup ont couplé avec une autre forme de démonstration d’habileté lautoportrait. Les origines Les époux Arnolfini, Van Eyck, 1434, National Gallery Le premier et plus célèbre exemple est ambigu. A cause de l’inscription énigmatique Jan Van Eyck fut ici » qui semble rédigée pour porter témoignage de la présence du peintre au mariage des époux Arnolfini, certains reconnaissent Van Eyck lui-même dans le personnage en bleu dont la silhouette s’encadre dans la porte, en compagnie d’une autre silhouette en rouge. Mais la silhouette n’est pas en train de peindre elle n’a peut être pour fonction que d’illustrer le pouvoir retrécissant de cet objet luxeux, spéculaire et spectaculaire. Autoportrait dans un miroir convexe Le Parmesan, 1524, Kunsthistorisches Museum, Vienna Le premier autoportrait indiscutable est un morceau de bravoure exécuté par le jeune Parmesan, sur un panneau de bois convexe réalisé spécialement. Le mieux est de citer le commentaire de Vasari En outre, pour sonder les subtilités de l’art, il se mit un jour à faire son propre autoportrait en se regardant dans un miroir de barbier convexe ; voyant les bizarreries que crée la rotondité du miroir dans le mouvement tournant qu’il donne aux poutres, voyant les portes et tous les édifices fuir étrangement, il décida, par jeu, d’en imiter tous les détails…et, comme tout ce qui s’approche du miroir s’agrandit tandis que ce qui s’en éloigne diminue, il fit la main qui dessinait un peu grande, comme le montrait le miroir. Elle était si belle qu’elle paraissait très vraie. Et comme Francesco était très beau, qu’il avait le visage et l’air pleins de grâce, qu’il ressemblait plus à un ange qu’à un homme, son portrait sur cette boule semblait une chose divine… » Vasari Sans doute fallait-il avoir pleinement maîtrisé la perspective centrale pour s’intéresser, à titre de diversion, à ce nouvel effet spécial la perspective curviligne. Mais cette innovation restera sans lendemain, jusqu’à ce que les peintres flamands s’en emparent au XVIIèeme siècle pour une production de masse, dans les tableaux de Vanités voir Le peintre dans sa bulle Vanité Le thème du peintre dans le bulle ressurgira ensuite sporadiquement, chez des peintres fascinés par l’exactitude flamande. La Vanité disparue, reste la Virtuosité. Le chat Angora Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, vers 1786, Munich, Collection Bernheimer Pourchassé par le chien, le chat vient de trouver refuge sur la table et appelle à l’aide sa maîtresse. Dans cette toile à quatre mains, c’est Fragonard qui peignit la vieille femme à la Rembrandt, la boule métallisée inspirée des natures mortes flamandes et le chat, sa belle-soeur Marguerite Gérard peignant le reste. On voit dans la boule l’atelier familial avec Marguerite et sa soeur Marie-Anne à leurs chevalets, tandis que Jean-Honoré supervise. L’Elève intéressante Marguerite Gérard et Fragonard, vers 1786, Louvre. Mêmes ingrédients dans ce second opus encore plus virtuose la jeune femme, sans doute Mlle Chéreau, issue d’une famille de graveurs et d’éditeurs d’estampes, examine une gravure récente d’après Fragonard, La fontaine d’Amour. Le groupe sculpté des Deux amours se disputant un cœur, plaisamment coiffé d’un chapeau à plumes, fait contrepoids aux deux favoris à fourrure qui se disputent le tabouret. Entre les deux, le bras levé de l’amatrice organise tout le tableau il se reflète sur la vitre de l’estampe, et trouve une sorte d’écho matériel, juste derrière, dans le bras levé d’un des magots. Dans le reflet de la sphère, on découvre cette fois quatre figures Marguerite Gérard assise à son chevalet et derrière elle son maître et mentor, Fragonard. Les deux autres personnages ont été identifiés comme Marie Anne Fragonard et soit Henri Gérard, soit le graveur Géraud Vidal [1]. La Naine Mercedes Ignacio Zuloaga, 1899, Musee d’Orsay, Paris Au delà de la référence à Velasquez, Zuloaga invente ici une forme exponentielle de Vanité le peintre n’est plus qu’un homoncule dans un cosmos tenu par une naine, vue elle-même par l’oeil surplombant d’un géant. Laboratoire, Roberto Fernandez Valbuena, 1910 Dans le miroir qui fait écho à l’alambic anthropomorphe, l’artiste en bleu s’ajoute aux distillats jaune et rose. Dans la peinture anglaise, les miroirs sphériques ont été mis à la mode par Orpen, dont ils sont devenu une sorte de signature voir Orpen scopophile. Mais quelques autres peintres britanniques se sont essayés au même exercice. Laura and Paul Jewill Hill, Harold Harvey, 1916, Penlee House Gallery and Gallery, Penzances Avec un certain humour, le peintre dans le miroir équilibre le poisson rouge dans sa boule. Le petit Paul brandit un drapeau italien pour fêter l’entrée en guerre de l’Italie, en 1915. Le modèle réticent the inwilling model, Harold Harvey, 1932, collection particulière Laura sera peinte à nouveau 16 ans plus tard, dans ce tableau où Harvey est sorti de sa bulle pour se carrer derrière la théière, ustensile comme les autres. Le dessin de danseuse aux jambes écartées contraste avec la pose retenue de la modèle. Entre le peintre et son modèle, de qui montre-t-elle les pensées secrètes ? George Lambert, Le miroir convexe, vers 1916, collection particulière La scène se passe dans le salon aux poutres apparentes de Belwethers, un cottage dans le village de Cranleigh. C’était la maison de campagne de Mme Halford, la patronne et amie de Lambert, morte l’année précédente. Son gendre Sir Edmund Davis se tient à la fenêtre à l’arrière-plan ; sa femme Mary, en deuil, est assise à la table ; une femme de chambre sert le thé ; la femme du peintre, Amy Lambert, est debout, vêtue de bleu ; la belle-soeur de Sir Edmund, Amy Halford, est assise les mains sur ses genoux. Enfin, au premier plan, George Lambert observe la scène. Ce morceau de bravoure a été peint par Lambert pour s’occuper l’esprit, dans une période sombre où, déjà éprouvé par la mort de son amie, il résidait à Cranleigh avec Amy pour se rapprocher de son fils, Constant, victime d’une ostéomyélite. Ouverte, sa main gauche ne tient pas d’instrument les doigts imitent l’éventail des poutres tout en comptant les cinq personnages de la pièce, comme pour s’assurer de leur présence. Nature morte et auto-portrait Mark Gertler,1918 Le peintre s’étudie deux fois dans la boule et dans la bouteille. Le reflet nous le montre seul et paisible dans son atelier mais nous le voyons attaqué dans le dos par un samouraï armé d’un sabre. Miroir rond comme un cou tranché, bougie décapitée cet exercice de style est encore une Vanité. Réflexions dans une boule argentée Herbert Davis Richter, vers 1932, Rochdale arts heritage service. Dans le monde réel, la cavalière en porcelaine domine deux petits cavaliers blanc et rouge. Dans le reflet, elle domine le peintre. Le miroir convexe Harold Gresley , 1945, Derby museum Des pièces d’échec et un Bouddha, images de la méditation, soulignent le caractère réflexif de cet autoportait à la Vermeer », avec lourd rideau, fenêtre à gauche et mur blanc. Le cas Escher Main tenant une sphère réfléchissante Escher, 1935 Une particularité de la sphère réfléchissante est que, quelle que soit la position du peintre, son oeil se reflète toujours au centre on pourra le vérifier dans toutes les boules présentées dans ce chapitre. C’est cette propriété optique remarquable que la main d’Escher exhibe devant nous. Nature morte au miroir sphérique Lithographie de Maurits Cornelis Escher, 1934 Points culminants de la virtuosité graphique, les miroirs sphériques d’Escher sont-ils, aussi, des Vanités ? La sculpture de harpie est souriante, mais par sa taille elle semble placer le peintre-miniature en situation de musaraigne. Cette sculpture existait réellement et avait été donnée par son beau-père à Escher, qui a l’a utilisée dans d’autres oeuvres. Plus significatif est le livre qui supporte l’ensemble il sagit de Vers un nouveau théâtre Towards a new Theater », d’Edward Gordon Craig, metteur en scène et théoricien qui prônait la suppression du décor figuratif et la fusion des acteurs avec l’avant-plan. Sur la scène délimitée par le livre, la boule de verre met en pratique ce principe, en propulsant la harpie-spectateur en situation dacteur. Donc nulle Vanité ici, mais une réflexion virtuose sur une théorie esthétique. La série de Montenegro 1926, Portrait de Chucho Reyes et autoportrait. 1942, Museo Arte Moderno, Mexico city 1953 Vers 1955 1959 1961 1965 La première fois que le peintre mexicain Roberto Montenegro s’est représenté dans une bulle en train de peindre, c’était en 1942, en tant que détail dans le portait d’un antiquaire féru d’objets précieux. Cet autoportrait sphérique est ensuite devenu un exercice de style à part entière, quil a pratiqué pendant plus de vingt ans avec des variations intéressantes. Dans la cuvée 1953, une statuette précolombienne accompagne la boule et assure la liaison entre l’extérieur et l’intérieur. Même idée en 1955, où c’est la pointe du pinceau qui joue ce rôle ; à noter que le tableau dans le tableau est, comme il se doit, inversé. En 1959 et 1961, la main droite ne tient plus le pinceau, mais se tend vers le spectateur. Il est remarquable que Montenegro, qui était droitier, a depuis le début corrigé l’effet d’inversion la boule qu’il peint n’est pas ce qu’il a sous les yeux, mais une réalité reconstituée. En 1965, trois ans avant sa mort, c’est toujours de la main droite qu’il exhibe la boule dont il est définitivement sorti. Man Ray A la différence d’un miroir sphérique, un miroir convexe autorise le spectateur à se refléter en dehors du centre. Autoportrait dans un miroir convexe, Man Ray, Vine Street, vers 1948 Les deux vues ont été prises en déplaçant latéralement l’appareil photo par rapport au miroir convexe, accroché au mur au dessus du canapé dans la première vue, l’appareil photo est au centre ; une table basse au motif en damier, à côté d’un jeu d’échec, fait pendant avec le photographe et souligne l’aspect calculé et maîtrisé de la prise de vue ; dans la vue décentrée, le mobilier est identique sauf le table basse, escamotée derrière le photographe ; du coup, celui-ci se retrouve expulsé du centre et mis en pendant avec le fauteuil vide si encombrée soit-elle, cette vue fait l’éloge de la vacuité. Quoique ringardisée par la photographie, la tradition de la boule sphérique ressort périodiquement comme exercice de virtuosité, sorte de bateau dans la bouteille » pictural. Karin Gellinek avec des tournesols Matthijs Roeling, 1973-74, Drents Museum Judith et Holopherne, 1975 Le miroir dans son cadre doré est associé à la fleur du tournesol. Karin Gellinek était la muse de Matthijs. Sans titre, Matthijs Roeling Le miroir se trouve coincé entre un globe terrestre abîmée et une poupée abandonnée. Le peintre réduit à une poupée encore plus petite est tenu en respect par la seule autre présence vivante et éphémère celle du criquet. Piotr Naliwajko Autoportrait avec ange gardien, 1995 Charlie, 2004 A propos du tableau de droite Il ne s’agit pas des pensées érotiques supposées de Chaplin, mais de sa complexité intérieure et de sa personnalité compliquée, de ce qu’il cachait non seulement sous le chapeau melon et le déguisement, mais au plus profond de son cœur et de qui d’autre il était un garçon éternel et en même temps übermensch. » Jacek Kurek Robin Freedenfeld Globe de jardinier Autoportrait au globe de jardinier A gauche, le globe se contient