Interagissezavec l’action “Observer”, puis vous trouverez un petit point lumineux à proximité immédiate pour récupérer les outils de Vermeer : PEINTURE DE VERMEER PINCEAUX DE VERMEER Retrouvez la
AccueilArtsLe chef-d’œuvre de Vermeer a été passé à la loupe durant 48 heures, à la joie des conservateurs et du grand public.“Elle a tout de même 356 ans cette Jeune Fille“, rappelle Émilien Leonhardt au sujet du célèbre modèle peint par Vermeer en 1665. “Et c’est assez incroyable de se dire qu’elle a résisté à tout ce temps, des guerres, des feux, des tremblements de terre et on aimerait qu’elle soit encore visible dans de bonnes conditions dans 300 ans”, justement dans ce but que lui et Vincent Sabatier ont été appelés, en 2018, à participer au projet “Girl in the Spotlight”, sur demande du musée néerlandais Mauritshuis. Deux ans plus tard, les résultats de leur analyse microscopique sont tombés. C’était la première fois depuis 1994 que le tableau était analysé, et ce par une petite dizaine d’équipes différentes et leurs technologies à rayons X, infrarouge ou UV par exemple.Émilien Leonhardt et Vincent Sabatier de la firme Hirox, dédiée à la microscopie numérique ont ainsi examiné La Jeune Fille à la perle en public, afin d’aider les conservateurrices du musée à “examiner la surface du tableau, les techniques et matériaux utilisés et leur provenance”. Pendant 48 heures, ils ont passé l’œuvre à la loupe à l’aide d’un microscope de très haute précision, une caméra montée sur un système de lentille haute résolution et une optique au grossissement Mauritshuis leur avait demandé quelques inspections microscopiques de l’œuvre. Émilien Leondhardt en a profité pour aller plus loin en scannant l’intégralité, proposant ainsi le plus grand panorama du monde d’un tableau avec un tel niveau de détails. Le panorama en question est constitué de dix milliards de pixels de quatre microns chacun sachant qu’un micron est égal à un millième de millimètre et 9 100 photos comprenant chacune cinquante images. En une nuit, le logiciel a donc capturé près d’un demi-million de photos du précision inéditePour percer à jour les secrets du tableau, l’équipe a installé un double système d’éclairage une lumière latérale et une lumière annulaire pour éviter le reflet du vernis. Ensuite, et “pour faire simple”, précise Émilien Leonhardt, le logiciel a scanné “en serpentin” le tableau sur plusieurs axes, de gauche à droite, de haut en bas et en profondeur. Cet examen en trois dimensions a permis de révéler les secrets de la création du tableau “L’inspection au microscope 3D Hirox nous a montré des détails de la fille que nous n’avions jamais observés auparavant. À un grossissement de 35 fois, nous pouvons voir les poils individuels de ses cils et à 140 fois, les particules de pigment qui donnent à la peinture sa couleur. En regardant les coups de pinceau de Vermeer en 3D, nous apprenons entre autres comment Vermeer appliquait ses touches de peinture. Nous pouvons voir et mesurer la hauteur des petits points et des doubles points qui rendent la texture de ses vêtements si réelle”, rapporte Abbie Vandivere, conservatrice au révélations ouvertes au grand publicCette analyse microscopique menée en 2018 est inédite pour plusieurs raisons d’une part pour la taille et la qualité du panorama créé, mais aussi et surtout pour l’accessibilité de ce dernier. Émilien Leonhardt a mis en ligne ce panorama lourd de dix milliards de pixels grâce à un système semblable à Google Maps, permettant de zoomer très précisément sur des zones du tableau depuis son ordinateur ou même son téléphone. Ainsi, le projet vise le public très averti des spécialistes autant que le grand étude s’inscrit dans un projet de longue durée comparer les résultats de 2018 à ceux de 2050 pourrait permettre de comprendre les effets des restaurations du tableau ainsi que le vieillissement de l’œuvre comme “la propagation des craques, si les pigments changent de couleur ou les réactions chimiques”, énumère Émilien du projet, souligne-t-il, était de “montrer l’inspection en temps réel au public, de partager quelque chose qui est habituellement caché et de mettre en lumière l’intérêt et l’importance du travail des restaurateurs qui gardent en vie des œuvres se dégradant avec le temps”.Le site présentant les résultats de cette analyse met à disposition le tableau entier ainsi que dix zones davantage zoomées à 140 fois contre 35 fois pour l’œuvre entière, où un pixel équivaut cette fois-ci à un micron. De quoi se balader au plus proche de La Jeune Fille à la perle, en deux dimensions ainsi qu’en trois, afin de presque s’imaginer toucher sa texture, avec les yeux, et d’entrer un peu dans la tête du peintre, même à distance et trois siècles et demi plus pouvez retrouver les vues microscopiques et 3D de La Jeune Fille à la perle voir aussi sur Konbini

Vermeeret les maîtres de la peinture de Un parcours thématique où l’on retrouve la drôle de frimousse d’Audrey Hepburn l’une de ses égéries. Hubert de Givenchy Du 15 juin au 31

Copie de la jeune femme à la perle de Vermeer acrylique sur toile 2014 L’art de la copie Après un moment d’absence, je reviens vers vous avec quelques conseils qui vous aideront à booster votre créativité . Si vous êtes amateur d’art, ou un véritable passionné de peinture, vous faites partie de ces gens qui vont au musée le week-end et qui restent scotchés sur une toile en particulier, pendant un bon bout de temps .Si vous avez eu un coup de cœur pour une œuvre que vous avez vu, vous allez vous précipiter pour acheter une carte postale ou un poster de votre œuvre préféré à la fin de la visite , et peut-être que vous ne la trouverez pas. Il y a quelques années je me suis mis à la peinture et la première chose que j’ai fait était de chercher à imiter les grands peintres qui m’ont le plus marquer .Dans ce nouvel article je vais vous montrer comment vous pouvez avoir des tableaux de grands noms dans l’art sans avoir à dépenser des millions, et sans à avoir volé des toiles dans les grands musées, et je n’incite évidemment en aucun cas ce genre d’acte répréhensible .Si vous copiez un tableau, il existe une règle d’or que vous devez respecter il ne faut absolument pas que vous peigner aux même dimensions que l’originale ni même que vous vendiez la copie, sauf si vous y apporter une touche personnelle. Ce que je vais vous présenter est tout simplement un exercice à faire qui vous apportera du plaisir et vous permettra de progresser dans votre art, tout en vous procurant une grande satisfaction. Pour les débutants qui me lisent, vous devez sans doute dire que c’est impossible et que vous n’avez pas le talent nécessaire pour peindre comme cela, et vous aurez sans doute raison . Je vais vous annoncer une bonne nouvelle Vous pouvez le faire vous aussi et vous verrez que rien n’est impossible, il faut seulement commencer à pratiquer, et savoir maitriser un art comme la peinture nécessite de l’exercice . C’est en vous inspirant des maitres en peinture et en copiant leurs œuvres, que vous allez acquérir et découvrir leur technique picturale, et l’exercice répéter va vous permettre de prendre des réflexes qui deviendront des habitudes .Et c’est ainsi que vous pourrez trouver plus facilement votre propre style pictural par la suite. Ce qui va booster considérablement votre progression sera votre désir irrésistible d’arriver au même résultat que votre peintre préféré et cela passe par… Avoir la passion pour une œuvre -La passion en arts et dans tout autres domaines de la vie est la motivation première à la réalisation de belles choses, parce que vous cherchez chaque jour à vous perfectionner et à vous dépasser, et c’est ce que j’avais à l’esprit lorsque j’ai voulu reproduire quelques tableaux de maitre qui avait le plus attiré mon attention. Copie de la Joconde de Leonard De Vinci acrylique sur toile 2005 et 2012 – Au début cela peut paraitre difficile à réaliser surtout si l’on n’a pas dès le départ les bases du dessin et de la peinture nécessaire à la réalisation de l’œuvre. Vous pouvez néanmoins commencer à vous exercer, et bien évidemment le résultat ne sera pas au rendez-vous tout de suite, ce que vous ferez ne sera pas parfait, si vous vous découragez c’est alors que vous devez changer les choses en vous et vous dire que les erreurs que vous avez pu faire vont vous servir pour progresser, votre regard au départ n’était pas assez aiguisé et c’est en peignant que vous prenez conscience de vos erreurs. Aussi vous devez toujours garder votre motivation et ne jamais baisser les bras malgré le niveau de difficulté et votre passion va vous permettre de progresser beaucoup plus vite. – Votre investissement sera votre talent, et votre apprentissage si vous êtes un débutant. La matière première ne va pas vous ruiner car vous aurez seulement besoin de toiles, de crayons, de fusain, de pinceaux, et de la peinture. Vous devez ensuite vous armer de patience et de détermination car parfois ce n’est pas évident. Lorsque j’ai commencé à copier des tableaux je n’avais encore aucune notion ni en dessin ni en peinture, cependant j’avais seulement quelques notions de bases que j’ai pu développer en observant minutieusement des œuvres d’art , et le reste n’a été qu’un exercice de pratique artistique, copier un tableau est le meilleur moyen d’apprendre à peindre et explorer les différentes techniques des peintres utilisées à travers les âges. Apprendre à se perfectionner – Se mettre à l’apprentissage de la peinture nécessite de la patience et de l’observation, c’est un art complet qui apporte à la fois un aiguisement de votre observation et de nombreuses techniques à assimiler. Dès le début je vous conseille de faire des exercices en dessin et en aquarelle chaque jour, il n’est pas nécessaire de faire un travail élaboré, n’essayez pas de faire le chef-d’œuvre de votre vie, il s’agira plutôt de vous exercer, pour pouvoir réaliser ou copier les tableaux que vous voulez réaliser le plus simplement possible. Pour copier un tableau de maitres munissez-vous d’une bonne photographie de l’œuvre, dans un premier temps vous ferez une photocopie de cette photographie ou de ce poster pour tracer les lignes de construction du tableau, vous prendrez ensuite votre carnet de croquis pour réaliser une esquisse rapide au fusain ou bien au crayon de papier, après ce travail d’analyse vous commencerez à travailler sur toile, si vous ne vous sentez pas en confiance avec le dessin, vous pouvez dessiner avec un quadrillage puis le reporter sur votre toile. La peinture Apprendre à regarder la manière de peindre des grands maitres – Synthétiser les formes et les effets de peinture pour les rendre plus efficaces cela ne va pas de soi , il faut arriver à faire simple tout en arrivant à restituer des textures et des effets qui ne sont pas forcément évidents au départ, pour la bonne raison qu’il est nécessaire de dépasser le stade de l’illusion globale que votre sens visuel peut se faire de la réalité, le travail que vous avez alors à réaliser sur vous est de dépasser vos impressions premières sur les objets, afin d’en faire abstraction pour pouvoir les restituer par des formes, des effets de couleurs et des