lui-même. A droite, il contient l’artiste, ou du moins son ombre. Eric de Vree Autoportrait dans un miroir sphérique Nature morte avec autoportrait dans une boule Nature morte avec autoportrait dans deux boules Nature morte avec autoportrait dans un verre Dans la technique à l’huile la plus classique, Le peintre anversois Eric de Vree montre la continuité entre les deux traditions flamandes de l’autoportrait virtuose de la boule ostensible au reflet discret voir Le peintre en son miroir 2c L’Artiste comme fantôme Jason de Graaf Autoportrait dans un miroir sphérique A Perfect Day In Which Nothing Really Happened Dans ses acryliques hyperréalistes, le peintre québécois Jason de Graaf joue lui aussi entre ces deux pôles, tout en éludant la pose égotique de l’artiste en plein travail. Parallel Ctrl+V Cetté élision va jusqu’à son élimination complète, dans un vide hypo-réaliste que met en évidence à gauche la multiplication des sphères, à droite le geste ironique du Mickey. A l’extrême, l’artiste réapparaît, dans un miroir en forme de pomme, sous uneforme humoristique ma pomme » . Will Wilson Autoportrait dans un miroir , 2000 Le rêve de Carel Fabritius, 2001 Autoportrait dans un miroir biseaute, 2004 Autoportrait convexe, 2005 En cinq ans, Will Wilson passe d’un autoportrait classique dans un miroir invisible, à un autoportrait dans un miroir extrêmement visible, à la fois par son cadre en trompe-l’oeil devant lequel passe la pointe du pinceau et les déformations convexes. L’autoportrait en Carel Fabritius de 2001 fait référence au peintre du Chardonneret, mort dans l’explosion de la poudrière de Delft. L’autoportrait de 2004, fragmenté par les pseudo-biseaux voir les yeux fermées dans celui du haut joue avec la vision panoptique. Autoportrait dans un miroir convexe Amnon David Ar, 2008 Les distorsions de la contre-plongée s’ajoutent à celles de la convexité. Le miroir n’est pas posé à plat sur le sol, mais en oblique. Modèle et artiste, Oleg Turchin, 2011 Dorures et coulures vénitiennes hommage au lieu où a été inventé le miroir de sorcières. Tom Hughes I had a nice day, 2015 Selfie Gerbera avec des oiseaux en origami Autoportrait au teeshirt turquoise, 2014 Toutes peintes dans son atelier de Bristol, ces toiles proposent, du plus petit au plus grand, divers degrés de grossissement sur le peintre en plein travail. Voir la suite énigmes visuelles RéférencesLongtempsdissimulé sous une couche de peinture, l’enfant ailé est dévoilé dans une version restaurée de la toile. Le cupidon de Vermeer attendait caché depuis près de trois Un avis éclairant de Daniel Arasse; histoires de peintures La jeune fille à la Perle, la Dentellière peuvent faire évoquer la silencieuse puissance de la peinture selon le mot de Delacroix. On a dit que la peinture de Vermeer était réaliste, mais il s’agit plutôt d’une peinture de la réalité. Courbet illustre plus le réalisme. Vermeer est considéré aujourd’hui comme le plus grand peintre hollandais avec Rembrandt. De fait il était très célèbre de son temps, recevait des visites d’amateurs étrangers et donc l’idée du génie méconnu est totalement fausse. Il meurt pauvre sans aucun doute mais surtout en raison de la baisse des revenus des terres de sa belle-mère, car il ne peint pas pour vendre, sa production reste stable tout au long de sa vie d’artiste, environ trois à quatre tableaux par an, ses tableaux sont en dépôt à l’extérieur de son atelier. Vermeer est un catholique convaincu, vivant à Delft, dans le coin des papistes », minoritaire dans ce pays protestant. Il travaillait avec une camera obscura » en usage à l’époque, mais en l’utilisant de manière déplacée une chambre noire mal réglée avec des gouttes de diffusion lumineuse, formant des taches de lumière sur une surface brillante et réfléchissante. On a parlé de son pointillisme mais ces taches apparaissent plutôt sur des surfaces non réfléchissantes comme la mie de main sur le tableau de la Laitière. Donc pas de réalisme ! Vermeer est un peintre profondément réfléchi. Il peint flou avec des pinceaux très fins, ce qui peut paraître curieux et il interpose des obstacles entre le spectateur et la figure qu’il représente. Pourtant ses thèmes sont très courants pour l’époque , il ne se distingue pas par l’originalité des sujets mais la façon de les traiter. Il peint des scènes d’intérieur , jamais l’extérieur à de rares exceptions près, le spectateur est invité dans le dedans du dedans, c’est à dire l’intime dans le privé. Mais cette intimité semble inatteignable , bien que très proche, selon des constructions de perspective propres à Vermeer la ligne de perspective est proche du niveau de l’œil des figures peintes , mais toujours plus bas. Nous nous retrouvons très près du regard du personnage mais nous ne le partageons pas. Sur la Dentellière seul le fil est d’une extrême netteté, tout le reste est flou. Nous regardons l’ouvrage mais pas ce qu’elle voit , nous ne voyons pas la dentelle qui est pourtant l’objet du tableau en Hollande du XVIIe siècle. Nous sommes exclus du secret du personnage, seul le tableau en est le dépositaire. Sur la Liseuse, les obstacles sont représentés par une table au premier plan, avec un tapis et un panier de fruits. Un rideau vert , sujet assez courant pour l’époque, peint par Vermeer en modifiant sa composition pour cacher un tableau accroché au mur, rideau tiré jusqu’au point de fuite de la construction géométrique. Nous voyons donc du caché. Sur l’Atelier du peintre qu’il nommait lui-même l’Art de la peinture, est représenté un peintre vu de dos devant une carte géographique , en train de peindre une allégorie de l’Histoire. Peinture classique, peinture d’histoire et peinture de connaissances démontrées. Ce tableau , Vermeer ne l’a jamais montré à personne, il ne l’a pas vendu. On y voit un peintre peignant son modèle, vu de dos. Curiosités dans l’observation il en est à l’esquisse, il utilise un appuie-main. Or Vermeer ne faisait jamais d’esquisses préparatoires, et l’appuie main n’est pas utile à cette étape. En outre il est habillé avec des vêtements passés de mode au moins quarante ans plus tôt. La carte géographique est magnifique mais illisible en raison de son éclairage. L’aspect lumineux des choses est un paradoxe magnifique , la peinture éblouit les connaissances de ce qu’elle montre. C’est la métaphysique de la lumière, l’expression d’une lumière spirituelle qui rejoint sa foi catholique. La peinture a la possibilité d’incarner quelque chose, et c’est sans doute là, la clé du mystère de Vermeer. Dansl'allégorie de L'Atelier (environ 1662-1668), Vermeer mélange habillement la fixité et le mouvement.La jeune fille à la couronne de lauriers pose les yeux baissés : elle est donc immobile. Le peintre tourne le dos au spectateur, par conséquent la seule activité visible est celle de sa main droite en train de peindre la couronne de lauriers sur la toile. A mes débuts, j’ai eu beaucoup de mal à faire de beaux fondus à l’acrylique. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait passer à la peinture à l’huile à un moment donné. 🙂 Mais pourquoi est-ce plus difficile de faire un dégradé de couleurs à la peinture acrylique qu’à l’huile? Et bien parce qu’une des caractéristiques de la peinture acrylique est qu’elle sèche très vite. Or pour faire un dégradé, il faut fondre les couleurs l’une avec l’autre de manière graduelle. Si les deux sèchent, elles ne peuvent se mélanger! Vous voyez le problème? Il faut une bonne maîtrise de la technique pour garantir une rapidité d’exécution et donc un beau dégradé de couleurs! 😀 Au programme 1 Introduction au Définition2 Les facteurs de réussite d’un beau dégradé à la peinture acrylique3 Différentes orientations pour votre dégradé à la peinture acrylique4 3 méthodes pour faire un beau dégradé à la peinture Méthode 1 Technique du dégradé humide sur humide » Présentation de la méthode Dégradé humide sur humide » SANS retardateur de AVEC retardateur de La méthode 1 pas à Méthode 2 Technique du dégradé humide sur sec » Présentation de la méthode Dégradé humide sur sec » La méthode 2 Méthode 3 Technique des glacis Présentation de la Dégradé par AVEC ou SANS médium pour La méthode 3 pas-à-pas5 Avantages et inconvénients des 3 méthodes Introduction au dégradé Mais, qu’appelle-t-on un dégradé » exactement? La technique est relativement simple dans les faits et nécessite peu de matériel. Cependant, elle n’est pas évidente à maîtriser parfaitement et vous demandera quelques entraînements. L’objectif de cet article est de vous familiariser avec les 3 méthodes principales pour faire un dégradé de couleurs parfait avec de la peinture acrylique. Maîtriser cette technique est essentielle dans votre progression en peinture. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un exercice qui peut paraître un peu pénible. Mais par la suite, cette technique vous permettra de fondre tout types de couleurs pour réaliser des fonds dégradés, de jolis drapés et des ciels magnifiques, ou encore des fondus de couleurs chair » pour faire des portraits réalistes. Vous trouverez ci-dessous quelques tableaux de maîtres illustrant l’utilisation du dégradé. Pour en savoir plus sur ces œuvres, cliquez sur les liens suivants La jeune fille à la perle de Johannes VermeerLa famille du comte de Gower de Angelica KauffmannNature morte aux oignons de Paul CézanneLa maison du pêcheur, Varengeville de Claude Monet Les facteurs de réussite d’un beau dégradé à la peinture acrylique De manière générale, pour un beau dégradé à la peinture acrylique, j’ai relevé 3 facteurs de réussite Rappel du cercle chromatique Pour en savoir plus sur le cercle chromatique et des associations de couleurs harmonieuses, je vous invite à demander votre guide Bien débuter en peinture » à la fin de cet article. Pour connaître tout ce que contient ce guide gratuit, cliquez ici. Différentes orientations pour votre dégradé à la peinture acrylique Avant de vous détailler les 3 méthodes pour réaliser vos dégradés, je voudrais vous présenter différentes manières d’orienter votre fondu Linéaire, la couleur A se fond progressivement vers la couleur B en suivant une ligne droite horizontale, verticale, de biais. Par exemple, pour le ciel d’un coucher de soleil, l’horizon prendra une teinte rougeâtre et en remontant progressivement, nous observerons des teintes plus jaune-orangé, puis bleu-clair jusqu’à un bleu plus ou en ellipse, les couleurs A et B suivent une courbe pour se fondre l’une dans l’autre. C’est le cas du rayonnement solaire par exemple. Le soleil, point lumineux qui peut être représenté par une couleur très claire, va se fondre petit à petit dans le reste du ciel en suivant les courbes de la source de les couleurs se fondent les unes dans les autres a priori sans suivre de logique. Je dis a priori car il y en a toujours une. Il s’agit la plupart du temps d’un effet de lumière ou de relief. Vous en aurez besoin pour faire par exemple le satiné de la peau, l’aspect soyeux des tissus ou encore des effets de feuillages en arrière plan. Passons maintenant, sans plus tarder aux 3 méthodes pour réussir vos dégradés! 