ombres et lumières bien placé, qui donneront l’illusion du réel. étude préparatoire réaliser au musée du Louvre copie de l’astronome de Vermeer huile sur toile 1999 – Copier une toile n’est pas évident, il faut tout d’abord apprendre à regarder comment l’artiste à peint la toile puis analyser comment le tableau a été construit, avec les perspectives, les points de fuite la règle des tiers et les points de force de l’image. Vous observez ensuite comment se répartit chaque élément de la composition en se concentrant minutieusement sur son ensemble, et pour minimiser au maximum les erreurs de dessin focaliser vous sur les vides et les pleins plutôt que sur chaque détail de la composition. – Une fois que vous avez réalisé l’esquisse préparatoire sur la toile, vous commencerez à peindre. Depuis des années j’ai une grande admiration pour les tableaux de Vermeer, c’est un peintre néerlandais du 17e qui réalisait des scènes de la vie quotidienne .Les tableaux De Vermeer ressemblent à des photographies, alors qu’au 17e siècle l’appareil photo n’existait pas ! Après de longues recherches à la bibliothèque j’ai découvert que Vermeer utilisait un système optique appeler Caméra obscura ou chambre noire, et c’est l’ancêtre de l’appareil photo, il s’agit d’une boite avec une lentille optique et au fond de cette boite il y a un trou laissant passer l’image inversée .Vermeer utilisait ce système optique pour projeter une image sur son support afin de reproduire directement l’image qui se reflétait sur le support. On retrouve aussi dans ses tableaux de petites touches de peinture qui correspondent au flou de l’objectif. Jusqu’alors aucun peintre n’avait réalisé de tableaux aussi proches de la réalité , et c’est un déclic que j’ai eu en voyant ses toiles . De loin l’image à une cohérence photographique et de près les touche de peinture donne plutôt une impression qu’il s’agit de petites taches disposées méticuleusement par l’artiste. Caméra obscura Planche tiré de l’encyclopédie de Diderot – Chaque artiste à des techniques picturales et si vous voulez copier un tableau de maitre il faut prendre en compte ses techniques picturales pour produire une copie fidèle au modèle. C’est en imitant et en vous immergeant dans la grande histoire de l’art que vous allez apprendre à peindre. Votre esprit va ainsi assimiler toujours de nouvelles manière de peindre vous allez voir l’évolution des techniques picturales à travers les âges, et ce travail aura aussi pour vous un apport culturel toujours plus grand. Ainsi en explorant ce mode d’apprentissage vous allez pouvoir commencer à créer vos propres toiles, et ce moment-là va correspondre à l’entière assimilation par votre esprit de toutes ces connaissances acquises grâce à l’exercice de la copie. Ce qui va vous amener à … Développez votre talent créatif. En ayant copié des tableaux de maitres vous pourrez ensuite créé vos propres tableaux de qualité dans votre registre personnel, car vous aurez totalement assimilé les techniques et le fait de copier vous donnera beaucoup plus d’aisance pour composer des tableaux harmonieux car vous aurez pris l’habitude de regarder à partir des règles de composition perspectives, règles des tiers, harmonie des couleurs. Ce qui fera de vous un artiste expérimenté. Si vous n’êtes pas encore à l’aise pour explorer votre propre univers, je vous conseille de reprendre les toiles de maitre que vous avez copié et de reprendre un élément du tableau pour en faire des variations . et surtout cette astuce précieuse que je vous ai donné de … Copier les toiles des grands maitres, car c’est en copiant que l’on apprend Copie de la Métamorphose de Narcisse de Salvador Dali huile sur toile 2001 Documentation Caméra Obscura Planche tiré de l’encyclopédie de Diderot, sources wikipédia
Lemême paradoxe se retrouve ailleurs, par exemple sur la grande portière qui s'entrouvre au premier pian de l'Art de la peinture : bien qu'elle soit en demi-jour, le pinceau de Vermeer a laissé pleuvoir sur la tapisserie un nombre
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Depuis leur invention au Moyen-Age, les miroirs convexes, dit encore de sorcière parce qu’ils rapetissent et déforment ou de banquier » parce qu’ils permettent de surveiller l’ensemble d’une pièce ont fasciné les peintres. Défi pour le dessin les courbures autant que pour le rendu des matières reflets, ils constituent un exercice de virtuosité que beaucoup ont couplé avec une autre forme de démonstration d’habileté lautoportrait. Les origines Les époux Arnolfini, Van Eyck, 1434, National Gallery Le premier et plus célèbre exemple est ambigu. A cause de l’inscription énigmatique Jan Van Eyck fut ici » qui semble rédigée pour porter témoignage de la présence du peintre au mariage des époux Arnolfini, certains reconnaissent Van Eyck lui-même dans le personnage en bleu dont la silhouette s’encadre dans la porte, en compagnie d’une autre silhouette en rouge. Mais la silhouette n’est pas en train de peindre elle n’a peut être pour fonction que d’illustrer le pouvoir retrécissant de cet objet luxeux, spéculaire et spectaculaire. Autoportrait dans un miroir convexe Le Parmesan, 1524, Kunsthistorisches Museum, Vienna Le premier autoportrait indiscutable est un morceau de bravoure exécuté par le jeune Parmesan, sur un panneau de bois convexe réalisé spécialement. Le mieux est de citer le commentaire de Vasari En outre, pour sonder les subtilités de l’art, il se mit un jour à faire son propre autoportrait en se regardant dans un miroir de barbier convexe ; voyant les bizarreries que crée la rotondité du miroir dans le mouvement tournant qu’il donne aux poutres, voyant les portes et tous les édifices fuir étrangement, il décida, par jeu, d’en imiter tous les détails…et, comme tout ce qui s’approche du miroir s’agrandit tandis que ce qui s’en éloigne diminue, il fit la main qui dessinait un peu grande, comme le montrait le miroir. Elle était si belle qu’elle paraissait très vraie. Et comme Francesco était très beau, qu’il avait le visage et l’air pleins de grâce, qu’il ressemblait plus à un ange qu’à un homme, son portrait sur cette boule semblait une chose divine… » Vasari Sans doute fallait-il avoir pleinement maîtrisé la perspective centrale pour s’intéresser, à titre de diversion, à ce nouvel effet spécial la perspective curviligne. Mais cette innovation restera sans lendemain, jusqu’à ce que les peintres flamands s’en emparent au XVIIèeme siècle pour une production de masse, dans les tableaux de Vanités voir Le peintre dans sa bulle Vanité Le thème du peintre dans le bulle ressurgira ensuite sporadiquement, chez des peintres fascinés par l’exactitude flamande. La Vanité disparue, reste la Virtuosité. Le chat Angora Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, vers 1786, Munich, Collection Bernheimer Pourchassé par le chien, le chat vient de trouver refuge sur la table et appelle à l’aide sa maîtresse. Dans cette toile à quatre mains, c’est Fragonard qui peignit la vieille femme à la Rembrandt, la boule métallisée inspirée des natures mortes flamandes et le chat, sa belle-soeur Marguerite Gérard peignant le reste. On voit dans la boule l’atelier familial avec Marguerite et sa soeur Marie-Anne à leurs chevalets, tandis que Jean-Honoré supervise. L’Elève intéressante Marguerite Gérard et Fragonard, vers 1786, Louvre. Mêmes ingrédients dans ce second opus encore plus virtuose la jeune femme, sans doute Mlle Chéreau, issue d’une famille de graveurs et d’éditeurs d’estampes, examine une gravure récente d’après Fragonard, La fontaine d’Amour. Le groupe sculpté des Deux amours se disputant un cœur, plaisamment coiffé d’un chapeau à plumes, fait contrepoids aux deux favoris à fourrure qui se disputent le tabouret. Entre les deux, le bras levé de l’amatrice organise tout le tableau il se reflète sur la vitre de l’estampe, et trouve une sorte d’écho matériel, juste derrière, dans le bras levé d’un des magots. Dans le reflet de la sphère, on découvre cette fois quatre figures Marguerite Gérard assise à son chevalet et derrière elle son maître et mentor, Fragonard. Les deux autres personnages ont été identifiés comme Marie Anne Fragonard et soit Henri Gérard, soit le graveur Géraud Vidal [1]. La Naine Mercedes Ignacio Zuloaga, 1899, Musee d’Orsay, Paris Au delà de la référence à Velasquez, Zuloaga invente ici une forme exponentielle de Vanité le peintre n’est plus qu’un homoncule dans un cosmos tenu par une naine, vue elle-même par l’oeil surplombant d’un géant. Laboratoire, Roberto Fernandez Valbuena, 1910 Dans le miroir qui fait écho à l’alambic anthropomorphe, l’artiste en bleu s’ajoute aux distillats jaune et rose. Dans la peinture anglaise, les miroirs sphériques ont été mis à la mode par Orpen, dont ils sont devenu une sorte de signature voir Orpen scopophile. Mais quelques autres peintres britanniques se sont essayés au même exercice. Laura and Paul Jewill Hill, Harold Harvey, 1916, Penlee House Gallery and Gallery, Penzances Avec un certain humour, le peintre dans le miroir équilibre le poisson rouge dans sa boule. Le petit Paul brandit un drapeau italien pour fêter l’entrée en guerre de l’Italie, en 1915. Le modèle réticent the inwilling model, Harold Harvey, 1932, collection particulière Laura sera peinte à nouveau 16 ans plus tard, dans ce tableau où Harvey est sorti de sa bulle pour se carrer derrière la théière, ustensile comme les autres. Le dessin de danseuse aux jambes écartées contraste avec la pose retenue de la modèle. Entre le peintre et son modèle, de qui montre-t-elle les pensées secrètes ? George Lambert, Le miroir convexe, vers 1916, collection particulière La scène se passe dans le salon aux poutres apparentes de Belwethers, un cottage dans le village de Cranleigh. C’était la maison de campagne de Mme Halford, la patronne et amie de Lambert, morte l’année précédente. Son gendre Sir Edmund Davis se tient à la fenêtre à l’arrière-plan ; sa femme Mary, en deuil, est assise à la table ; une femme de chambre sert le thé ; la femme du peintre, Amy Lambert, est debout, vêtue de bleu ; la belle-soeur de Sir Edmund, Amy Halford, est assise les mains sur ses genoux. Enfin, au premier plan, George Lambert observe la scène. Ce morceau de bravoure a été peint par Lambert pour s’occuper l’esprit, dans une période sombre où, déjà éprouvé par la mort de son amie, il résidait à Cranleigh avec Amy pour se rapprocher de son fils, Constant, victime d’une ostéomyélite. Ouverte, sa main gauche ne tient pas d’instrument les doigts imitent l’éventail des poutres tout en comptant les cinq personnages de la pièce, comme pour s’assurer de leur présence. Nature morte et auto-portrait Mark Gertler,1918 Le peintre s’étudie deux fois dans la boule et dans la bouteille. Le reflet nous le montre seul et paisible dans son atelier mais nous le voyons attaqué dans le dos par un samouraï armé d’un sabre. Miroir rond comme un cou tranché, bougie décapitée cet exercice de style est encore une Vanité. Réflexions dans une boule argentée Herbert Davis Richter, vers 1932, Rochdale arts heritage service. Dans le monde réel, la cavalière en porcelaine domine deux petits cavaliers blanc et rouge. Dans le reflet, elle domine le peintre. Le miroir convexe Harold Gresley , 1945, Derby museum Des pièces d’échec et un Bouddha, images de la méditation, soulignent le caractère réflexif de cet autoportait à la Vermeer », avec lourd rideau, fenêtre à gauche et mur blanc. Le cas Escher Main tenant une sphère réfléchissante Escher, 1935 Une particularité de la sphère réfléchissante est que, quelle que soit la position du peintre, son oeil se reflète toujours au centre on pourra le vérifier dans toutes les boules présentées dans ce chapitre. C’est cette propriété optique remarquable que la main d’Escher exhibe devant nous. Nature morte au miroir sphérique Lithographie de Maurits Cornelis Escher, 1934 Points culminants de la virtuosité graphique, les miroirs sphériques d’Escher sont-ils, aussi, des Vanités ? La sculpture de harpie est souriante, mais par sa taille elle semble placer le peintre-miniature en situation de musaraigne. Cette sculpture existait réellement et avait été donnée par son beau-père à Escher, qui a l’a utilisée dans d’autres oeuvres. Plus significatif est le livre qui supporte l’ensemble il sagit de Vers un nouveau théâtre Towards a new Theater », d’Edward Gordon Craig, metteur en scène et théoricien qui prônait la suppression du décor figuratif et la fusion des acteurs avec l’avant-plan. Sur la scène délimitée par le livre, la boule de verre met en pratique ce principe, en propulsant la harpie-spectateur en situation dacteur. Donc nulle Vanité ici, mais une réflexion virtuose sur une théorie esthétique. La série de Montenegro 1926, Portrait de Chucho Reyes et autoportrait. 