😉 3 méthodes pour faire un beau dégradé à la peinture acrylique Méthode 1 Technique du dégradé humide sur humide » Présentation de la méthode C’est certainement la méthode la plus rapide. Par contre, la difficulté majeure réside dans le fait d’être justement très rapide dans sa réalisation. Pour les débutants en peinture, il faudra quelques essais pour pouvoir être satisfaits à 100% de votre dégradé. Commencez par vous entraîner sur des tout petits formats. SANS retardateur de séchage La peinture peut être appliquée avec simplement quelques gouttes d’eau pour la rendre plus fluide et fondre les couleurs plus facilement l’une dans l’autre. Cependant, en ajoutant de l’eau, la peinture est alors plus diluée et donc moins pigmentée. Ceci peut présenter des risques à la conservation. En effet, ce sont les pigments qui sont responsables de la résistance à la lumière. Moins de pigments, moins de résistance! Mieux vaut donc déjà sélectionner des couleurs avec une résistance maximale à la lumière. Pour savoir comment faire ce choix, je vous invite à lire un précédent article sur Comment décrypter les informations sur les tubes de peinture? . Dégradé de couleurs à la peinture acrylique, du jaune au orange avec la méthode humide sur humide ». Vous noterez que la peinture orange est un peu trop diluée et laisse quelques traces au passage du pinceau. Il faudrait, pour bien faire, repasser une couche de ce orange, peut être avec la méthode des glacis voir méthode 3 une fois la surface bien sèche. AVEC retardateur de séchage Pour éviter ces problèmes de conservation, vous pouvez utiliser un médium spécifique à la peinture acrylique qui vous permettra de retarder son temps de séchage. Une petite noisette suffit. Je le conseille pour débuter dans cette méthode! 😉 Il est vraiment difficile au début, je trouve, de fondre une couleur dans l’autre avec simplement de l’eau et une peinture acrylique qui sèche à une vitesse folle! Retardateur que j’utilise. Il est noté liquide » mais en réalité, il n’est pas fluide mais de la même texture que ma peinture en tube. Contrairement à une dilution à l’eau, je garde donc la même consistance et c’est ce que j’apprécie particulièrement. La méthode 1 pas à pas Pinceaux à poils souples pour réaliser les dégradés Mouillez votre support à l’aide d’un pinceau large, type spalter ou simplement avec votre plus gros pinceau si vous n’avez pas de spalter, que vous aurez trempé entièrement dans l’eau. Secouez le surplus d’eau. Car attention, le support ne doit pas non plus être détrempé! Simplement humidifié. 😀Toujours avec un pinceau large le même si vous voulez, appliquez une première couleur rapidement sur une zone du support humidifié en choisissant une manière de faire linéaire, radiale ou aléatoire. Ne vous arrêtez pas dans votre geste. Si vous choisissez par exemple de faire un dégradé linéaire, étalez votre peinture d’un bord à l’autre sans vous arrêter et avec la même pression sur le support pour ne pas laisser de traces. Allez jusqu’à la zone de transition de votre deuxième avoir nettoyé votre pinceau, ou en prenant un autre pinceau propre à poils souples, appliquez la deuxième couleur en partant de la zone opposée pour venir petit à petit vers la zone de transition. Gardez toujours un geste fluide avec la même manière de faire linéaire, radiale ou aléatoire.Passez de nombreuses fois sur la zone de transition en allant et venant petit à petit d’une couleur à l’autre. Surtout ne passez pas d’une couleur à l’autre sans passer par la zone de transition. Si vous l’avez fait vous pouvez toujours rattraper cela, en ajouter de nouveau de la couleur pure en repartant de la zone de départ et en allant petit à petit vers la zone de transition. Plus vous passerez de fois sur la zone de transition plus cette zone sera large et votre dégradé délicat. Mais attention au séchage! Si vous voyez que la peinture commence à sécher, vous pouvez pulvériser un peu d’eau avec un spray sauf si la peinture est déjà sèche auquel cas vous laisseriez des traces plus claires correspondant aux gouttes d’eau. Pas-à-pas en vidéo de la méthode humide sur humide » Si vous avez raté » avec cette méthode et que la peinture est sèche. Vous pouvez toujours passer à la méthode suivante en recouvrant tout votre tableau avec la couleur la plus foncée et/ou la plus opaque de vos couleurs à fondre. Méthode 2 Technique du dégradé humide sur sec » Présentation de la méthode Cette deuxième méthode laisse plus de temps pour sa réalisation. Elle est donc un peu plus simple à réaliser pour les débutants en peinture. Mais je trouve personnellement le rendu du dégradé un peu moins subtile. Et de plus, vous verrez dans la méthode qu’il faut bien réfléchir à la couleur à appliquer en premier et que dans certains cas, le dégradé peut tout simplement être impossible à faire! Pour réussir ce type de dégradé, il est essentiel de recouvrir le support avec la couleur la plus couvrante. En effet, si vous faîtes l’inverse, vous ne ferez que recouvrir la première teinte avec la deuxième sans la laisser apparaître et donner cette impression de fondu optique. La méthode 2 pas-à-pas Sélectionnez la couleur la plus couvrante. Si elles sont toutes les deux transparentes ou semi-transparentes, choisissez la plus cette couleur sur l’ensemble de la zone de votre dégradé avec un pinceau large et en évitant de laisser des traces. Puis, laissez la sécher votre deuxième teinte pour votre dégradé, avec un pinceau propre adapté à la manière de faire que vous aurez choisie pour votre dégradé, en y ajoutant quelques gouttes d’eau ou une noisette de retardateur voir méthode 1 pour faire votre choix entre les deux. Commencez par la partie la plus éloignée de la zone de transition. Avancez progressivement vers cette zone sans reprendre de cette nouvelle teinte pour que votre pinceau perde de la charge de peinture au fur et à mesure de vos allées et venues. Gardez bien toujours le même mouvement, ne vous arrêtez pas au milieu de votre geste et gardez une constance dans votre manière de procéder linéaire, radiale ou aléatoire et dans la pression que vous appliquez sur le support avec votre pinceau. Si besoin, renforcer la couleur de la deuxième teinte en recommençant plusieurs fois l’étape 3. Quand votre pinceau est déchargé, c’est-à dire avec moins de peinture, vous pouvez passer sur la zone de transition de nouveau mais attention, ayez la main légère pour ne pas déposer trop de peinture au risque de devoir recommencer l’ensemble du dégrader ou d’élargir la zone de transition des 2 couleurs. La méthode humide sur sec » étape par étape Noisette de retardateur pour séchage mélangée à la couleur, ici du Blanc de Titane qui est opaque à l’origine et permettant ainsi de le rendre plus transparent Méthode 3 Technique des glacis Présentation de la méthode Cette méthode est la plus longue à réaliser mais probablement la plus subtile dans l’effet obtenu du dégradé. AVEC ou SANS médium pour glacis Vous pouvez réaliser vos différents glacis en ajoutant simplement de l’eau. Mais comme nous l’avons vu plus haut voir méthode 1, vous aurez un risque plus important de dégradation de la couleur à la lumière et de conservation dans le temps. Le médium pour glacis vous permettra de rendre votre teinte très transparente. La méthode 3 pas-à-pas Ajoutez 10 à 30% de médium pour glacis à votre couleur ou à défaut de l’eau ou du retardateur. Testez sur un papier séparé l’effet de transparence obtenu et rajouter de l’eau ou du médium, jusqu’à obtenir l’effet ce glacis sur un support sec, préalablement peint ou non. Puis, laissez bien l’opération avec autant de couleurs que vous le souhaitez, et autant de couches pour obtenir l’effet d’optique souhaité. Avantages et inconvénients des 3 méthodes En résumé, chaque méthode à ses avantages et inconvénients. Je voulais vous présenter les 3 pour vous permettre de les tester et trouver celle qui vous convient le mieux. A vous de faire votre choix! Et puis en vérité tout dépend de votre sujet. Vous serez certainement amenée à toutes les utiliser. Personnellement, j’utilise les 3 méthodes mais toujours avec du retardateur de séchage qui se rapproche le plus de la façon de faire à la peinture à l’huile. Et vous? Laquelle préférez-vous? Avez-vous d’autres façons de faire vos dégradés? Épinglez cet article sur Pinterest
Précédent14 151617 18 Suivant Journées du Patrimoine : Écomusée de la Bresse bourguignonne au château de Pierre-de-Bresse Pierre-de-Bresse 71270 Du 17/09/2022 au 18/09/2022 Samedi 18 et dimanche 19 septembre, l'exposition "De la fouille au musées, l'odyssée des objets" est à l'honneur : venez profiter des ateliers jeux et des visites guidées par unEncore jusqu’au 22 mai 2017, vous pouvez admirer l’exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre au musée du Louvre à Paris. Elle réunit quelques 81 toiles de genre, dont douze tableaux de Johannes Vermeer, un tiers de son œuvre connu à ce jour. L’exposition couvre la période de 1650 à 1675 du Siècle d’or néerlandais et cherche à définir les relations d’émulation et de concurrence entre les plus grands peintres de genre tels que Gerard ter Borch, Gerard Dou, Gabriel Metsu, Frans van Mieris, Jan Steen, Pieter de Hooch et Johannes Vermeer. Comment est-ce que ces maîtres ont emprunté aux œuvres de leurs pairs pour les imiter voire les surpasser ? La concurrence entre ces nombreux artistes a fortement contribué au niveau de raffinement et à la richesse de la peinture de genre hollandaise de cette période. Vermeer et les maîtres de la peinture de genre. Catalogue de l’exposition au musée du Louvre à Paris. Louvre éditions / Somogy éditions d’Art, 2017, 448 pages, 300 illustrations. Commandez ce livre chez La couverture du catalogue d’exposition montre la fameuse toile La Laitière de Vermeer. Elle peut normalement être admirée au Rijksmuseum à Amsterdam. Adriaan E. Waiboer explique bien au début de son article “Vermeer et les maîtres de la peinture de genre” qu’il est tentant de penser que La Jeune fille au collier de perles de Johannes Vermeer représente la femme de l’artiste à sa toilette. Ce scénario est bien séduisant, pourtant la principale source d’inspiration de Vermeer n’est pas cette vision impromptue d’une scène de vie de couple dans sa maison de Delft, mais un voyage de l’artiste à Leyde où il a pu admirer la Femme à son miroirde son éminent collègue Frans van Mieris, achevé un ou deux ans plus tôt et figurant une femme de profil attachant son bijou. Quant à Frans van Mieris l’Ancien, il n’avait non plus spontanément demandé à sa femme de prendre cette pose ; il avait trouvé son inspiration dans la toile Jeune femme à sa toilette de Gerard ter Borch, qui, une dizaine d’années plus tôt, avait peint une femme devant son miroir, absorbée par ce qu’elle faisait, aux prises avec un nœud de son corset. Les similitudes dans le sujet, la composition et les poses des figures montrent que Frans van Mieris avait bien étudié le tableau de Gerard ter Borch pour préparer le sien. Adriaan E. Waiboer écrit que les chefs-d’œuvre des grands maîtres exposés au Louvre montrent des scènes qui paraissent si naturelles qu’on a l’impression que les artistes avaient directement sous leurs yeux les figures, les objets et le cadre architectural qu’il dépeignaient. Les similitudes de styles, de sujet et de technique ne sont pas des coïncidences. Selon notre auteur, elles permettent d’en déduire que les peintres avaient l’habitude d’admirer et d’examiner les tableaux de leurs confrères et d’y puiser leur inspiration, souvent pour essayer de les surpasser en vraisemblance, en virtuosité technique et et qualité esthétique. La concurrence des ces grands artistes a permis au troisième quart du dix-septième