1942, Museo Arte Moderno, Mexico city 1953 Vers 1955 1959 1961 1965 La première fois que le peintre mexicain Roberto Montenegro s’est représenté dans une bulle en train de peindre, c’était en 1942, en tant que détail dans le portait d’un antiquaire féru d’objets précieux. Cet autoportrait sphérique est ensuite devenu un exercice de style à part entière, quil a pratiqué pendant plus de vingt ans avec des variations intéressantes. Dans la cuvée 1953, une statuette précolombienne accompagne la boule et assure la liaison entre l’extérieur et l’intérieur. Même idée en 1955, où c’est la pointe du pinceau qui joue ce rôle ; à noter que le tableau dans le tableau est, comme il se doit, inversé. En 1959 et 1961, la main droite ne tient plus le pinceau, mais se tend vers le spectateur. Il est remarquable que Montenegro, qui était droitier, a depuis le début corrigé l’effet d’inversion la boule qu’il peint n’est pas ce qu’il a sous les yeux, mais une réalité reconstituée. En 1965, trois ans avant sa mort, c’est toujours de la main droite qu’il exhibe la boule dont il est définitivement sorti. Man Ray A la différence d’un miroir sphérique, un miroir convexe autorise le spectateur à se refléter en dehors du centre. Autoportrait dans un miroir convexe, Man Ray, Vine Street, vers 1948 Les deux vues ont été prises en déplaçant latéralement l’appareil photo par rapport au miroir convexe, accroché au mur au dessus du canapé dans la première vue, l’appareil photo est au centre ; une table basse au motif en damier, à côté d’un jeu d’échec, fait pendant avec le photographe et souligne l’aspect calculé et maîtrisé de la prise de vue ; dans la vue décentrée, le mobilier est identique sauf le table basse, escamotée derrière le photographe ; du coup, celui-ci se retrouve expulsé du centre et mis en pendant avec le fauteuil vide si encombrée soit-elle, cette vue fait l’éloge de la vacuité. Quoique ringardisée par la photographie, la tradition de la boule sphérique ressort périodiquement comme exercice de virtuosité, sorte de bateau dans la bouteille » pictural. Karin Gellinek avec des tournesols Matthijs Roeling, 1973-74, Drents Museum Judith et Holopherne, 1975 Le miroir dans son cadre doré est associé à la fleur du tournesol. Karin Gellinek était la muse de Matthijs. Sans titre, Matthijs Roeling Le miroir se trouve coincé entre un globe terrestre abîmée et une poupée abandonnée. Le peintre réduit à une poupée encore plus petite est tenu en respect par la seule autre présence vivante et éphémère celle du criquet. Piotr Naliwajko Autoportrait avec ange gardien, 1995 Charlie, 2004 A propos du tableau de droite Il ne s’agit pas des pensées érotiques supposées de Chaplin, mais de sa complexité intérieure et de sa personnalité compliquée, de ce qu’il cachait non seulement sous le chapeau melon et le déguisement, mais au plus profond de son cœur et de qui d’autre il était un garçon éternel et en même temps übermensch. » Jacek Kurek Robin Freedenfeld Globe de jardinier Autoportrait au globe de jardinier A gauche, le globe se contient lui-même. A droite, il contient l’artiste, ou du moins son ombre. Eric de Vree Autoportrait dans un miroir sphérique Nature morte avec autoportrait dans une boule Nature morte avec autoportrait dans deux boules Nature morte avec autoportrait dans un verre Dans la technique à l’huile la plus classique, Le peintre anversois Eric de Vree montre la continuité entre les deux traditions flamandes de l’autoportrait virtuose de la boule ostensible au reflet discret voir Le peintre en son miroir 2c L’Artiste comme fantôme Jason de Graaf Autoportrait dans un miroir sphérique A Perfect Day In Which Nothing Really Happened Dans ses acryliques hyperréalistes, le peintre québécois Jason de Graaf joue lui aussi entre ces deux pôles, tout en éludant la pose égotique de l’artiste en plein travail. Parallel Ctrl+V Cetté élision va jusqu’à son élimination complète, dans un vide hypo-réaliste que met en évidence à gauche la multiplication des sphères, à droite le geste ironique du Mickey. A l’extrême, l’artiste réapparaît, dans un miroir en forme de pomme, sous uneforme humoristique ma pomme » . Will Wilson Autoportrait dans un miroir , 2000 Le rêve de Carel Fabritius, 2001 Autoportrait dans un miroir biseaute, 2004 Autoportrait convexe, 2005 En cinq ans, Will Wilson passe d’un autoportrait classique dans un miroir invisible, à un autoportrait dans un miroir extrêmement visible, à la fois par son cadre en trompe-l’oeil devant lequel passe la pointe du pinceau et les déformations convexes. L’autoportrait en Carel Fabritius de 2001 fait référence au peintre du Chardonneret, mort dans l’explosion de la poudrière de Delft. L’autoportrait de 2004, fragmenté par les pseudo-biseaux voir les yeux fermées dans celui du haut joue avec la vision panoptique. Autoportrait dans un miroir convexe Amnon David Ar, 2008 Les distorsions de la contre-plongée s’ajoutent à celles de la convexité. Le miroir n’est pas posé à plat sur le sol, mais en oblique. Modèle et artiste, Oleg Turchin, 2011 Dorures et coulures vénitiennes hommage au lieu où a été inventé le miroir de sorcières. Tom Hughes I had a nice day, 2015 Selfie Gerbera avec des oiseaux en origami Autoportrait au teeshirt turquoise, 2014 Toutes peintes dans son atelier de Bristol, ces toiles proposent, du plus petit au plus grand, divers degrés de grossissement sur le peintre en plein travail. Voir la suite énigmes visuelles Références
Longtempsdissimulé sous une couche de peinture, l’enfant ailé est dévoilé dans une version restaurée de la toile. Le cupidon de Vermeer attendait caché depuis près de trois Un avis éclairant de Daniel Arasse; histoires de peintures La jeune fille à la Perle, la Dentellière peuvent faire évoquer la silencieuse puissance de la peinture selon le mot de Delacroix. On a dit que la peinture de Vermeer était réaliste, mais il s’agit plutôt d’une peinture de la réalité. Courbet illustre plus le réalisme. Vermeer est considéré aujourd’hui comme le plus grand peintre hollandais avec Rembrandt. De fait il était très célèbre de son temps, recevait des visites d’amateurs étrangers et donc l’idée du génie méconnu est totalement fausse. Il meurt pauvre sans aucun doute mais surtout en raison de la baisse des revenus des terres de sa belle-mère, car il ne peint pas pour vendre, sa production reste stable tout au long de sa vie d’artiste, environ trois à quatre tableaux par an, ses tableaux sont en dépôt à l’extérieur de son atelier. Vermeer est un catholique convaincu, vivant à Delft, dans le coin des papistes », minoritaire dans ce pays protestant. Il travaillait avec une camera obscura » en usage à l’époque, mais en l’utilisant de manière déplacée une chambre noire mal réglée avec des gouttes de diffusion lumineuse, formant des taches de lumière sur une surface brillante et réfléchissante. On a parlé de son pointillisme mais ces taches apparaissent plutôt sur des surfaces non réfléchissantes comme la mie de main sur le tableau de la Laitière. Donc pas de réalisme ! Vermeer est un peintre profondément réfléchi. Il peint flou avec des pinceaux très fins, ce qui peut paraître curieux et il interpose des obstacles entre le spectateur et la figure qu’il représente. Pourtant ses thèmes sont très courants pour l’époque , il ne se distingue pas par l’originalité des sujets mais la façon de les traiter. Il peint des scènes d’intérieur , jamais l’extérieur à de rares exceptions près, le spectateur est invité dans le dedans du dedans, c’est à dire l’intime dans le privé. Mais cette intimité semble inatteignable , bien que très proche, selon des constructions de perspective propres à Vermeer la ligne de perspective est proche du niveau de l’œil des figures peintes , mais toujours plus bas. Nous nous retrouvons très près du regard du personnage mais nous ne le partageons pas. Sur la Dentellière seul le fil est d’une extrême netteté, tout le reste est flou. Nous regardons l’ouvrage mais pas ce qu’elle voit , nous ne voyons pas la dentelle qui est pourtant l’objet du tableau en Hollande du XVIIe siècle. Nous sommes exclus du secret du personnage, seul le tableau en est le dépositaire. Sur la Liseuse, les obstacles sont représentés par une table au premier plan, avec un tapis et un panier de fruits. Un rideau vert , sujet assez courant pour l’époque, peint par Vermeer en modifiant sa composition pour cacher un tableau accroché au mur, rideau tiré jusqu’au point de fuite de la construction géométrique. Nous voyons donc du caché. Sur l’Atelier du peintre qu’il nommait lui-même l’Art de la peinture, est représenté un peintre vu de dos devant une carte géographique , en train de peindre une allégorie de l’Histoire. Peinture classique, peinture d’histoire et peinture de connaissances démontrées. Ce tableau , Vermeer ne l’a jamais montré à personne, il ne l’a pas vendu. On y voit un peintre peignant son modèle, vu de dos. Curiosités dans l’observation il en est à l’esquisse, il utilise un appuie-main. Or Vermeer ne faisait jamais d’esquisses préparatoires, et l’appuie main n’est pas utile à cette étape. En outre il est habillé avec des vêtements passés de mode au moins quarante ans plus tôt. La carte géographique est magnifique mais illisible en raison de son éclairage. L’aspect lumineux des choses est un paradoxe magnifique , la peinture éblouit les connaissances de ce qu’elle montre. C’est la métaphysique de la lumière, l’expression d’une lumière spirituelle qui rejoint sa foi catholique. La peinture a la possibilité d’incarner quelque chose, et c’est sans doute là, la clé du mystère de Vermeer.
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Dansl'allégorie de L'Atelier (environ 1662-1668), Vermeer mélange habillement la fixité et le mouvement.La jeune fille à la couronne de lauriers pose les yeux baissés : elle est donc immobile. Le peintre tourne le dos au spectateur, par conséquent la seule activité visible est celle de sa main droite en train de peindre la couronne de lauriers sur la toile. A mes débuts, j’ai eu beaucoup de mal à faire de beaux fondus à l’acrylique. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait passer à la peinture à l’huile à un moment donné. 🙂 Mais pourquoi est-ce plus difficile de faire un dégradé de couleurs à la peinture acrylique qu’à l’huile? Et bien parce qu’une des caractéristiques de la peinture acrylique est qu’elle sèche très vite. Or pour faire un dégradé, il faut fondre les couleurs l’une avec l’autre de manière graduelle. Si les deux sèchent, elles ne peuvent se mélanger! Vous voyez le problème? Il faut une bonne maîtrise de la technique pour garantir une rapidité d’exécution et donc un beau dégradé de couleurs! 😀 Au programme 1 Introduction au Définition2 Les facteurs de réussite d’un beau dégradé à la peinture acrylique3 Différentes orientations pour votre dégradé à la peinture acrylique4 3 méthodes pour faire un beau dégradé à la peinture Méthode 1 Technique du dégradé humide sur humide » Présentation de la méthode Dégradé humide sur humide » SANS retardateur de AVEC retardateur de La méthode 1 pas à Méthode 2 Technique du dégradé humide sur sec » Présentation de la méthode Dégradé humide sur sec » La méthode 2 Méthode 3 Technique des glacis Présentation de la Dégradé par AVEC ou SANS médium pour La méthode 3 pas-à-pas5 Avantages et inconvénients des 3 méthodes Introduction au dégradé Mais, qu’appelle-t-on un dégradé » exactement? La technique est relativement simple dans les faits et nécessite peu de matériel. Cependant, elle n’est pas évidente à maîtriser parfaitement et vous demandera quelques entraînements. L’objectif de cet article est de vous familiariser avec les 3 méthodes principales pour faire un dégradé de couleurs parfait avec de la peinture acrylique. Maîtriser cette technique est essentielle dans votre progression en peinture. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un exercice qui peut paraître un peu pénible. Mais par la suite, cette technique vous permettra de fondre tout types de couleurs pour réaliser des fonds dégradés, de jolis drapés et des ciels magnifiques, ou encore des fondus de couleurs chair » pour faire des portraits réalistes. Vous trouverez ci-dessous quelques tableaux de maîtres illustrant l’utilisation du dégradé. Pour en savoir plus sur ces œuvres, cliquez sur les liens suivants La jeune fille à la perle de Johannes VermeerLa famille du comte de Gower de Angelica KauffmannNature morte aux oignons de Paul CézanneLa maison du pêcheur, Varengeville de Claude Monet Les facteurs de réussite d’un beau dégradé à la peinture acrylique De manière générale, pour un beau dégradé à la peinture acrylique, j’ai relevé 3 facteurs de réussite Rappel du cercle chromatique Pour en savoir plus sur le cercle chromatique et des associations de couleurs harmonieuses, je vous invite à demander votre guide Bien débuter en peinture » à la fin de cet article. Pour connaître tout ce que contient ce guide gratuit, cliquez ici. Différentes orientations pour votre dégradé à la peinture acrylique Avant de vous détailler les 3 méthodes pour réaliser vos dégradés, je voudrais vous présenter différentes manières d’orienter votre fondu Linéaire, la couleur A se fond progressivement vers la couleur B en suivant une ligne droite horizontale, verticale, de biais. Par exemple, pour le ciel d’un coucher de soleil, l’horizon prendra une teinte rougeâtre et en remontant progressivement, nous observerons des teintes plus jaune-orangé, puis bleu-clair jusqu’à un bleu plus ou en ellipse, les couleurs A et B suivent une courbe pour se fondre l’une dans l’autre. C’est le cas du rayonnement solaire par exemple. Le soleil, point lumineux qui peut être représenté par une couleur très claire, va se fondre petit à petit dans le reste du ciel en suivant les courbes de la source de les couleurs se fondent les unes dans les autres a priori sans suivre de logique. Je dis a priori car il y en a toujours une. Il s’agit la plupart du temps d’un effet de lumière ou de relief. Vous en aurez besoin pour faire par exemple le satiné de la peau, l’aspect soyeux des tissus ou encore des effets de feuillages en arrière plan. Passons maintenant, sans plus tarder aux 3 méthodes pour réussir vos dégradés! 😉 3 méthodes pour faire un beau dégradé à la peinture acrylique Méthode 1 Technique du dégradé humide sur humide » Présentation de la méthode C’est certainement la méthode la plus rapide. Par contre, la difficulté majeure réside dans le fait d’être justement très rapide dans sa réalisation. Pour les débutants en peinture, il faudra quelques essais pour pouvoir être satisfaits à 100% de votre dégradé. Commencez par vous entraîner sur des tout petits formats. SANS retardateur de séchage La peinture peut être appliquée avec simplement quelques gouttes d’eau pour la rendre plus fluide et fondre les couleurs plus facilement l’une dans l’autre. Cependant, en ajoutant de l’eau, la peinture est alors plus diluée et donc moins pigmentée. Ceci peut présenter des risques à la conservation. En effet, ce sont les pigments qui sont responsables de la résistance à la lumière. Moins de pigments, moins de résistance! Mieux vaut donc déjà sélectionner des couleurs avec une résistance maximale à la lumière. Pour savoir comment faire ce choix, je vous invite à lire un précédent article sur Comment décrypter les informations sur les tubes de peinture? . Dégradé de couleurs à la peinture acrylique, du jaune au orange avec la méthode humide sur humide ». Vous noterez que la peinture orange est un peu trop diluée et laisse quelques traces au passage du pinceau. Il faudrait, pour bien faire, repasser une couche de ce orange, peut être avec la méthode des glacis voir méthode 3 une fois la surface bien sèche. AVEC retardateur de séchage Pour éviter ces problèmes de conservation, vous pouvez utiliser un médium spécifique à la peinture acrylique qui vous permettra de retarder son temps de séchage. Une petite noisette suffit. Je le conseille pour débuter dans cette méthode! 😉 Il est vraiment difficile au début, je trouve, de fondre une couleur dans l’autre avec simplement de l’eau et une peinture acrylique qui sèche à une vitesse folle! Retardateur que j’utilise. Il est noté liquide » mais en réalité, il n’est pas fluide mais de la même texture que ma peinture en tube. Contrairement à une dilution à l’eau, je garde donc la même consistance et c’est ce que j’apprécie particulièrement. La méthode 1 pas à pas Pinceaux à poils souples pour réaliser les dégradés Mouillez votre support à l’aide d’un pinceau large, type spalter ou simplement avec votre plus gros pinceau si vous n’avez pas de spalter, que vous aurez trempé entièrement dans l’eau. Secouez le surplus d’eau. Car attention, le support ne doit pas non plus être détrempé! Simplement humidifié. 😀Toujours avec un pinceau large le même si vous voulez, appliquez une première couleur rapidement sur une zone du support humidifié en choisissant une manière de faire linéaire, radiale ou aléatoire. Ne vous arrêtez pas dans votre geste. Si vous choisissez par exemple de faire un dégradé linéaire, étalez votre peinture d’un bord à l’autre sans vous arrêter et avec la même pression sur le support pour ne pas laisser de traces. Allez jusqu’à la zone de transition de votre deuxième avoir nettoyé votre pinceau, ou en prenant un autre pinceau propre à poils souples, appliquez la deuxième couleur en partant de la zone opposée pour venir petit à petit vers la zone de transition. Gardez toujours un geste fluide avec la même manière de faire linéaire, radiale ou aléatoire.Passez de nombreuses fois sur la zone de transition en allant et venant petit à petit d’une couleur à l’autre. Surtout ne passez pas d’une couleur à l’autre sans passer par la zone de transition. Si vous l’avez fait vous pouvez toujours rattraper cela, en ajouter de nouveau de la couleur pure en repartant de la zone de départ et en allant petit à petit vers la zone de transition. Plus vous passerez de fois sur la zone de transition plus cette zone sera large et votre dégradé délicat. Mais attention au séchage! Si vous voyez que la peinture commence à sécher, vous pouvez pulvériser un peu d’eau avec un spray sauf si la peinture est déjà sèche auquel cas vous laisseriez des traces plus claires correspondant aux gouttes d’eau. Pas-à-pas en vidéo de la méthode humide sur humide » Si vous avez raté » avec cette méthode et que la peinture est sèche. Vous pouvez toujours passer à la méthode suivante en recouvrant tout votre tableau avec la couleur la plus foncée et/ou la plus opaque de vos couleurs à fondre. Méthode 2 Technique du dégradé humide sur sec » Présentation de la méthode Cette deuxième méthode laisse plus de temps pour sa réalisation. Elle est donc un peu plus simple à réaliser pour les débutants en peinture. Mais je trouve personnellement le rendu du dégradé un peu moins subtile. Et de plus, vous verrez dans la méthode qu’il faut bien réfléchir à la couleur à appliquer en premier et que dans certains cas, le dégradé peut tout simplement être impossible à faire! Pour réussir ce type de dégradé, il est essentiel de recouvrir le support avec la couleur la plus couvrante. En effet, si vous faîtes l’inverse, vous ne ferez que recouvrir la première teinte avec la deuxième sans la laisser apparaître et donner cette impression de fondu optique. La méthode 2 pas-à-pas Sélectionnez la couleur la plus couvrante. Si elles sont toutes les deux transparentes ou semi-transparentes, choisissez la plus cette couleur sur l’ensemble de la zone de votre dégradé avec un pinceau large et en évitant de laisser des traces. Puis, laissez la sécher votre deuxième teinte pour votre dégradé, avec un pinceau propre adapté à la manière de faire que vous aurez choisie pour votre dégradé, en y ajoutant quelques gouttes d’eau ou une noisette de retardateur voir méthode 1 pour faire votre choix entre les deux. Commencez par la partie la plus éloignée de la zone de transition. Avancez progressivement vers cette zone sans reprendre de cette nouvelle teinte pour que votre pinceau perde de la charge de peinture au fur et à mesure de vos allées et venues. Gardez bien toujours le même mouvement, ne vous arrêtez pas au milieu de votre geste et gardez une constance dans votre manière de procéder linéaire, radiale ou aléatoire et dans la pression que vous appliquez sur le support avec votre pinceau. Si besoin, renforcer la couleur de la deuxième teinte en recommençant plusieurs fois l’étape 3. Quand votre pinceau est déchargé, c’est-à dire avec moins de peinture, vous pouvez passer sur la zone de transition de nouveau mais attention, ayez la main légère pour ne pas déposer trop de peinture au risque de devoir recommencer l’ensemble du dégrader ou d’élargir la zone de transition des 2 couleurs. La méthode humide sur sec » étape par étape Noisette de retardateur pour séchage mélangée à la couleur, ici du Blanc de Titane qui est opaque à l’origine et permettant ainsi de le rendre plus transparent Méthode 3 Technique des glacis Présentation de la méthode Cette méthode est la plus longue à réaliser mais probablement la plus subtile dans l’effet obtenu du dégradé. AVEC ou SANS médium pour glacis Vous pouvez réaliser vos différents glacis en ajoutant simplement de l’eau. Mais comme nous l’avons vu plus haut voir méthode 1, vous aurez un risque plus important de dégradation de la couleur à la lumière et de conservation dans le temps. Le médium pour glacis vous permettra de rendre votre teinte très transparente. La méthode 3 pas-à-pas Ajoutez 10 à 30% de médium pour glacis à votre couleur ou à défaut de l’eau ou du retardateur. Testez sur un papier séparé l’effet de transparence obtenu et rajouter de l’eau ou du médium, jusqu’à obtenir l’effet ce glacis sur un support sec, préalablement peint ou non. Puis, laissez bien l’opération avec autant de couleurs que vous le souhaitez, et autant de couches pour obtenir l’effet d’optique souhaité. Avantages et inconvénients des 3 méthodes En résumé, chaque méthode à ses avantages et inconvénients. Je voulais vous présenter les 3 pour vous permettre de les tester et trouver celle qui vous convient le mieux. A vous de faire votre choix! Et puis en vérité tout dépend de votre sujet. Vous serez certainement amenée à toutes les utiliser. Personnellement, j’utilise les 3 méthodes mais toujours avec du retardateur de séchage qui se rapproche le plus de la façon de faire à la peinture à l’huile. Et vous? Laquelle préférez-vous? Avez-vous d’autres façons de faire vos dégradés? Épinglez cet article sur Pinterest