siècle de représenter l’apogée de la peinture de genre hollandaise. Adriaan E. Waiboer explique que la qualité et la popularité sans précédent de ces œuvres sont le résultat des évolutions économiques, sociales et artistiques qui se produisent vers 1650. La force financière des Pays-Bas commence à décliner au milieu du siècle, mais les grandes familles commerçantes continuent de s’enrichir considérablement. Cette classe privilégiée ressent de plus en plus le besoin de se distinguer par son raffinement et son luxe matériel. Elle se distingue par l’habillement, le comportement et les résidences. En outre, elle souhaite un type d’art qui corresponde à l’image qu’elle a d’elle-même Herman Roodenburg The Eloquence of the Body. Perspectives on Gesture in the Dutch Republic, 2004, p. 9-29. La peinture de genre des Pays-Bas de la période 1650-1675 répond parfaitement à cette demande. Cette âge d’or prend une fin abrupte. La troisième bataille navale des Pays-Bas avec l’Angleterre coïncide avec le début de la guerre franco-hollandaise de 1672. Les marchés de l’art et les villes autres d’Amsterdam en sont profondément affectés. L’économie des Sept Provinces s’effondre. De nombreux artistes font faillite. C’est la fin de l’âge d’or hollandais ainsi que de l’apogée de la peinture de genre. Adriaan E. Waiboer décrit comment la représentation de la lumière et de l’espace dans la peinture de Johannes Vermeer est celle des peintres de Delft, mais ses sujets, ses figures et ses compositions sont souvent des variations sur les tableaux de Gerard ter Borch et de Gerard Dou, mais également de Nicolaes Maes, Frans van Mieris et Pieter de Hooch. Quant à Pieter de Hooch, il mélange des idées puisées à Rotterdam et à Delft et aussi chez Gerard ter Borch, ainsi que chez Frans van Mieris, Johannes Vermeer et Gabriel Metsu. Et ainsi de suite. Adriaan E. Waiboer étale le tableaux des échanges d’idées, de sujets, d’influences entre ces artistes éminents. Par exemple les intérieurs très éclairés de Pieter de Hooch ont influencé certaines des premières scènes de genre de Johannes Vermeer. Par la suite, on observe l’inverse, que Pieter de Hooch adopte des sujets et des compositions de Johannes Vermeer, notamment dans l’œuvre Couple avec Perroquet1675-1678 qui se trouve à Cologne au musée Wallraf-Richartz. Les artistes trouvaient donc non seulement l’inspiration chez leurs aînés, mais également parfois chez les peintres plus jeunes qu’eux. Pour la seule période 1650-1675, les chercheurs de l’exposition ont trouvé plus d’un millier de liens entre des tableaux des dix-sept principaux peintres de genre. Les emprunts sont multiples. Par exemple les thèmes, les styles, les techniques, les matériaux, l’ordre formel composition, pose, disposition des figures, des types faciaux et des expressions. Les peintres empruntaient à leurs confrères des animaux, des intérieurs, des meubles, des décorations murales, des costumes, etc. Les artistes apportent souvent des modifications aux sujets qu’ils empruntent. Ils prennent des détails, des objets, des personnages, ils les ajoutent dans un autre contexte ou utilise une autre perspective. Selon Adriaan E. Waiboer, des indices montrent que les peintres de genre découvraient le travail de leurs confrères en étudiant les originaux, notamment dans leurs ateliers et chez les propriétaires de leurs œuvres, et non pas à travers des reproductions, gravures et estampes, etc. Certains artistes étaient également des marchands d’art. Vermeer et Netscher complétaient ainsi leurs revenus. Il est également important de noter que ces peintres de genre ne s’intéressaient pas vraiment à la représentation de la vie quotidienne, mais à des images séduisantes et assez stéréotypées. Les autres essais du catalogue essaient d’expliquer l’évolution de la relation entre la peinture de genre et les écrits sur l’art au dix-septième siècle Arthur Wheelock ainsi que les motivations qui poussent les peintres à réagir constamment aux œuvres de leurs confrères Eric Jan Sluijter, dressent le panorama des transferts d’objets et d’animaux que l’on observe dans les tableaux Marjorie Wieseman, analysent comment ces peintres se situaient les uns par rapport aux autres dans le choix de leurs techniques picturales et de leurs couleurs Melanie Gifford et Lisha Deming Glinsman, dévoilent les relations personnelles entre les artistes, leur familiarité avec les œuvres de leur confrères, les prix des œuvres et les profils des acheteurs Piet Bakker, et s’intéressent aux étrangers qui ont visité les Provinces-Unis et les maîtres de la peinture de genre Blaise Ducos. Bref, ne manquez en aucun cas cet exposition-événement au musée du Louvre, organisée en collaboration avec la National Gallery of Ireland et la National Gallery of Art de Washington, ainsi qui le catalogue qui accompagne l’exposition de ces vraies-fausses scènes de la vie quotidienne au dix-septième siècle ! Vermeer et les maîtres de la peinture de genre. Catalogue de l’exposition au musée du Louvre à Paris. Louvre éditions / Somogy éditions d’Art, 2017, 448 pages, 300 illustrations. Commandez ce livre chez
Vous venez d’acheter un pinceau tout neuf, beau et propre et un sourire s'étire instantanément sur votre visage. Quel bon moment ! Malheureusement, ce beau pinceau a très peu de chance de conserver sa forme longtemps et sa survie est en danger. Pourtant, avec un entretien régulier et une bonne utilisation, il pourrait rester comme neuf » assez longtemps. Les artistes ont des trucs pour conserver leurs pinceaux en excellent état pendant très longtemps. Je vous en livre quelques-uns ici. Tout d’abord ce qu’il ne faut pas faire pour bien préserver son pinceau 1 - Laisser sécher la peinture sur le pinceau Il est toujours plus facile de nettoyer la peinture quand elle est encore humide. Une fois sèche, c’est presque impossible de l’éliminer complètement. Pour éviter tout risque de dessèchement de la peinture sur le pinceau, nettoyez-le dès que vous avez terminé. La peinture laissée sur le pinceau rendra les poils plus rigides et les poils perdront leur forme. Lorsque vous utilisez de la peinture acrylique, humidifiez les poils avec de l'eau, mais ne laissez pas les pinceaux tremper trop longtemps dans l'eau. La peinture à l'huile est plus lente à sécher, il n'est donc pas nécessaire de laisser tremper les pinceaux dans le diluant pendant la séance de peinture, mais vous devez les nettoyer correctement lorsque vous avez terminé. Si la peinture à l'huile sèche sur le pinceau, essayez de faire tremper les poils dans un bon dégraissant pendant quelques minutes, puis frottez-les sur la paume de la main en ajoutant du savon au besoin. 2- Laisser les pinceaux tremper longtemps Le pinceau est composé de différents éléments, assemblés ensembles, soit avec de la colle, soit avec un sertissage. Trop d'humidité ajoutée au poids du pinceau appuyé sur ses poils, pourrait entraîner une forte déformation des poils. Le liquide peut aussi pénétrer sous la virole, imbiber et ramollir la colle, ce qui peut éventuellement décoller la virole du manche. Le liquide peut aussi faire gonfler le manche en bois qui, en se dilatant desserrerait le sertissage et entrainerait la séparation de la virole et du manche. Le manche, en gonflant entrainerait le détachement du verni qui pourrait tomber en miettes dans la peinture et causer inconfort et insatisfaction durant le travail de peinture. Comment bien nettoyer les pinceaux Lorsque vous avez fini de peindre avec un pinceau particulier, vous devez le nettoyer immédiatement pour éviter que la peinture ne sèche sur les poils. Suivez cette procédure simple pour nettoyer les pinceaux et vous conserverez vos pinceaux bien propres pour la prochaine fois que vous voudrez peindre. Rincez-les d’abord dans le diluant pour la peinture à l’huile ou dans l’eau pour la peinture acrylique. Rincez ensuite votre pinceau sous l'eau courante tiède. À l’aide de vos doigts, serrez doucement et rapidement les poils pour déloger davantage les restes de peinture. Le savon de Marseille est très efficace et dure très longtemps Utilisez du savon spécial pour artistes ou du savon ordinaire pour le lavage des mains, ou du savon à vaisselle ou encore mieux, du savon de Marseille. Mettez du savon sur votre pinceau et lavez doucement les poils avec vos doigts en passant le savon entre les poils. Rincez, vérifiez s'il reste de la peinture et, le cas échéant, répétez les mêmes étapes, jusqu’à ce que le pinceau soit bien propre. Une fois que vous êtes certain que toute la peinture a été retirée, secouez le pinceau pour éliminer l'excès d'eau. Épongez les poils avec un essuie-tout ou un chiffon, simplement en pressant mais jamais en frottant et faites sortir l'excès d'eau. Laissez votre pinceau sécher de préférence à l'horizontale. Quelques trucs de fabricants de pinceaux et de peinture Si les pinceaux ont perdu leur forme, vous pouvez les tremper dans de l'eau bouillante pendant quelques secondes et ils se remodèlent. Le fait de tremper régulièrement vos pinceaux dans un assouplissant vous aidera à rendre les poils plus doux et plus souples, les empêchant de devenir cassants. Faites tremper les pinceaux souillés de peinture à l'huile pendant 5 à 10 minutes dans de l'huile pour bébé. Ensuite, lavez-les bien avec du savon doux et de l'eau chaude. Nettoyez bien la partie des poils qui se trouve près de la virole. C’est souvent la zone la plus difficile à nettoyer, mais elle est tout aussi importante pour maintenir la forme de la pointe du pinceau. Après le nettoyage au savon et à l'eau, terminez le travail à l'huile d'olive. C’est incroyable combien de peinture à l'huile vous retirerez encore d’un pinceau que vous croyiez propre ! Et en plus, l'huile d'olive garde les poils plus doux ! Prenez une tasse en verre et remplissez-la de vinaigre blanc. Faites-la chauffer au micro-ondes pendant 1 à 1,5 minute, puis plongez-y vos pinceaux durcis. Ensuite lavez-les au savon et rincez-les à l'eau tiède. Voici un pinceau mal entretenu. La pointe des poils est déformée et les poils s'écartent À mes débuts, lorsque je peignais, j’utilisais des pinceaux bon marchés et je l’avoue, je n’en prenais pas bien soin. Je pensais faire des économies, mais je devais en acheter des nouveaux très souvent car il se détérioraient très vite. Aujourd’hui, j’achète peu de pinceaux, je les paie assez cher, mais ils durent des années parce que j’en prend bien soin. Ils sont toujours propres, prêts à être utilisés, les poils conservent leur forme originale et grâce à tout cela, je fais des économies et je peins avec beaucoup plus de plaisir et de confort. Avant de vous livrer une dernière astuce, je vous rappelle qu'en ce moment vous pouvez rejoindre la formation "La Peinture c'est Facile!". Et profiter de plus de 400 heures de cours de peinture ! En ce moment, vous pouvez profiter de 7 jours d'essai offerts en cliquant ici Un autre petit truc ? Remplacez vos essuie-tout et Sopalin par des chiffons doux. Quand c’est doux pour la peau, c’est doux pour les pinceaux ! Bonne semaine et à lundi prochain. Bye bye ! René
Laville de Delft a joué un rôle essentiel dans l’œuvre de Pieter de Hooch. Selon une nouvelle étude placée sous l’égide du Musée Prinsenhof de Delft, le climat artistique de la ville, où le peintre s’installe en 1652, a eu une influence déterminante sur le développement de ses peintures, aussi singulières que novatrices.