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Encore jusqu’au 22 mai 2017, vous pouvez admirer l’exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre au musée du Louvre à Paris. Elle réunit quelques 81 toiles de genre, dont douze tableaux de Johannes Vermeer, un tiers de son œuvre connu à ce jour. L’exposition couvre la période de 1650 à 1675 du Siècle d’or néerlandais et cherche à définir les relations d’émulation et de concurrence entre les plus grands peintres de genre tels que Gerard ter Borch, Gerard Dou, Gabriel Metsu, Frans van Mieris, Jan Steen, Pieter de Hooch et Johannes Vermeer. Comment est-ce que ces maîtres ont emprunté aux œuvres de leurs pairs pour les imiter voire les surpasser ? La concurrence entre ces nombreux artistes a fortement contribué au niveau de raffinement et à la richesse de la peinture de genre hollandaise de cette période. Vermeer et les maîtres de la peinture de genre. Catalogue de l’exposition au musée du Louvre à Paris. Louvre éditions / Somogy éditions d’Art, 2017, 448 pages, 300 illustrations. Commandez ce livre chez La couverture du catalogue d’exposition montre la fameuse toile La Laitière de Vermeer. Elle peut normalement être admirée au Rijksmuseum à Amsterdam. Adriaan E. Waiboer explique bien au début de son article “Vermeer et les maîtres de la peinture de genre” qu’il est tentant de penser que La Jeune fille au collier de perles de Johannes Vermeer représente la femme de l’artiste à sa toilette. Ce scénario est bien séduisant, pourtant la principale source d’inspiration de Vermeer n’est pas cette vision impromptue d’une scène de vie de couple dans sa maison de Delft, mais un voyage de l’artiste à Leyde où il a pu admirer la Femme à son miroirde son éminent collègue Frans van Mieris, achevé un ou deux ans plus tôt et figurant une femme de profil attachant son bijou. Quant à Frans van Mieris l’Ancien, il n’avait non plus spontanément demandé à sa femme de prendre cette pose ; il avait trouvé son inspiration dans la toile Jeune femme à sa toilette de Gerard ter Borch, qui, une dizaine d’années plus tôt, avait peint une femme devant son miroir, absorbée par ce qu’elle faisait, aux prises avec un nœud de son corset. Les similitudes dans le sujet, la composition et les poses des figures montrent que Frans van Mieris avait bien étudié le tableau de Gerard ter Borch pour préparer le sien. Adriaan E. Waiboer écrit que les chefs-d’œuvre des grands maîtres exposés au Louvre montrent des scènes qui paraissent si naturelles qu’on a l’impression que les artistes avaient directement sous leurs yeux les figures, les objets et le cadre architectural qu’il dépeignaient. Les similitudes de styles, de sujet et de technique ne sont pas des coïncidences. Selon notre auteur, elles permettent d’en déduire que les peintres avaient l’habitude d’admirer et d’examiner les tableaux de leurs confrères et d’y puiser leur inspiration, souvent pour essayer de les surpasser en vraisemblance, en virtuosité technique et et qualité esthétique. La concurrence des ces grands artistes a permis au troisième quart du dix-septième siècle de représenter l’apogée de la peinture de genre hollandaise. Adriaan E. Waiboer explique que la qualité et la popularité sans précédent de ces œuvres sont le résultat des évolutions économiques, sociales et artistiques qui se produisent vers 1650. La force financière des Pays-Bas commence à décliner au milieu du siècle, mais les grandes familles commerçantes continuent de s’enrichir considérablement. Cette classe privilégiée ressent de plus en plus le besoin de se distinguer par son raffinement et son luxe matériel. Elle se distingue par l’habillement, le comportement et les résidences. En outre, elle souhaite un type d’art qui corresponde à l’image qu’elle a d’elle-même Herman Roodenburg The Eloquence of the Body. Perspectives on Gesture in the Dutch Republic, 2004, p. 9-29. La peinture de genre des Pays-Bas de la période 1650-1675 répond parfaitement à cette demande. Cette âge d’or prend une fin abrupte. La troisième bataille navale des Pays-Bas avec l’Angleterre coïncide avec le début de la guerre franco-hollandaise de 1672. Les marchés de l’art et les villes autres d’Amsterdam en sont profondément affectés. L’économie des Sept Provinces s’effondre. De nombreux artistes font faillite. C’est la fin de l’âge d’or hollandais ainsi que de l’apogée de la peinture de genre. Adriaan E. Waiboer décrit comment la représentation de la lumière et de l’espace dans la peinture de Johannes Vermeer est celle des peintres de Delft, mais ses sujets, ses figures et ses compositions sont souvent des variations sur les tableaux de Gerard ter Borch et de Gerard Dou, mais également de Nicolaes Maes, Frans van Mieris et Pieter de Hooch. Quant à Pieter de Hooch, il mélange des idées puisées à Rotterdam et à Delft et aussi chez Gerard ter Borch, ainsi que chez Frans van Mieris, Johannes Vermeer et Gabriel Metsu. Et ainsi de suite. Adriaan E. Waiboer étale le tableaux des échanges d’idées, de sujets, d’influences entre ces artistes éminents. Par exemple les intérieurs très éclairés de Pieter de Hooch ont influencé certaines des premières scènes de genre de Johannes Vermeer. Par la suite, on observe l’inverse, que Pieter de Hooch adopte des sujets et des compositions de Johannes Vermeer, notamment dans l’œuvre Couple avec Perroquet1675-1678 qui se trouve à Cologne au musée Wallraf-Richartz. Les artistes trouvaient donc non seulement l’inspiration chez leurs aînés, mais également parfois chez les peintres plus jeunes qu’eux. Pour la seule période 1650-1675, les chercheurs de l’exposition ont trouvé plus d’un millier de liens entre des tableaux des dix-sept principaux peintres de genre. Les emprunts sont multiples. Par exemple les thèmes, les styles, les techniques, les matériaux, l’ordre formel composition, pose, disposition des figures, des types faciaux et des expressions. Les peintres empruntaient à leurs confrères des animaux, des intérieurs, des meubles, des décorations murales, des costumes, etc. Les artistes apportent souvent des modifications aux sujets qu’ils empruntent. Ils prennent des détails, des objets, des personnages, ils les ajoutent dans un autre contexte ou utilise une autre perspective. Selon Adriaan E. Waiboer, des indices montrent que les peintres de genre découvraient le travail de leurs confrères en étudiant les originaux, notamment dans leurs ateliers et chez les propriétaires de leurs œuvres, et non pas à travers des reproductions, gravures et estampes, etc. Certains artistes étaient également des marchands d’art. Vermeer et Netscher complétaient ainsi leurs revenus. Il est également important de noter que ces peintres de genre ne s’intéressaient pas vraiment à la représentation de la vie quotidienne, mais à des images séduisantes et assez stéréotypées. Les autres essais du catalogue essaient d’expliquer l’évolution de la relation entre la peinture de genre et les écrits sur l’art au dix-septième siècle Arthur Wheelock ainsi que les motivations qui poussent les peintres à réagir constamment aux œuvres de leurs confrères Eric Jan Sluijter, dressent le panorama des transferts d’objets et d’animaux que l’on observe dans les tableaux Marjorie Wieseman, analysent comment ces peintres se situaient les uns par rapport aux autres dans le choix de leurs techniques picturales et de leurs couleurs Melanie Gifford et Lisha Deming Glinsman, dévoilent les relations personnelles entre les artistes, leur familiarité avec les œuvres de leur confrères, les prix des œuvres et les profils des acheteurs Piet Bakker, et s’intéressent aux étrangers qui ont visité les Provinces-Unis et les maîtres de la peinture de genre Blaise Ducos. Bref, ne manquez en aucun cas cet exposition-événement au musée du Louvre, organisée en collaboration avec la National Gallery of Ireland et la National Gallery of Art de Washington, ainsi qui le catalogue qui accompagne l’exposition de ces vraies-fausses scènes de la vie quotidienne au dix-septième siècle ! Vermeer et les maîtres de la peinture de genre. Catalogue de l’exposition au musée du Louvre à Paris. Louvre éditions / Somogy éditions d’Art, 2017, 448 pages, 300 illustrations. Commandez ce livre chez
Nouveaurebondissement dans l’histoire du tableau en 1979. Une analyse aux rayons X révèle la présence d’un « tableau dans le tableau » : un cadre avec un Cupidon
253Cette peinture de genre de Johannes ou Jan Vermeer représente un peintre en train de réaliser le tableau qui nous est donné à voir. Il ne s'agit pas de l'atelier de l'artiste, mais d'une allégorie de la l'allégorie de L'Atelier environ 1662-1668, Vermeer mélange habillement la fixité et le mouvement. La jeune fille à la couronne de lauriers pose les yeux baissés elle est donc immobile. Le peintre tourne le dos au spectateur, par conséquent la seule activité visible est celle de sa main droite en train de peindre la couronne de lauriers sur la toile. Mais elle est saisie au moment de la pause où le peintre a tourné la tête vers la gauche pour se rendre compte sur son modèle, d'après nature, quel doit être son prochain coup de est rare qu'une peinture naturaliste, une composition élaborée et un espace lumineux forment un ensemble aussi harmonieux. Les détails réalisés avec talent peuvent être admirés individuellement, sans gâcher l'impression de sérénité et de paix qui se dégage de l'espace baigné de a dû travailler à cette peinture pendant des années. L'idée de ce sujet lui a sans doute été suggérée par les allégories de la peinture dont on décorait le nouvel hôtel de la guilde des peintres, au moment même où Vermeer en était vice-doyen, en 1662 et citer l'article L’Atelier 1662-1668, peinture de Johannes Vermeer », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL
Cevendredi 12 novembre, le Google Doodle rend hommage à Johannes Vermeer, né en 1632 à Delft, aux Pays-Bas, et mort à l’âge de 43 ans, en 1675 dans la même ville. Le peintre baroque, dont la vie reste mystérieuse, laisse 37 tableaux authentifiés derrière lui, dont les célèbres La Laitière (1658-1660), largement utilisé en

Vous venez d’acheter un pinceau tout neuf, beau et propre et un sourire s'étire instantanément sur votre visage. Quel bon moment ! Malheureusement, ce beau pinceau a très peu de chance de conserver sa forme longtemps et sa survie est en danger. Pourtant, avec un entretien régulier et une bonne utilisation, il pourrait rester comme neuf » assez longtemps. Les artistes ont des trucs pour conserver leurs pinceaux en excellent état pendant très longtemps. Je vous en livre quelques-uns ici. Tout d’abord ce qu’il ne faut pas faire pour bien préserver son pinceau 1 - Laisser sécher la peinture sur le pinceau Il est toujours plus facile de nettoyer la peinture quand elle est encore humide. Une fois sèche, c’est presque impossible de l’éliminer complètement. Pour éviter tout risque de dessèchement de la peinture sur le pinceau, nettoyez-le dès que vous avez terminé. La peinture laissée sur le pinceau rendra les poils plus rigides et les poils perdront leur forme. Lorsque vous utilisez de la peinture acrylique, humidifiez les poils avec de l'eau, mais ne laissez pas les pinceaux tremper trop longtemps dans l'eau. La peinture à l'huile est plus lente à sécher, il n'est donc pas nécessaire de laisser tremper les pinceaux dans le diluant pendant la séance de peinture, mais vous devez les nettoyer correctement lorsque vous avez terminé. Si la peinture à l'huile sèche sur le pinceau, essayez de faire tremper les poils dans un bon dégraissant pendant quelques minutes, puis frottez-les sur la paume de la main en ajoutant du savon au besoin. 2- Laisser les pinceaux tremper longtemps Le pinceau est composé de différents éléments, assemblés ensembles, soit avec de la colle, soit avec un sertissage. Trop d'humidité ajoutée au poids du pinceau appuyé sur ses poils, pourrait entraîner une forte déformation des poils. Le liquide peut aussi pénétrer sous la virole, imbiber et ramollir la colle, ce qui peut éventuellement décoller la virole du manche. Le liquide peut aussi faire gonfler le manche en bois qui, en se dilatant desserrerait le sertissage et entrainerait la séparation de la virole et du manche. Le manche, en gonflant entrainerait le détachement du verni qui pourrait tomber en miettes dans la peinture et causer inconfort et insatisfaction durant le travail de peinture. Comment bien nettoyer les pinceaux Lorsque vous avez fini de peindre avec un pinceau particulier, vous devez le nettoyer immédiatement pour éviter que la peinture ne sèche sur les poils. Suivez cette procédure simple pour nettoyer les pinceaux et vous conserverez vos pinceaux bien propres pour la prochaine fois que vous voudrez peindre. Rincez-les d’abord dans le diluant pour la peinture à l’huile ou dans l’eau pour la peinture acrylique. Rincez ensuite votre pinceau sous l'eau courante tiède. À l’aide de vos doigts, serrez doucement et rapidement les poils pour déloger davantage les restes de peinture. Le savon de Marseille est très efficace et dure très longtemps Utilisez du savon spécial pour artistes ou du savon ordinaire pour le lavage des mains, ou du savon à vaisselle ou encore mieux, du savon de Marseille. Mettez du savon sur votre pinceau et lavez doucement les poils avec vos doigts en passant le savon entre les poils. Rincez, vérifiez s'il reste de la peinture et, le cas échéant, répétez les mêmes étapes, jusqu’à ce que le pinceau soit bien propre. Une fois que vous êtes certain que toute la peinture a été retirée, secouez le pinceau pour éliminer l'excès d'eau. Épongez les poils avec un essuie-tout ou un chiffon, simplement en pressant mais jamais en frottant et faites sortir l'excès d'eau. Laissez votre pinceau sécher de préférence à l'horizontale. Quelques trucs de fabricants de pinceaux et de peinture Si les pinceaux ont perdu leur forme, vous pouvez les tremper dans de l'eau bouillante pendant quelques secondes et ils se remodèlent. Le fait de tremper régulièrement vos pinceaux dans un assouplissant vous aidera à rendre les poils plus doux et plus souples, les empêchant de devenir cassants. Faites tremper les pinceaux souillés de peinture à l'huile pendant 5 à 10 minutes dans de l'huile pour bébé. Ensuite, lavez-les bien avec du savon doux et de l'eau chaude. Nettoyez bien la partie des poils qui se trouve près de la virole. C’est souvent la zone la plus difficile à nettoyer, mais elle est tout aussi importante pour maintenir la forme de la pointe du pinceau. Après le nettoyage au savon et à l'eau, terminez le travail à l'huile d'olive. C’est incroyable combien de peinture à l'huile vous retirerez encore d’un pinceau que vous croyiez propre ! Et en plus, l'huile d'olive garde les poils plus doux ! Prenez une tasse en verre et remplissez-la de vinaigre blanc. Faites-la chauffer au micro-ondes pendant 1 à 1,5 minute, puis plongez-y vos pinceaux durcis. Ensuite lavez-les au savon et rincez-les à l'eau tiède. Voici un pinceau mal entretenu. La pointe des poils est déformée et les poils s'écartent À mes débuts, lorsque je peignais, j’utilisais des pinceaux bon marchés et je l’avoue, je n’en prenais pas bien soin. Je pensais faire des économies, mais je devais en acheter des nouveaux très souvent car il se détérioraient très vite. Aujourd’hui, j’achète peu de pinceaux, je les paie assez cher, mais ils durent des années parce que j’en prend bien soin. Ils sont toujours propres, prêts à être utilisés, les poils conservent leur forme originale et grâce à tout cela, je fais des économies et je peins avec beaucoup plus de plaisir et de confort. Avant de vous livrer une dernière astuce, je vous rappelle qu'en ce moment vous pouvez rejoindre la formation "La Peinture c'est Facile!". Et profiter de plus de 400 heures de cours de peinture ! En ce moment, vous pouvez profiter de 7 jours d'essai offerts en cliquant ici Un autre petit truc ? Remplacez vos essuie-tout et Sopalin par des chiffons doux. Quand c’est doux pour la peau, c’est doux pour les pinceaux ! Bonne semaine et à lundi prochain. Bye bye ! René

\n \n \nretrouver les pinceau et la peinture de vermeer

Laville de Delft a joué un rôle essentiel dans l’œuvre de Pieter de Hooch. Selon une nouvelle étude placée sous l’égide du Musée Prinsenhof de Delft, le climat artistique de la ville, où le peintre s’installe en 1652, a eu une influence déterminante sur le développement de ses peintures, aussi singulières que novatrices.

L'Art de la peinture De Schilderkunst, aussi intitulé La Peinture, L'Atelier ou L'Allégorie de la peinture, est un tableau de Johannes Vermeer peint vers 1666 entre 1665 et 1670, exposé au Kunsthistorisches Museum de Vienne huile sur toile, 120 × 100 cm. C'est donc un des plus grands tableaux de l'artiste. De nombreux experts estiment que cette œuvre est une allégorie de la Peinture, d'où le titre de suppléant L'Allégorie de la Peinture. Il est le plus grand et le plus complexe de tous les tableaux de Vermeer. Le tableau est connu pour être l'un des favoris de Vermeer, et est également un bel exemple du style visuel utilisé à l'époque dans l'art de la peinture. Créé à une époque où la photographie n'existait pas, il offre une représentation visuelle réaliste d'une scène de pose. Le tableau représente une scène intime de pose où un artiste peint une femme dans son atelier, près d'une fenêtre, avec en arrière-plan une grande carte des Pays-Bas. Le tableau ne comporte que deux personnages le peintre et son sujet. Le personnage du peintre est évoqué comme être un auto-portrait de l'artiste, bien que son visage ne soit pas visible. Un certain nombre d'éléments affichés dans l'atelier de l'artiste sont jugés hors de propos. Le sol carrelé en marbre et le lustre en or sont deux exemples d'éléments qui devraient normalement n'être réservés qu'aux maisons de la bourgeoisie. La carte à l'arrière-plan est celle des dix-sept Provinces des Pays-Bas, dessinée par Claes Jansz Visscher en 1636. Les experts attribuent du symbolisme aux différents aspects de l'œuvre. Le sujet peint par l'artiste est la muse de l'Histoire, Clio elle porte une couronne de laurier, tient une trompette représentant la gloire, et porte le livre de Thucydide, d'après le livre de Cesare Ripa écrit au XVIe siècle à propos des emblèmes et des personnifications, intitulé Iconologia. La double tête d'aigle, symbole de la dynastie autrichienne des Habsbourg et des anciens dirigeants de la Hollande, dont les armes ornent le chandelier d'or, ont probablement représenté la foi catholique. Vermeer était l'un des rares peintres catholique, dans la prédominance protestante des artistes hollandais. L'absence de bougies dans le chandelier est par ailleurs censé représenter la suppression de la foi catholique. Le masque couché sur la table à côté de l'artiste est considéré comme un masque de mort, montrant l'inefficacité de la monarchie des Habsbourg. Salvador Dalí se réfère à L'Art de la peinture dans sa propre vision surréaliste Le Spectre de Vermeer de Delft, pouvant être utilisé comme table en 1934. Sur la peinture de Dalí, nous pouvons voir l'image de Vermeer vue de son dos, dessiné comme une étrange table. Ce tableau est considéré comme un élément essentiel de l'œuvre complète de Vermeer, car le peintre lui-même n'a pas voulu le vendre, même lorsqu'il était endetté. En 1676, après sa mort, sa veuve Catharina le légua à sa mère, Maria Thins, dans l'espoir d'en éviter la vente pour satisfaire leurs créanciers. Le liquidateur de la succession de Vermeer, le célèbre savant de Delft et ami du peintre, Antoni van Leeuwenhoek, a déterminé que le legs du tableau à la mort du peintre à sa belle-mère était illégal. Ceci fait partie de l'article Wikipédia utilisé sous licence CC-BY-SA. Le texte intégral de l'article est ici →

Techniquede peinture : la peinture à l'huile Les bases du dessin et de la peinture ont été données par les plus grands. La peinture à l'huile peut paraître démodée mais elle est considérée encore aujourd'hui comme la technique reine. Apparue à la fin du Moyen-Âge en Occident, elle était utilisée avec la méthode tempera, puis s'est modernisée passant de la
Dans Genshin Impact, il existe de nombreuses quêtes. Retrouvez dans ce guide comment compléter la quête du paysage Luhua. Genshin Impact est disponible gratuitement depuis le lundi 28 septembre sur PC, mobiles iOS et Android et PS4. À lire aussi Comment télécharger et installer Genshin Impact sur PC, PS4, iOS et Android ? Comme pour bien d'autres jeux de type Action-RPG, il sera possible de compléter de nombreuses quêtes mais dans ce guide nous nous intéressons à la quête du paysage de Luhua. Retrouvez tout ce qu'il faut savoir sur cette quête ci-dessous. À lire aussi Primo Gemmes sur Genshin Impact, comment en obtenir facilement ? Comment compléter la quête du paysage de Luhua dans Genshin Impact ?La première chose que vous devez pour lancer cette quête est de vous rendre au lac Luhua, à l'emplacement du point d'exclamation afin de parler à fois cela fait, il vous demande de retrouver ses fournitures autour du lac. Voici ci-dessous entourer en rouge l'emplacement où vous pouvez trouver les les fournitures à l'ouest, ils se trouvent sur une petite colline donnant une vue imprenable vers les fournitures à l'est, vous avez également une vue imprenable vers Vermeer. Il vous faut vous rendre jusqu'au bout de la colline puis vous retourner pour les voir en que vous avez récupéré les fournitures, vous devez de nouveau parler à Vermeer qui vous demande alors d'examiner un rocher. Pour cela retournez-vous et regardez dans les différents bassins. Celui qui est le plus bas a une lueur qui scintille de la même façon que pour les fournitures. Interagissez avec, puis parlez à que vous avez récupéré les deux rochers étranges, vous devez à présent grimper les deux statues à côté de Vermeer et interagir avec celles-ci pour y insérer les rochers peine, vous avez fini d'insérer les rochers dans les statues que le combat s'engage. Cet affrontement est chronométré, n'oubliez donc pas de prendre vos meilleurs combats pour en finir avant le temps ennemis éliminés, il nous vous reste plus qu'à vous rendre dans le souterrain et éliminer les deux araignées pour obtenir trois coffres qui contiennent des vous venez à être perdu pour l'une de ces étapes, nous vous conseillons de suivre la vidéo YouTube explicative en anglais de 100% nous vous rappelons que Genshin Impact est disponible gratuitement sur PC, mobiles iOS et Android et PS4 depuis le 28 septembre 2020 et sur Switch dans les mois à venir mais pour le moment, aucune date n'a été communiquée.