L'Art de la peinture De Schilderkunst, aussi intitulé La Peinture, L'Atelier ou L'Allégorie de la peinture, est un tableau de Johannes Vermeer peint vers 1666 entre 1665 et 1670, exposé au Kunsthistorisches Museum de Vienne huile sur toile, 120 × 100 cm. C'est donc un des plus grands tableaux de l'artiste. De nombreux experts estiment que cette œuvre est une allégorie de la Peinture, d'où le titre de suppléant L'Allégorie de la Peinture. Il est le plus grand et le plus complexe de tous les tableaux de Vermeer. Le tableau est connu pour être l'un des favoris de Vermeer, et est également un bel exemple du style visuel utilisé à l'époque dans l'art de la peinture. Créé à une époque où la photographie n'existait pas, il offre une représentation visuelle réaliste d'une scène de pose. Le tableau représente une scène intime de pose où un artiste peint une femme dans son atelier, près d'une fenêtre, avec en arrière-plan une grande carte des Pays-Bas. Le tableau ne comporte que deux personnages le peintre et son sujet. Le personnage du peintre est évoqué comme être un auto-portrait de l'artiste, bien que son visage ne soit pas visible. Un certain nombre d'éléments affichés dans l'atelier de l'artiste sont jugés hors de propos. Le sol carrelé en marbre et le lustre en or sont deux exemples d'éléments qui devraient normalement n'être réservés qu'aux maisons de la bourgeoisie. La carte à l'arrière-plan est celle des dix-sept Provinces des Pays-Bas, dessinée par Claes Jansz Visscher en 1636. Les experts attribuent du symbolisme aux différents aspects de l'œuvre. Le sujet peint par l'artiste est la muse de l'Histoire, Clio elle porte une couronne de laurier, tient une trompette représentant la gloire, et porte le livre de Thucydide, d'après le livre de Cesare Ripa écrit au XVIe siècle à propos des emblèmes et des personnifications, intitulé Iconologia. La double tête d'aigle, symbole de la dynastie autrichienne des Habsbourg et des anciens dirigeants de la Hollande, dont les armes ornent le chandelier d'or, ont probablement représenté la foi catholique. Vermeer était l'un des rares peintres catholique, dans la prédominance protestante des artistes hollandais. L'absence de bougies dans le chandelier est par ailleurs censé représenter la suppression de la foi catholique. Le masque couché sur la table à côté de l'artiste est considéré comme un masque de mort, montrant l'inefficacité de la monarchie des Habsbourg. Salvador Dalí se réfère à L'Art de la peinture dans sa propre vision surréaliste Le Spectre de Vermeer de Delft, pouvant être utilisé comme table en 1934. Sur la peinture de Dalí, nous pouvons voir l'image de Vermeer vue de son dos, dessiné comme une étrange table. Ce tableau est considéré comme un élément essentiel de l'œuvre complète de Vermeer, car le peintre lui-même n'a pas voulu le vendre, même lorsqu'il était endetté. En 1676, après sa mort, sa veuve Catharina le légua à sa mère, Maria Thins, dans l'espoir d'en éviter la vente pour satisfaire leurs créanciers. Le liquidateur de la succession de Vermeer, le célèbre savant de Delft et ami du peintre, Antoni van Leeuwenhoek, a déterminé que le legs du tableau à la mort du peintre à sa belle-mère était illégal. Ceci fait partie de l'article Wikipédia utilisé sous licence CC-BY-SA. Le texte intégral de l'article est ici →
Techniquede peinture : la peinture à l'huile Les bases du dessin et de la peinture ont été données par les plus grands. La peinture à l'huile peut paraître démodée mais elle est considérée encore aujourd'hui comme la technique reine. Apparue à la fin du Moyen-Âge en Occident, elle était utilisée avec la méthode tempera, puis s'est modernisée passant de la
Dans Genshin Impact, il existe de nombreuses quêtes. Retrouvez dans ce guide comment compléter la quête du paysage Luhua. Genshin Impact est disponible gratuitement depuis le lundi 28 septembre sur PC, mobiles iOS et Android et PS4. À lire aussi Comment télécharger et installer Genshin Impact sur PC, PS4, iOS et Android ? Comme pour bien d'autres jeux de type Action-RPG, il sera possible de compléter de nombreuses quêtes mais dans ce guide nous nous intéressons à la quête du paysage de Luhua. Retrouvez tout ce qu'il faut savoir sur cette quête ci-dessous. À lire aussi Primo Gemmes sur Genshin Impact, comment en obtenir facilement ? Comment compléter la quête du paysage de Luhua dans Genshin Impact ?La première chose que vous devez pour lancer cette quête est de vous rendre au lac Luhua, à l'emplacement du point d'exclamation afin de parler à fois cela fait, il vous demande de retrouver ses fournitures autour du lac. Voici ci-dessous entourer en rouge l'emplacement où vous pouvez trouver les les fournitures à l'ouest, ils se trouvent sur une petite colline donnant une vue imprenable vers les fournitures à l'est, vous avez également une vue imprenable vers Vermeer. Il vous faut vous rendre jusqu'au bout de la colline puis vous retourner pour les voir en que vous avez récupéré les fournitures, vous devez de nouveau parler à Vermeer qui vous demande alors d'examiner un rocher. Pour cela retournez-vous et regardez dans les différents bassins. Celui qui est le plus bas a une lueur qui scintille de la même façon que pour les fournitures. Interagissez avec, puis parlez à que vous avez récupéré les deux rochers étranges, vous devez à présent grimper les deux statues à côté de Vermeer et interagir avec celles-ci pour y insérer les rochers peine, vous avez fini d'insérer les rochers dans les statues que le combat s'engage. Cet affrontement est chronométré, n'oubliez donc pas de prendre vos meilleurs combats pour en finir avant le temps ennemis éliminés, il nous vous reste plus qu'à vous rendre dans le souterrain et éliminer les deux araignées pour obtenir trois coffres qui contiennent des vous venez à être perdu pour l'une de ces étapes, nous vous conseillons de suivre la vidéo YouTube explicative en anglais de 100% nous vous rappelons que Genshin Impact est disponible gratuitement sur PC, mobiles iOS et Android et PS4 depuis le 28 septembre 2020 et sur Switch dans les mois à venir mais pour le moment, aucune date n'a été communiquée.Labeauté du ciel et celle de l’océan qu’ont su capturer les pinceaux impressionnistes ; la séduction languide et doucement vénéneuse de la peinture préraphaélite comme la grâce En 1650, la République des Provinces-Unies des Pays-Bas – un ensemble de sept régions détachées de la couronne espagnole depuis 1581 – est au faîte de la prospérité en Europe. Plusieurs décennies de succès commerciaux, grâce à son réseau de comptoirs et de colonies sur tous les continents, lui valent d’avoir fait pousser de belles fortunes. Celles-ci s’affichent dans des intérieurs luxueux, décorés de lourdes et coûteuses tentures, de faïences raffinées… et de tableaux. La peinture néerlandaise vit alors un âge d’or. Les artistes se sont tous tournés vers ces collectionneurs privés, qui se sont substitués aux commandes de l’Église dans des Pays-Bas remodelés par la Réforme iconoclaste. Alors que dans les Flandres méridionales, restées espagnoles, les intérieurs des édifices religieux continuent à s’emplir d’œuvres baroques, signées Pierre Paul Rubens, Antoine Van Dyck, ou Jacob Jordaens. Certes moins noble que la peinture d’histoire, la peinture de genre domine alors le marché néerlandais. " Ces artistes vivent et travaillent dans des villes différentes mais reliées entre elles par un efficace réseau de canaux et de routes" Les représentations de paysans à la tâche, de joyeuses scènes de tavernes, de rixes entre clients avinés, de fêtes de villages à la Brueghel, ou de groupes de soldats à la manœuvre, sortent par séries entières des ateliers d’artistes. Mais c’est un art d’un autre niveau qui est au cœur de la nouvelle exposition du musée du Louvre, à Paris, Vermeer et les maîtres de la peinture de genre ». Un accrochage exceptionnel qui ouvre, dans l’établissement parisien, une prometteuse saison hollandaise et flamande autour du Siècle d’or. À l’époque, un groupe d’une petite vingtaine de talentueux peintres – Pieter de Hooch, Gabriel Metsu, Frans Van Mieris, Nicolas Maes, ou Gérard Dou – a commencé à se constituer, afin de répondre à la demande de la haute société néerlandaise. Celle-ci est friande de scènes de genre élégantes et raffinées, mettant en valeur son standing » et son mode de vie. Ces artistes vivent et travaillent dans des villes différentes – Leyde, Haarlem, Rotterdam, Delft, ou Amsterdam –, mais reliées entre elles par un efficace réseau de canaux et de routes. Quelques heures leur suffisent pour passer d’une cité à l’autre." Johannes Vermeer est la tête d’affiche de l’exposition du Louvre, avec douze toiles sur les trente-six qu’on lui connaît, du jamais-vu à Paris depuis 1966" Une tradition d’échange pictural À Delft, ville de la faïence et berceau de la maison d’Orange – souverains des Pays-Bas –, un jeune peintre, Johannes Vermeer 1632-1675, fils d’un tisserand-aubergiste-marchand d’art, a fait son entrée au sein de la Guilde de Saint-Luc une confrérie des artistes, au terme de plusieurs années d’apprentissage. Converti, car marié à une catholique, il aborde d’abord la peinture religieuse et mythologique, avant de se tourner, lui aussi, vers la peinture de genre, intégrant ce petit groupe d’artistes produisant pour une élite sociale. Vermeer renouera avec le religieux, mais tardivement, avec une Allégorie de la foi. Aucun de ces artistes n’a laissé de témoignages écrits, mais leurs œuvres parlent pour eux, explique Blaise Ducos, conservateur au département des peintures du Louvre, et commissaire de l’exposition. Même si cela reste une hypothèse, faute de preuves tangibles, il est clair qu’ils se connaissaient et se rendaient régulièrement visite, tant on retrouve de motifs proches d’un artiste à l’autre. Chacun “butinait” ouvertement chez l’autre, réutilisant dans son propre style ici un motif, là une invention, ou les rejetant, mais en prenant soin que cela puisse se voir sur la toile. » Aussi les spécialistes ont-ils relevé, entre 1650 et 1675, un millier de liens entre des tableaux de dix-sept peintres de genre néerlandais !
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JOHANNES VERMEER VAN DER MEER DE DELFT Première partie Pour peu qu'on ait approfondi l'étude de l'art ancien, qu'on ait fouillé les vieilles archives, feuilleté les livres de comptes des princes, des villes ou des États, parcouru les rôles des corporations et les listes des académies, il est bien rare qu'on ait pu se défendre d'un mouvement d'étonnement d'abord, puis d'inquiétude et de malaise, à la révélation d'une quantité énorme d'artistes de tout état, gens de mérite probable, de valeur certaine, honorés par leurs confrères, estimés de leurs contemporains, souvent même distingués par les princes ou par les rois, et qui nous sont aujourd'hui à peu près inconnus. — Hommes de talent dont les noms parvenus accidentellement jusqu'à nous ne nous disent rien, car nous n'avons pas la moindre notion des qualités ou des défauts qui ont bien pu caractériser leurs œuvres. Il se produit, en effet, dans toutes les écoles un phénomène singulier. L'histoire de l'art, au bout d'un temps relativement très court, se synthétise. Les rayons lumineux qu'elle projette ne s'arrêtent plus que sur un nombre limité de têtes spécialement favorisées; les autres restent plongés dans une ombre qui va toujours s'épaississant, et que chaque année qui s'écoule rend plus obscure. Fait plus regrettable encore, les œuvres de ces infortunés subissent le même sort que leur nom. Elles disparaissent peu à peu de la circulation, et quand elles ne sont pas brutalement détruites, elles sont dénaturées, elles changent d'étiquette et passent au compte d'autres artistes mieux cotés. La constatation de ce méfait ne date pas d'hier. Personne n'ignore, écrivait en 1808 le chevalier de Burtin1, qu'en effaçant les noms un vil manège a déjà plongé dans l'oubli le souvenir de maint excellent artiste ancien dont on ne retrouve plus, ou presque plus de traces, sinon dans les ouvrages des biographes, qui nous ont transmis les justes éloges qu'ont mérités de leurs contemporains parmi tant d'illustres concurrents beaucoup de peintres dont on ne connaît plus les ouvrages aujourd'hui.» C'est ainsi que la spéculation dépouille certains artistes de la part de gloire à laquelle ils ont droit, en attribuant uniformément leurs œuvres à un rival dont la signature fait prime, et à cinquante ans de distance une génération touffue de peintres et de sculpteurs, qui comptait par centaines les hommes de talent, semble se résumer en une douzaine de producteurs qui, seuls, demeurent connus et appréciés du public. Le plus souvent, il est vrai, celui qui constate cette étrange absorption essaye de se consoler de cette disparition singulière, en se persuadant que ceux qui n'ont pas survécu n'étaient pas nés viables. En vain l'estime dont ils ont joui dans leur temps vient-elle protester contre un jugement si lestement formulé. En vain objecte-t-on les prix relativement élevés payés pour leurs œuvres, le goût avéré de leurs protecteurs, la haute considération dont les entouraient leurs confrères, on trouve toujours quelque bonne raison pour s'abuser sur leur compte, quelque motif ingénieux pour expliquer leur éclipse, jusqu'au jour où l'apparition subite d'un chef-d'œuvre inattendu vient renverser le pénible échafaudage de ces suppositions malveillantes, et attester que le pauvre méconnu était sinon un artiste de génie, du moins un ouvrier d'un merveilleux talent. C'est là le cas de Johannes Vermeer, dont nous allons essayer de retracer la Rien n’est à la fois plus instructif et plus curieux que l'histoire de ce grand peintre méconnu. De son vivant, il fut apprécié comme artiste et honoré comme homme. Dirk van Bleyswijck, secrétaire du magistrat de la ville de Delft, personnage considérable par conséquent, voulant consacrer pour la postérité les gloires de sa ville natale, publia, en 1667, un énorme volume de près de 1,000 pages, sous le nom de Description de la ville de Delft2, et, parmi les artistes qui faisaient honneur à la cité, il mentionne Johannes Vermeer, quoiqu'il fût encore un jeune homme, et, quoique discret et réservé autant qu'un fonctionnaire public doit l'être, Bleyswijck se soit montré très avare de renseignements sur les Delvenaars, vivant encore au temps où il écrivait. De son côté, Arnold Bon, l'éditeur de la Beschryvinge, libraire bien posé, mais poète à ses heures, et du reste très mauvais poète3 ayant estimé qu'il était de son devoir d'écrire une pièce de vers pour déplorer la mort de Carel Fabritius, crut indispensable de citer notre peintre comme un de ceux qui pouvaient sinon faire oublier, du moins remplacer dans une certaine mesure le phénix», c'est ainsi qu'il appelait Fabritius, et qui, en attendant, marchaient le plus dignement sur ses traces. Partageant à l'égard de leur jeune confrère l'estime dont Bleyswijck et Arnold Bon donnaient des preuves publiques, les membres de la corporation des peintres de Delft, les maîtres de la gilde de Saint-Luc, firent à plusieurs reprises, de Johannes Vermeer un de leurs doyens. Enfin quand des étrangers de marque traversaient la ville de Delft, on les conduisait voir l'atelier de notre peintre. A Delphes sic, écrit Balthazar de Monconys, je vis le peintre Vermer, qui n'avait point de ses ouvrages; mais nous en vismes chez un boulanger, qu'on avait payé six cens livres, quoiqu'il n'y eut qu'une figure4...» N'avoir point de tableaux dans son atelier, vendre ses œuvres un bon prix, être visité par les étrangers, honoré de la confiance des artistes ses confrères, chanté par les poètes, enregistré par les historiens, si ce n'est pas là de la notoriété, mieux que cela même, de la célébrité, je demanderai ce que cela peut bien être. Il semble donc qu'avec de pareils atouts dans son jeu on soit sûr de passer à la postérité. Eh bien, non. — A peine Vermeer est-il mort que sa trace se perd, son nom s'oublie, son œuvre se disperse. Il ne faut pas vingt ans pour que cette renommée, en apparence si bien assise, s'évanouisse complètement. Houbraken5, le Vasari de l'école hollandaise, si généreux envers nombre d'artistes qui ne le méritent guère, conteur si prolixe d'histoires plus ou moins authentiques, biographe qui prend de toutes mains et accepte pour exacts tous les récits qu'on lui fait, Houbraken ne parle même pas de lui, ne cite même pas son nom. Chez Campo Weyermann6, il n'en est pas plus question que s'il n'avait jamais peint, et Van Goll ignore même qu'il existe de ses œuvres7. En France, à plus forte raison, même oubli et même silence. Ni Decamps8, ni de Piles9, ni l'auteur anonyme des Anecdotes des beaux-arts10, si remplies de commérages sur le compte des maîtres hollandais, ne semblent avoir eu la moindre connaissance de son nom et de ses ouvrages. En Allemagne, c'est tout de même. Fiorillo11, dans les quatre volumes qu'il consacre à la peinture hollandaise et flamande, ne mentionne pas une seule fois le nom de Vermeer, et Fusslin12 avant lui avait été tout aussi réservé. Ce fut seulement en 1816 que les deux auteurs hollandais de l'Histoire de la peinture nationale13 essayèrent de protester contre cette ingratitude et tentèrent en faveur du maître de Delft un essai de réhabilitation biographique. Mais à ce moment la trace de notre peintre était si bien perdue, qu'il n'était même plus en possession de son nom. Comme le constatent ses deux biographes de 1816, on le nommait déjà communément Van der Meer, et mieux Van der Mer de Delft Delft-schen Van der Meer pour le distinguer des deux Jean Van der Meer de Haarlem, le vieux et le jeune, et de Jean Van deer de Schoonhoven, qui habita Utrecht, et fut non seulement peintre, mais encore conseiller municipal de cette ville et receveur des convois et licences de la navigation14. Quant à des détails personnels sur Vermeer, Van Eynden et Van der Willigen n'en connaissent point d'autres que ceux donnés par Bleyswijck, et que nous connaissons déjà. S'ils ajoutent quelque particularité bibliographique, on peut être sûr qu’elle est de leur invention, et dès lors qu’elle est erronée. C’est ainsi qu’ils prennent prétexte d’une vente qui eut lieu à Amsterdam, le 16 mai 1696, et où l’on rencontre vingt et un tableaux de Vermeer, pour prétendre qu’il mourut à Amsterdam cette année-là, et que cette vente est celle de l’artiste lui-même, sa vente après décès. — Nous verrons tout à l’heure quelle créance mérite cette affirmation audacieuse. Quant à ses œuvres, ils mentionnent trois de ses tableaux et croient s'acquitter envers lui en le proclamant le Titien de l'école moderne hollandaise15». Il faut, certes, remercier, malgré les inexactitudes de leur récit et leur trop discret laconisme, les deux auteurs néerlandais d'avoir, après une si longue attente, remis enfin notre grand peintre à la place qui lui était due; toutefois, ce serait peut-être un peu forcer la note que de leur en laisser tout le Si les biographes s'étaient tû avec une singulière persévérance pendant près d'un siècle et demi, les oeuvres de Vermeer n'avaient point imité leur inqualifiable silence. Chaque fois que l'une d'elles s'était manifestée, elle avait parlé, et parlé avec une forte éloquence. Beaucoup de ses tableaux, il est vrai, avaient subi le sort que nous signalions tout à l'heure on les avait démarqués, altérés, mutilés, rendus méconnaissables et attribués à d'autres maîtres. Mais chaque fois qu'il en passait en vente un bien pur et bien authentique, non seulement les enchères le saluaient, solides et nourries17, mais les experts avaient grand soin de proclamer bien haut le talent et la valeur de l'artiste. C'est ainsi que l'expert Le Brun, en 1809, le déclarait un très grand peintre dans la manière de Metzu», et que, sept années plus tard, un autre expert, Pérignon, dans le catalogne de la première vente Lapérière, lui reconnaissait le talent de rendre, dans une manière large, le fini de la nature, la différence des objets, le soyeux des étoffes par la justesse de ses teintes et de l'effet.» À demeure dans une galerie princière ou dans une collection privée, l'effet produit par lui n'était guère moins grand. Chacune de ses oeuvres resplendissait d'un tel éclat, se manifestait avec tarit d'ampleur qu'à sa vue les gens du métier s'arrêtaient étonnés, surpris, émus et se croyaient obligés de constater l'évidente supériorité de cet inconnu. C'est ainsi que Reynolds, qui devait se sentir de pressantes affinités pour ce ne manque pas de mentionner sa Femme transvasant du lait18, parmi les tableaux qui l'ont le plus frappé en Hollande19. C'est ainsi que, dans des temps plus modernes, des critiques fort compétents eux aussi, mais non moins touchés par la puissance de cet admirable artiste, lui ont payé leur juste tribut d'éloges. M. Maxime Du Camp en 1857 Revue de Paris, Théophile Gautier, en 1858 Moniteur, M. Paul Mantz, en 1868 Gazette des Beaux-Arts, M. Clément de Ris, en 1872 Moniteur, rendent à Vermeer toute la justice qui lui est due. Quant à M. Viardot, la précaution qu'il prend de nous inviter à ne pas confondre Johannes Vermeer avec le vieux Gérard van der Meir, qui fut, comme chacun sait, élève des Van Eyck, si elle décèle un bon naturel, ennemi de toute complication inutile, elle prouve aussi que l'oeuvre mutilée de notre grand artiste avait frappé l'auteur des Musées de Hollande. Toutefois c'est à Thoré, ou plutôt à W. Bürger, car c'est sous ce nom de guerre que notre regretté collaborateur entreprit sa campagne d'exhumation, c'est à W. Bürger que Johannes Vermeer est redevable de sa réhabilitation, et c’est à lui qu'il faut en faire honneur. C'est à Bürger, en effet, qui, avec une conviction, une ardeur, une passion qu'on ne saurait trop louer et trop admirer, s'est attaché à découvrir une à une et à mettre en lumière les œuvres de ce peintre inconnu, c'est à