Labeauté du ciel et celle de l’océan qu’ont su capturer les pinceaux impressionnistes ; la séduction languide et doucement vénéneuse de la peinture préraphaélite comme la grâce En 1650, la République des Provinces-Unies des Pays-Bas – un ensemble de sept régions détachées de la couronne espagnole depuis 1581 – est au faîte de la prospérité en Europe. Plusieurs décennies de succès commerciaux, grâce à son réseau de comptoirs et de colonies sur tous les continents, lui valent d’avoir fait pousser de belles fortunes. Celles-ci s’affichent dans des intérieurs luxueux, décorés de lourdes et coûteuses tentures, de faïences raffinées… et de tableaux. La peinture néerlandaise vit alors un âge d’or. Les artistes se sont tous tournés vers ces collectionneurs privés, qui se sont substitués aux commandes de l’Église dans des Pays-Bas remodelés par la Réforme iconoclaste. Alors que dans les Flandres méridionales, restées espagnoles, les intérieurs des édifices religieux continuent à s’emplir d’œuvres baroques, signées Pierre Paul Rubens, Antoine Van Dyck, ou Jacob Jordaens. Certes moins noble que la peinture d’histoire, la peinture de genre domine alors le marché néerlandais. " Ces artistes vivent et travaillent dans des villes différentes mais reliées entre elles par un efficace réseau de canaux et de routes" Les représentations de paysans à la tâche, de joyeuses scènes de tavernes, de rixes entre clients avinés, de fêtes de villages à la Brueghel, ou de groupes de soldats à la manœuvre, sortent par séries entières des ateliers d’artistes. Mais c’est un art d’un autre niveau qui est au cœur de la nouvelle exposition du musée du Louvre, à Paris, Vermeer et les maîtres de la peinture de genre ». Un accrochage exceptionnel qui ouvre, dans l’établissement parisien, une prometteuse saison hollandaise et flamande autour du Siècle d’or. À l’époque, un groupe d’une petite vingtaine de talentueux peintres – Pieter de Hooch, Gabriel Metsu, Frans Van Mieris, Nicolas Maes, ou Gérard Dou – a commencé à se constituer, afin de répondre à la demande de la haute société néerlandaise. Celle-ci est friande de scènes de genre élégantes et raffinées, mettant en valeur son standing » et son mode de vie. Ces artistes vivent et travaillent dans des villes différentes – Leyde, Haarlem, Rotterdam, Delft, ou Amsterdam –, mais reliées entre elles par un efficace réseau de canaux et de routes. Quelques heures leur suffisent pour passer d’une cité à l’autre." Johannes Vermeer est la tête d’affiche de l’exposition du Louvre, avec douze toiles sur les trente-six qu’on lui connaît, du jamais-vu à Paris depuis 1966" Une tradition d’échange pictural À Delft, ville de la faïence et berceau de la maison d’Orange – souverains des Pays-Bas –, un jeune peintre, Johannes Vermeer 1632-1675, fils d’un tisserand-aubergiste-marchand d’art, a fait son entrée au sein de la Guilde de Saint-Luc une confrérie des artistes, au terme de plusieurs années d’apprentissage. Converti, car marié à une catholique, il aborde d’abord la peinture religieuse et mythologique, avant de se tourner, lui aussi, vers la peinture de genre, intégrant ce petit groupe d’artistes produisant pour une élite sociale. Vermeer renouera avec le religieux, mais tardivement, avec une Allégorie de la foi. Aucun de ces artistes n’a laissé de témoignages écrits, mais leurs œuvres parlent pour eux, explique Blaise Ducos, conservateur au département des peintures du Louvre, et commissaire de l’exposition. Même si cela reste une hypothèse, faute de preuves tangibles, il est clair qu’ils se connaissaient et se rendaient régulièrement visite, tant on retrouve de motifs proches d’un artiste à l’autre. Chacun “butinait” ouvertement chez l’autre, réutilisant dans son propre style ici un motif, là une invention, ou les rejetant, mais en prenant soin que cela puisse se voir sur la toile. » Aussi les spécialistes ont-ils relevé, entre 1650 et 1675, un millier de liens entre des tableaux de dix-sept peintres de genre néerlandais !

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Dans lequel le peintre se marginalise ou se miniaturise, tout en contrôlant le regard. La leçon de musique Vermeer, 1662-64, The Royal Collection, The Windsor Castle Dans le miroir se révèle un des pieds du chevalet de Vermeer. Plutôt qu’un détail pittoresque impliquant le peintre dans son oeuvre, il s’agit plutôt de proclamer une forme d’égalité entre le pouvoir de la Peinture et celui du Miroir Une peinture parfaite, en effet, est comme un miroir de la Nature. Elle fait que des choses qui n’existent pas puissent exister, et trompe d’une façon permise, amusante et louable. » Samuel van Hoogstraten, Introduction à l’école supérieure de la peinture, Rotterdam, 1677 De plus, la présence éternisée du peintre en son absence crée un effet d’étrangeté, qui tient au rabattement du lieu de l’Artiste dans celui de l’Oeuvre, du temps du Faire dans celui du Fait Le miroir nous montre cette peinture comme se faisant » sous nos yeux. Il offre le paradoxe d’un tableau qui s’autocontient » L’instauration du Tableau, p 261, 1993 En tirant partie du fait que le minuscule rectangle en haut à gauche doit être le mur du fond, le professeur a pu reconstituer la topographie précise de la pièce, que l’ingénieur Tim Jenison a reconstruit en grandeur réelle il a ensuite reproduit le tableau en réinventant les méthodes optiques de Vermeer. La leçon de musique, recréée par Tim Jenison Cette passionnante expérience est expliqué dans Le miroir de l’atelier Charles Martin Hardie, 1898 Dos à dos à dos Francine Van Hove, 2007 Deux résurgences du chevalet dans le miroir… Nous allons voir maintenant des exemples où le peintre pudique va montrer un peu plus que le pied de son chevalet… Son reflet dans la famille Everhard Jabach et sa famille Charles Le Brun, vers 1660, Metropolitan Museum Lorsque le financier se fait portraiturer entre ses collections et sa famille, il autorise le peintre à s’inclure parmi elles, à une place privilégiée au dessus des instruments du savoir et de la religion une sorte d’alter ego, mais en deux dimensions. Ainsi, vus de trois quarts, le buste de Minerve et le reflet du peintre conduisent le regard vers le visage du maître de maison, lequel le relaye vers les autres êtres véritablement animés de la composition sa femme et ses enfants adorés. Le méchant tambour The naughty Drummer Nicolas Maes, 1655, Musée Thyssen Bornemisza, Madrid Une scène familiale Tandis que la femme menace du martinet le garçon bruyant, le peintre de genre, du haut de son miroir, jette un oeil objectif sur le vacarme. A noter que l’artiste n’entre dans le tableau qu’à la sauvette le point de fuite ne concordant pas avec son oeil, il n’est pas du tout en train de se regarder dans le miroir, mais d’observer son modèle. C’est uniquement la position du spectateur, à droite du tableau, qui capture incidemment son visage dans le cadre du miroir. Des allusions Cette scène familiale comporte plusieurs allusions [1]. Tout d’abord Maes fait un clin d’oeil à sa ville natale, Dordrecht, connue pour une histoire survenue durant l’inondation de 1421 l’ enfant au berceau » fut sauvé miraculeusement, en flottant sur les eaux. Mais c’est surtout la carte des Sept Provinces, pendue au dessus du garnement , qui recèle une intention politique. L’ombre noire qui la recouvre fait allusion à la situation sombre du pays après le traité avec l’Angleterre, déchiré par la guerre des partis. Ainsi le geste exagéré de la mère brandissant son martinet s’adresse, au delà de son fils, à tous ces enfants turbulents de la République c’est là qu’il s’agit de remettre de l’ordre. Jeune fille cousant Nicolas Maes,1655, Collection privée A l’appui de cette interprétation politique de la carte, dans cet autre tableau de la même période, elle apparaît cette fois en pleine lumière, au dessus de la jeune fille cousant dans la paix du foyer ici Maes a tronqué, par rapport à la carte originale, toute la partie gauche qui représente les Pays-Bas espagnols. [1] Voir Karten in Bildern zur Ikonographie der Wandkarte in holländischen Interieurgemälden des siebzehnten Jahrhunderts, Bärbel Hedinger, 1986 Ma famille, Joaquin Sorolla, 1901, Valencia, Museo de la Ciudad, Ayuntamiento Sorolla a retrouvé la composition de Maes dans ce portrait de famille pyramidal où, sous l’oeil surplombant du père, le jeune fils reprend le flambeau en croquant sa plus jeune soeur, avec l’aide de la grande. Intérieur avec le peintre et son modèle, Matthijs Roeling, 1970, Collection privée Version plus moderne de la même composition le titre est trompeur, puisqu’il incite à voir le jeune dessinateur, alors que le peintre est évidemment ailleurs plus petit que la poupée…. L’Atelier des frères Chernetsov Alexei Tyranov, 1828, Musée d’Art Russe, Saint Petersbourg Le peintre figure doublement dans le tableau en tant que personnage, dans le miroir accroché au mur seule figure éclairée au milieu des deux frères en contrejour ; en tant qu’emblème , sous les espèces de la palette posée au premier plan sur le tabouret. L’impossibilité physique peindre et ne pas peindre s’évacue dès lors que nous comprenons que la palette, avec ses couleurs bien rangées, est en attente sur le seuil, tandis que le peintre est en train d’esquisser le tableau. Larsson La chambre de papa, Carl Larsson, vers 1895 Au milieu de l’imposante chambre, avec un humour certain, Larsson décompose son autorité paternelle en trois morceaux les bottes, le torse et les moustaches, du plus grand au plus petit. Mes amis, le charpentier et le peintre Carl Larsson, 1909 Larsson ce Rockwell nordique se représente ici avec humour encadré par ses alter-egos le charpentier avec son marteau, le peintre en bâtiment avec son pot et son pinceau, les deux fixant un mystère en hors champ qu’il s’agit de clouer, puis de badigeonner de rouge. L’amoncellement des outils sur le sol, la moulure verte décloutée et posée sur la chaise, ne nous donnent aucune indication. Et Larsson, protégé dans son cadre doré au milieu de tout ce chantier, nous fixe d’un oeil bonhomme, et nous laisse en plan. Esbjorn faisant ses devoirs Carl Larsson, vers 1910, Ateneumin Taidemuseo, Helsinki Esbjorn faisant ses devoirs II Carl Larsson, 1912 La comparaison des deux versions montre combien la composition influence notre ressenti. Dans la vue frontale, l’écolier assis du côté de la fenêtre fermée, face à la statuette ennuyeuse, n’a qu’une seule envie passer du coté de la fenêtre ouverte, du jardin et de la chaise vide. Dans la vue latérale, tout l’univers du garçon – son établi, son bureau, son cahier – converge vers l’image de son père, qui le tient à l’oeil sans trop prendre le rôle au sérieux car clairement le gamin dort, les mains dans les poches et le nez en l’air, en face de la fenêtre ouverte ; et les trois têtes dans le cadre, tête d’or, tête de rapin et tête de pantin disent avec humour que les porteurs de chapeau ne font pas pas le poids face à un enfant qui rêve. Zinaida Serabriakova Tata et Katia dans le miroir Zinaida Serabriakova, 1917, Collection privée Charmant portait de la mère de famille avec trois de ses quatre enfants les deux filles de part et d’autre du miroir Tatiana, née en 1912, Ekatarina née en 1913 et un des garçons Eugene né en 1906 ou Alexandre, né en 1907 debout au fond du corridor. Ce sont encore les années heureuses à Saint Pétersbourg, avant la Révolution, le veuvage, l’exil sans les enfants, et la dèche. Zinaida tient son carton à dessin de la main droite et dessine de la main gauche, comme il sied à un reflet. A noter la perspective très approximative seule la ligne qui relie la tête de la petite fille à son reflet aboutit à l’oeil du peintre. Les fuyantes de la chaise aboutissent un peu plus à gauche. Celle de la table tombent plus bas, celle du corridor plus haut. Si le point de fuite du corridor tombait au niveau de l’oeil du peintre, le garçon serait caché par sa mère. L’intention de Zinaida n’est pas ici l’exactitude optique – elle s’amuse même, avec ce corridor en enfilade, à un pseudo effet d’abyme. La mise en scène est celle du bonheur familial, avec pour pivot la mère, entre les deux filles studieuses et le garçon qui ne tient pas en place. Chez le coiffeur Zinaida Serabriakova, fin des années 1920 Exilée à Paris, Zinaida a conservé son intérêt pour les ruses avec les miroirs deux garçonnes côte à côte semblent le reflet l’une de l’autre. Zinaida se situe à droite, à en croire la palette