lui, c'est à ses constantes investigations que nous devons d'avoir retrouvé une vingtaine d'œuvres bien authentiques de ce maître si puissant et si fort, c'est à son infatigable dévouement qu'il faut attribuer le légitime et grandissant intérêt qui s'attache aujourd'hui aux ouvrages de ce maître si rare et si parfait. Une seule chose a manqué à Bürger, c'est de pouvoir, en fournissant quelques dates certaines, limiter la vie de son peintre de prédilection, de ce sphinx», comme il aimait à l'appeler. C'est cette lacune que nous venons combler aujourd' Rien n'est plus intéressant, passionnant même, que la chasse au document, surtout quand elle a lieu sur un terrain incertain, mal connu et qui se dérobe à chaque instant sous les pieds du chasseur. Dès sa résolution arrêtée de percer les ténèbres qui entouraient son sphinx», Bürger fut fort embarrassé et se trouva aux prises avec une prodigieuse quantité de Jan Van der Meer, car aucun nom n'est plus commun en Hollande. Tout d'abord, rien que parmi les maîtres du XVIIe siècle, il en rencontra quatre ayant manié le pinceau 1°Jan van der Meer, d'Utrecht, qui a peint de grands tableaux et des portraits; 2° Jan van der Meer, de Haarlem, surnommé le Vieux, paysagiste, et 3° Jan van der Meer, de Haarlem, surnommé le Jeune, également paysagiste, mais dans le goût de Berchem, et enfin 4° Jan van der Meer, de Delft. Il lui fallut avant tout faire la part de chacun d'eux. Son embarras se serait encore accru s'il avait pu fouiller les archives de Delft et sonder les profondeurs de son état civil, pour ne parler que des contemporains de notre peintre, des van der Meer qui habitaient de son temps sa ville natale. Il se serait heurté, en 1640, à un Jan van der Meer, pharmacien, demeurant sur le Voldersgracht; en 1647, à un Jan Jansz van der Meer, veuf consolé qui logeait sur l'Out Beyerlant; en 1648, à un Jan Cornelisz van der Meer, non moins veuf, mais également consolé, et de plus chapelier de son état, ayant son domicile dans la Buitenketelpoort; en 1665, il aurait pris connaissance de l'héritage de Jan Reyers van der Meer, et, en 1680, de celui de la femme du scleoolmeester Johannes van der Meer, etc., etc., complication assurément inattendue, et qui n'aurait pas manqué d'augmenter le désarroi dans lequel il se trouvait plongé. Mais Bürger fut plus sage. Il ne s'aventura pas lui-même dans les archives de Delft. II alla aux renseignements, s'adressa au gardien attitré du trésor et fut éconduit avec une bonne grâce si parfaite, qu'il demeura convaincu de l'impossibilité de rien arracher à ce précieux dépôt ni au cerbère qui le gardait. Les archives de Delft ont été dispersées, écrit-il de la meilleure foi du monde, surtout dans la partie qui concerne le XVIIe siècle, et, malgré les recherches que l'archiviste a bien voulu faire, on n'a rien trouvé sur la naissance et la mort de Van der Meer.» La vérité est que l'état civil de la ville de Delft est des plus complets, et qu'aucune recherche sérieuse et intelligente n'a été faite par l'archiviste dont parle Bürger, sans quoi cet archiviste n'eût pas manqué d'y apercevoir ce que moi-même, pauvre étranger, je devais y découvrir en 1877 et ce que plus récemment y a retrouvé M. O Obreen, c'est-à-dire la date de naissance, la date de mariage et la date de mort de notre peintre. La vérité, c'est que la partie des archives de Delft qui regarde la Burgerlijke Stand, c'est-à-dire l'état civil, ne compte pas moins de cent soixante-quinze registres qui vont de l'année 1575 à l'année 1808 sans presque présenter de lacune. La vérité, c'est que sachant la confession des individus, il n'est nullement impossible, lorsqu'on veut s'en donner la peine et qu'on peut y consacrer le temps nécessaire, de retrouver les renseignements dont on a besoin, et je suis certain que ce n'est pas l'archiviste actuel, mon excellent ami J. Soutendam, qui me démentira. Il est à supposer, toutefois, qu'on aura commencé à chercher à l'année indiquée par Bleyswijck et que, ne trouvant pas de Vermeer ni de Van der Meer à cette année-là, on ne sera pas allé plus loin. Mais le fait n'était pas pour décourager un chercheur expert tous ceux qui ont pratiqué les archives hollandaises savent bien que jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle les noms de famille figurent très rarement et à l'état absolument exceptionnel sur certains registres de l'état civil. Il fallait donc tâcher de savoir quel avait été le prénom du père de notre peintre. Eh bien, ce prénom nous devait être livré par la mention matrimoniale de Jan Vermeer. Cette mention, en effet, nous apprend que son père s'appelait Reynier. Dès lors, plus d'erreur possible, et nos lecteurs se souviennent que, il y a six ans bientôt, nous donnions dans la Chronique20 le texte même de cet acte de naissance ci vainement cherché par le paresseux archiviste et découvert par nous. Cet acte est conçu comme suit Dito 31 octobre 1632. I kint Joannis, vader ReynierJanssoon, mœder Dingnum Balthazars Getuygen Pieter Brarnmer, Jan Heyndrickz, Maertge Jans. C'est-à-dire Dito du 31 octobre 1632. Un enfant, Joannis, le père est Reynier fils de Jean, la mère Dingnum, fille de Balthazar, les témoins sont Pieter Brammer, Jan, fils d'Heyndrick, et Marthe, fille de Jan. Ce Joannis ou Jan étant, dans l'année 1632, — année indiquée par Bleyswijck — le seul fils de Reynier mentionné par l'état civil de Delft, il était donc clairement établi que c'était bien là la déclaration de naissance de notre peintre; toutefois un doute pouvait encore subsister. Aujourd'hui il n'existe plus une mention mortuaire produite récemment par M. O. Obreen est venue confirmer notre découverte. Cette mention est relative à la mère de notre peintre; en voici la teneur Begraven in de nieutve kerk 13 february 1670, Dyna Baltens, weduwe van Reynier Vermeer in de Vlamingstraet. Je traduis Enseveli dans la nouvelle église le 13 février 1570, Dyna Baltens, veuve de Reynier Vermeer, demeurant dans la Vlamingstraet. Dyna étant l'abréviation de Dingnum et Baltens celle de Balthasars, il n'y a plus de place pour le moindre doute. La seconde mention d'état civil relative à Johannes Vermeer rencontrée par nous sur les registres de l'état civil de Delft est celle de son mariage. Nous la relevons sur les registres de l'hôtel de ville, à la date du 5 avril 1653 Johannes Reyniers Z. Vermeer opt Martvelt, Catharina Bolenes J. D. mede aldaer C'est-à-dire Johannes, fils de Reynier Vermeer, jeune homme demeurant sur le marché avec Catharina Bolenes, jeune fille, au même endroit. Et, en marge, on lit attestatie g. g. op Schepl, den 20 april 1653. Stadthuys. Attestation donnée par le corps des échevins le 20 avril 1653. Hôtel de ville. Voilà notre Vermeer marié, il a vingt et un ans. Le premier recueil de documents où il nous va apparaître maintenant ne figure plus à l'état civil de Delft, mais à la bibliothèque royale de La Haye Ce recueil se nomme le Meestersbœrk — ou le livre de maîtrise — de la gilde de Saint-Luc. Il nous apprendra que c'est l'année même de son mariage que notre peintre se fit recevoir maître. Schilder, den 29 December 1653. Johannis Vermeer heft hem dœn aenteijkenen als meester schilder, sijnde burger en heeft op sijn meester geldt betaelt 1 gul 10 stuyv rest 4 gul 10 st. — Den 24 July 1656 in alles betaelt. Traduisons Peintre Le 29 décembre 1653. Johannis Vermeer s'est fait inscrire comme maître peintre étant bourgeois, et il a pour son droit de maîtrise payé 1 fl. 10 sols, reste 4 fl. 10 Le 24 juillet 1656 il a tout payé. Ce même livre de maîtrise nous reparle de lui en 1663. Cette fois, ce n'est plus comme simple maître qu'il figure sur les registres de la corporation, mais comme syndic, comme doyen, comme Hooftman, comme chef-homme. Il exerce pendant deux ans ces importantes fonctions 1662-1663, puis il rentre dans le rang pour en ressortir en 1670 et figurer encore, en 1671, parmi les doyens. Après cela, plus rien. — Ce silence peut sembler extraordinaire si l'on s'en tient à la date mortuaire donnée par les auteurs de la Vaderlandsche Schilderkunst, c'est-à-dire 1696. Mais une vente de tableaux, quelque nombreuse et fournie qu'elle puisse être en œuvres d'un maître, n'est pas un acte de décès, et c'est ce qui nous avait fait estimer et même affirmer que Vermeer devait être mort aux environs de 167321. Nous ne nous étions trompés que de deux ans. Notre Johanues Vermeer passa de vie à trépas le 13 décembre 1675; il n'était, par conséquent, âgé que de quarante-deux ans. Voici la copie de la mention mortuaire inscrite à cette date sur les registres mortuaires Jan Vernneer Kunstschilder aen de onde Langedyck in de Kerk. Jean Vermeer, artiste peintre, — demeurant sur la vieille Langedyk, enterré dans l'église la vieille église. Et une note marginale indique qu'il laissait huit enfants mineurs. Ainsi se clôt cette carrière si brillante, si nous en jugeons par les rares productions qui ont survécu du beau talent de Vermeer, par l'estime de ses confrères, par ses contemporains. Né en 1632, marié en avril 1653, inscrit comme maître le 23 décembre de la même année, chef-homme de sa corporation en 1662-1663, c'est-à-dire à trente ans, de nouveau doyen en 1670 et 1671, mort en 1675. Voilà la restitution complète, intégrale de cette vie que Bûrger déclarait si obscure. Les archives qu'il croyait condamnées à un mutisme éternel ont parlé. Le sphinx», comme il aimait à appeler Vermeer, a livré son secret. Il nous reste à voir maintenant comment ces dates, heureusement retrouvées, viennent détruire l'échafaudage de suppositions qu'on avait élevé autour de cette sympathique figure, et expliquer ses œuvres mieux que ne peuvent le faire les plus ingénieuses suppositions. Notes 1. Traité théorique et pratique des connaissances qui sont nécessaires à sont amateur de tableaux, etc. Bruxelles, 1808, t. Ier p. 303 2. Beschryvinge der Stadt Delft betreffende des selfs situatie oorsprong en ouderdom, etc. Delft, 1667. 3. Campo Weyermann, faisant allusion à ses vers, traite Arnold Bon de poète de deux sous Een zeker poœt van deux aas», et ajoute qu'il aurait dû se nommer, non pas bon, mais très méchant. 4. Journal des voyages de M. de Monconys. Lyon, 1665-1666, p. 149. 5. De groote schonburgh der nederlantsche konstschilders. Amsterdam, 1719. 6. De Levensbeschryvingen der nederlandsche Kuntschilders. La Haye, 1729. 7. De Nieuwe Schonburg der nederlantsche Kuntschilders. La Haye, 1754. 8. La Vie des peintres flamands et hollandais. Paris, 1753. 9. OEuvres diverses de M. de Piles, de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Tome Ier, contenant l'abrégé de la vie des peintres avec des réflexions sur leurs ouvrages. Paris, 1767. 10. Anecdotes des Beaux-Arts. Paris, 1776. 11. Geschichte der zeichnenden Kunste in Deutschland und den vereinigten Niederlander. Hannover, 1818. 12. Hans Rudolph Fusslins kritisches verzeichniss. Zurich, 1816. 13. Geschiedenis der vaderlandsche Schilderkunst. Haarlem, 1816. 14. Geschiedenis, etc., t. ler, p. 164. 15 Johannes Vermeer den Titiaan der moderne schilders van de Hollandsche Scholl nœmen mag» 16. D'autant mieux que Rœland van Eynden, l'un des deux biographes en question, dans le Mémoire qui, en 1786, obtint le prix du concours Teyler relatif à la peinture hollandaise, ne mentionne pas encore Vermeer. 17. Témoin la Laitière, dont nous donnons la gravure, payée à la vente de Bruyn 1798 4,550 florins, et à la vente Muilman 1813 2,125 florins, près de 5,000 francs. 18. Aujourd'hui à Amsterdam, dans la galerie Six 19. Voir les œuvres complètes du chevalier Josué Reynolds. Paris, 1806. — Voyage en Flandre, en Hollande, à Düsseldorf, t. II, p. 338. 20. Année 1877, n° 43. 21. Voir Histoire de la peinture hollandaise, Paris, A. Quantin, éditeur, p. 488.
Unefois votre travail de peinture achevé, essuyez le pinceau sur du papier ou un vieux chiffon. Faites-le tremper dans de l'eau ou du white spirit en vérifiant que le diluant Sortir Publié le 21/02/17 mis à jour le 08/12/20 Partager Son destin est aussi mythique que ses toiles. Pourtant, l'artiste néerlandais n'était pas forcément celui que l'on aime raconter. Au Louvre, son histoire incarne surtout l'invention d'un peintre moderne. L’art adore se raconter des histoires. Surtout celles qui arrivent sans vraiment s’expliquer. Pourquoi Vincent Van Gogh se coupe-t-il l’oreille au beau milieu d’un champ de blé ? Pourquoi la vie de Vermeer semble être une bulle de savon, qui apparaît, s'élève et disparaît à la vue ? Criblé de dettes, père de dix enfants, marchand de tableaux, comme son propre père qui possédait une auberge dans la petite ville de Delft, le Hollandais Johannes Van der Meer, dit Vermeer, meurt en 1675 à l’âge de 43 ans. On l’enterre dans l'indifférence générale. Sauvé de l'oubli Deux siècles plus tard, à la fin XIXe siècle, l’historien de l’art Théophile Thoré évoque, dans un guide sur l’art hollandais dans lequel Rembrandt écrase tout, un petit maitre régional, illustre inconnu » gisant dans l’oubli, mais dont le musée Mauritshuis de La Haye conserve une petite toile à voir absolument, Vue de Delft. Ciel de perle ; reflets d’eau qui boit tout en écho. Piqué par la curiosité, Thoré mène une enquête digne de Columbo, suppute partout, cherche sans relâche, muni du catalogue de vente aux enchères publiques de 1696 dans lequel figure vingt et un tableaux de l’artiste. Il piste dans toute l’Europe les collections privés et publiques. Il localise cinq tableaux, dont L’Astronome et la désormais célèbre Dentellière au visage de lait, qui magnifient la lumière et le silence.. Une passion née au XXe siècle En cela, Vermeer est une invention du XXe siècle, période fracassée par la guerre et qui a tant besoin de paix. On s’emballe pour le geste suspendu d’une femme au collier à l’orée d’une fenêtre. On veut de la lumière, on aspire à la sérénité. Dans le même ordre d'idée, on redécouvrira en 1915, les visages rêveurs éclairés de flamme de bougies du peintre lorrain Georges de la Tour, héritier du Caravage, et lui aussi complètement oublié. Delft, l'autre perle du Nord On a tellement envie d'aimer Vermeer qu'on en déforme la réalité. On sait que la renommée arrange le récit. Elle raconte un artiste isolé, au geste lent, à la production rare, et les mains habiles plus liés de mystère que de on sait peu de choses sur Vermeer, mais suffisamment pour contrarier la légende. Sur sa prétendue solitude, par exemple, on sait que dès sa formation de peintre, il est reçu, en 1663, à la guilde de Saint-Luc qui fédère les artistes de sa ville. Il en sera même élu président un peu plus tard. Signe d'une popularité un peu oubliée par l'histoire. Vermeer eût même droit à un poème d'un admirateur, un quatrain d’hommage le désignant comme le digne successeur de Carel Fabritius, élève de Rembrandt mort à 34 ans et peintre à succès de son vivant. Johannes Vermeer, La Dentellière, vers 1669-1670. Huile sur toile marouflée sur panneau. © RMN-Grand Palais musée du Louvre / Gérard Blot La vérité sur le mythe C’est pour dénier cette affabulation d’un Vermeer peintre obscur oublié de tous que le Louvre réunit dans son exposition une large palette de peintres actifs à partir de 1650 dans les villes de Delft, Leyde, Amsterdam, Haarlem et tous les cités en canaux. Une fine équipe que l'on appelait en son temps la bande des modernes », ces peintres trousseurs de scènes intimes, rivés à l’opulence de clients fans de bulbes de tulipes et de peinture de était l’un d’eux, il était pleinement de son temps. Sa peinture converse à distance. Elle emprunte et se laisse influencer. Se teinte d’une union de génération, d’opportunismes tus, de valeurs, de thèmes communs. Elle se lie à celle son compatriote Pieter de Hooch qui peint, comme lui, une peseuse d’or ; elle partage la minutie ahurissante d’un Gerard Dou dans la dentelle ou le marbre ; ou reprend le thème galant de jeunes femmes lisant une lettre d’amour à l’orée d’une fenêtre de Gabriel Metsu. Petit miracle Ne nous y trompons pas, Vermeer a une capacité unique à épurer, prélever, concentrer. Petit miracle de la rareté. Il sublime les jeux de regards, caresse du pinceau le grain de la peau. Passe un temps dingue sur la mousse d’une couleur qui frissonne dans un coin du tableau. Artisan pas bavard, certes, il calcule tout, accords et distances des compostions, petit ballet des mains, symboles des objets usuels, vertige des enfilades intérieures. Mais laisse perler partout, une ambiance fragile et fugace. Johannes Vermeer, Femme à la balance, vers 1664. Huile sur toile. © Washington, National Gallery of Art Comme le dit Blaise Ducos, commissaire de l’exposition Ce que montre l’exposition c’est que Vermeer n’est pas toujours l’initiateur de ces scènes de genre raffinées et élégantes. Il intervient plutôt en fin de chaîne, il est celui qui réagit, transforme par soustraction, par épuration. Et tout ce qu’il enlève, il le remplace par de la lumière et de l’espace — qui sont les vrais sujets de sa peinture… » A lire Catalogue, coédition musée du Louvre et Somogy édition, 449 pages, 39 euros. Vermeer Musée du Louvre Louvre Partager Contribuer Sur le même thème Critiquede l'expo Vermeer et les maîtres de la peinture de genre, jusqu'au au 22 mai: Tlj sauf le mardi de 10h à 18h. Nocturne mercredi et jeudi jusqu’à 22h. Découvrez l'avis indépendant de Culture-Tops sur cette expo. Dans la région de Liyue, il existe un lieu magnifique avec de nombreux bassins aux eaux turquoise. Ce lieu c’est le lac Luhua et il renferme un gros trésor. Un personnage Géo est nécessaire pour récupérer le butin final. Par où commencer ? Parlez tout d’abord à Vermeer, un peindre itinérant. En cherchant le meilleur point de vue, il a perdu une partie de son matériel. Retrouvez les pinceaux et la peinture de Vermeer ! A l’aide des 2 peintures en couleur fournies par Vermeer, vous devez retrouver les lieux d’où il a peint et ainsi retrouver sur place son matériel.  Retournez ensuite rendre ce que vous avez trouvé à Vermeer. Trouvez une autre pierre particulière ! Vermeer vous a donné une pierre en récompense qui semble être un Å“il pour l’une des statues. Cherchez dans les bassin d’eau devant les statues le 2e Å“il. Percez le secret du lac Luhua Grimpez sur les épaules de chaque statue afin d’insérer la pierre dans leur tête. Le trésor est proche ! L’activation des 2 pierres libère un totem Géo entre les deux statues. Activez le pour déclencher un défi durant lequel vous devrez vaincre 3 mages un Pyro, un Cryo et un Hydro en 90 secondes. Une fois terminé, la grille se lève et vous pouvez récupérer les trésors. Attention aux araignées qui vous attaquent Bonus Si vous avez vaincu Stormterror, retournez voir Vermeer qui est sur l’un des points de vue voir image ci-dessous pour obtenir un succès ! Lavisite des canaux d’Amsterdam. La ceinture des canaux est construite autour de la ville à cause d’une explosion démographique en XVII ème siècle. Elle est liée à l’histoire d’Amsterdam et son passé. L’Heren, le Keiser, le Prinzen et le Singel sont les principaux canaux.La majorité des attractions de la ville se trouvent dans cette ceinture des canaux.