coincée derrière le tableau. Pour d’autres autoportraits de Zinaida, voir Sur son art classé par thèmes Son reflet auprès d’elle Jeune femme se poudrant Young Woman Powdering Herself Seurat, 1889-90 Courtauld Gallery, Londres La jeune femme de 20 ans est Madeleine Knobloch, la maîtresse de Seurat. Primitivement, le visage de celui-ci apparaissait dans le miroir. Mais, comme un ami lui avait dit que cela paraissait bizarre, il préféra le dissimuler sous un pot de fleur, transformant le miroir en tableau. Portrait de femme Santiago Rusinol, 1894, Museu Nacional d’Art de Catalunya, Barcelona Dans cette composition sévère, le profil barbu de Rosinol affronte, du fond du miroir, le profil délicat de la jeune fille. Tout est mis au service d’une simplicité efficace la perspective impeccable – les fuyantes du marbre de la cheminée convergent bien vers l’oeil du peintre ; la géométrie implacable – des emboîtements de carrés ; la palette raréfiée – noir et ocre ; le point de vue simplifié de profil. Austérité voulue, qui met d’autant plus en valeur les lignes serpentines de la jeune fille, la pureté de son profil, et les seuls objets colorés du tableau… …qui sont les attributs symboliques de sa fugitive Beauté deux brochures fanées et un bouquet fané.. Portrait de Henrietta Leopoldovna Ghirshman Valentin Serov , 1907, Gallerie Tretiakov, Moscou Ce tableau virtuose multiplie les reflets la fiole de droite par exemple, qui se reflète à la fois dans la table de toilette en verre et dans le miroir, nous mène jusqu’à l’oeil du peintre sur le bord. Malgré les parties non peintes de la partie gauche et du bas du meuble, malgré la focalisation impossible à la fois sur le visage de la femme et sur celui du peintre, ce portrait donne une impression d’exactitude optique sous les effets picturaux, la construction perspective est rigoureuse. Matisse Nature morte, serviette à carreaux Matisse, 1903, Collection Privée Un vase bleu borne la frontière entre l’espace de la serviette – froissé, bariolé, géométrique carrés du tissu, cercles des pommes et celui du miroir – indistinct, monocolore, organique, où se devine un autoportrait brouillé. Carmelina Matisse, 1903, Musée des Beaux-Arts de Boston, USA A l’inverse, dans cet atelier au miroir réalisé la même année, la silhouette massive et fortement charpentée du modèle peine à équilibrer la présence forte de Matisse, à l’autre bout d’une sorte de balançoire graphique fichée perpendiculairement au tableau. La manche droite du peintre et la main droite laissée inachevée du modèle rivalisent dans les rouges, de part et d’autre du vase bleu qui, ici encore, marque le lieu du pivot. Dans le plan du tableau, un autre équilibre s’établit entre le petit cadre de droite, et le cadre plus conséquent du miroir effet qui majore la taille du peintre, lui évitant l’écrasement total par la grande femelle centrale. Le Peintre et son Modèle Dufy, 1909, Collection privée Dufy, qui était gaucher, a eu soin de se représenter ainsi. La composition en quatre quadrants donne au modèle la moitié gauche, tandis que l’artiste et tous les objets de son art se trouvent encadrés de doré dans le miroir, qui fonctionne ici comme un tableau dans le tableau. Il se crée ainsi une sorte d’appel d’air depuis la réalité coloré vers le lieu de l’artiste, puis au delà vers la cadre de la cheminée où toute couleur s’abolit. Autoportrait avec modèle Angel Zarraga, vers 1940 A contrario, le peintre, pourtant debout, se trouve ici miniaturisé et amoindri par les tons bleus, au point que, sans profondeur, le miroir ressemble plutôt à un tableau dans le tableau. Et la main gauche de la femme posée sur le coussin, qui pourrait inviter le peintre de chair à venir d’asseoir à côté d’elle, semble plutôt là pour interdire à ce petit homme de descendre dans le monde des grandes. L’atelier Mario Tozzi ,1928 Exactement contemporaine mais dans en style moderne », cette toile évite l’effet jivaro en agrandissant le miroir, qui montre Tozzi de la tête aux pieds. Le modèle, avec sa mandoline et son miroir fait pendant, sans l’écraser, au peintre avec sa palette et son chevalet. Myself in the studio, Belford Mews Alberto Morrocco, Collection privée La composition met en orbite autour du modèle absorbé dans sa lecture les ingrédients habituels d’une nature morte bouteille, tasse à café, vase avec fleurs, compotier avec fruits, guitare. Seul échappe à cette convention le miroir dans lequel le peintre, réduit à un torse et à un regard, semble l’émanation de la pensée de la liseuse. Derrière lui, dans un spot bleu, une tête noire hurlante poursuit cette échappée dans l’abstraction. Portrait de Marguerite Kelsey Peter Edwards, 1992 Nous citons ici l’explication qu’a donné de son tableau Peter Edwards lui-même, en 2005 Le retour d’une modèle célèbre Cette peinture représente Marguerite Kelsey, une modèle célèbre entre les deux guerres, qui faisait partie de la scène bohème artistique de Chelsea. Elle a posé pour la plupart des grands artistes britanniques de l’entre deux guerres… Elle émigra en Nouvelle-Zélande au début de la seconde guerre mondiale avec son nouveau mari, et après sa mort suite à une longue maladie dans les années 1980, elle revint en Angleterre, sans le sou et souffrant d’une arthrite rhumatoïde invalidante. C’est alors qu’elle fut redécouverte par le monde de l’art dans son studio de Worthing… La grande peinture exécutée dans mon atelier de l’époque à Ellesmere, Shropshire, a été une tentative de représenter Marguerite comme je l’avais vue à Worthing mais aussi de distiller dans mon travail tous les souvenirs d’un monde artistique disparu. » La bouteille de vin Pendant les poses, il y avait toujours une bouteille de Riesling allemande pas chère, chaude, pas très forte. L’artiste et la modèle la sirotaient pendant les séances. » C’est ainsi que nous faisions à Chelsea – dans le monde de l’art, mon cher. Le vin blanc ne compte pas comme boisson. » J’ai mis une bouteille dans le tableau, là où elle se trouvait toujours, dans la cheminée. Peinte de manière détaillée, elle ne me satisfaisait pas. Elle semblait trop littérale – prosaïque, alors je l’ai raclée et l’écho» qui en a résulté m’a semblé plus évocateur. » Les jets spermatiques » Il y a plusieurs marques de jets de peinture sur la surface, qui ont ensuite été conservés sous le vernis… Mais que font-elles dans cette peinture ? Elles font certainement partie de l’histoire que raconte l’oeuvre. Robin Gibson de la National portrait gallery ironiquement les appelait spermatozoïdes ». Et le critique d’art McEwen a écrit sur ma technique irritante », ne comprenant pas, je pense, que ces marques faisaient partie de l’histoire, des sortes d’hiéroglyphes de peinture. Mais que sont-elles ? En regardant de nouveau, je vois ces marques flottantes comme les esprits de tous les peintres et sculpteurs qui ont représenté Marguerite et qui sont maintenant tous morts. » Le tableau dans le tableau …c’est lors d’une de ces dernières séances qu’elle a commencé à me dire qu’elle était assise comme dans un nu pour George Spencer-Watson, au début des années 1930. Cela a fait un déclic et je me suis souvenu que j’avais possédé une reproduction bon marché, du temps où j’étais étudiant à Cheltenham, représentant une jolie jeune femme assise dans une chaise. J’ai décrit la peinture avec son tapis de fourrure et ses boucles d’oreilles caractéristique et elle a dit » Oh, oui, mon cher. C’était moi ! » J’ai alors incorporé l’image dans le tableau. Elle se trouve dans le coin supérieur gauche. » Nu George Spencer-Watson, vers 1930 D’une autoréférence à l’autre La revue Modern Masterpieces » posée sur la table porte sur sa couverture le tableau lui-même. Edwards n’a pas tenté de reproduire l’effet Droste de Spencer-Watson, mais y a peut être puisé l’idée d’une autre forme d’autoréférence, celle du miroir » Le visage dans le miroir est un autoportrait représentant tous les artistes qui l’ont regardée, et à travers eux ont permis au spectateur de voir ce qu’eux-mêmes avaient vu. C’est une peinture sur le thème du modèle qui est vu et de l’ artiste qui voit. Parfois l’autoportrait prend prétexte d’une nature morte. Le miroir Laura-Therese Alma-Tadema, 1872 La seconde femme d’Alma Tadema fut son élève très douée voici un de ses tout premiers tableaux, un an après leur mariage, où elle s’est représentée dans le miroir, un pinceau à la main. La tulipe posée devant est un hommage à la Hollande, pays natal de son époux et source d’inspiration pour sa propre peinture. Une famille Lawrence Alma-Tadema, 1896, Royal Academy of Arts Pour leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Lawrence offrira à Laura ce tableau de famille, où elle figure à droite, accompagnée de son frère et de ses deux soeurs le Dr Washington Epps, Emily Williams et Ellen Gosse. Le peintre s’est représenté dans le miroir au dessus d’elle. Auto-portraits de Lawrence Alma-Tadema and Laura Theresa Epps, 1871 Le panneau posé sur le chevalet est inspiré par un diptyque réunissant les auto-portraits des deux époux, réalisé l’année-même de leur mariage. La rose anglaise et la tulipe hollandaise, séparées en 1871, se retrouvent en 1896 conjointes dans le même panneau. Pour plus d’informations sur la famille Alma-Tadema, voir Bonnard Table de toilette au bouquet rouge et jaune The Dressing Table with a Bunch of Red and Yellow Flowers Bonnard, 1913, Museum of Fine Arts, Houston Bonnard a peint à plusieurs reprises ce coin-toilette avec son miroir, dans la chambre de son appartement de Saint-Germain-en-Laye. Mais c’est le seul tableau où il se se révèle dans le reflet, tête coupée, pinceau à la main, nu à côté de la fenêtre qui laisse rentrer un peu d’air, à côté du chien qui dort. Reflet réaliste ou collage dans le miroir ? Peu importe l’important est que la vue plongeante unifie la table et la banquette de sorte que les accessoires de toilette complètent le pinceau du peintre, et le bouquet devient palette. Intérieur Bonnard, 1913, Collection privée Dans ce tableau de la même année, on retrouve le coin-toilette avec l’éponge dans son support, le gant de toilette et les petites étagères à droite. La figure dans le miroir est-elle le peintre ou sa modèle Marthe, occupé à se rogner les ongles au milieu des fleurs rouges, qui ont déserté le vase pour venir joncher le couvre-lit ? Le cabinet de toilette Bonnard, 1914, Met, New York Ici, pas d’ambiguïté la femme qui coud sur le lit est bien Marthe, tandis que le chien l’observe avec intérêt. Moi et le miroir du bar Myself and the Barroom Mirror George Grosz, 1937, Collection privée Dans cet autoportrait peint lors de son exil en Amérique, Grosz se représente cerné non par les nazis mais par ses propres démons. Sa bouche indistincte est assiégée par les plaisirs buccaux fumer pipe, cigares, allumettes et boire tire-bouchon, bouchon, bouteilles de toutes formes et couleurs. Quant à son oeil unique, il se trouve en voie d’occultation par les attributs de la luxure l’éventail et la carte postale. Notons que les trois reflets des bouteilles ne sont pas alignés vers l’oeil du peintre, mais vers le coin inférieur droit de la carte postale celui qui regarde la scène se trouve déjà, métaphoriquement, à terre aux pieds de la danseuse. Ainsi cette autocritique sarcastique se trouve chargée d’un pouvoir d’anticipation remarquable Grosz mourut en 1959 à Berlin, en tombant ivre en bas d’un escalier. Pour un autre exemple d’autoportrait-collage, voir Orpen scopophile Autoportrait, Duane Bryers, 1939, collection privée Argent et porcelaine, Allan Douglass Mainds, 1942, collection privée La mise en valeur du premier plan relègue l’artiste au rang d’objet secondaire. Cet effacement de la personne derrière la somptuosité des matières va trouver son point culminant chez un autre peintre américain, John Koch. John Koch Autoportrait avec Dora, John Koch, 1953 collection privée Autoportrait avec fleurs, John Koch, 1961, collection privée Dans les deux tableaux, ni les angelots dorés ni le cadre ne sont exactement les mêmes Dans la version de gauche, le reflet de la banane guide le regard de la main qui peint vers la coupe abondante, dissimulant en hors champ du miroir tout l’attirail du peintre il s’agit bien du portait d’un couple, réuni dans ce cadre baroque qui est la métaphore de l’appartement new-yorkais dans lequel ils vivent une vie dorée et brillante. Dans la version de droite, le peintre n’est en couple qu’avec son chevalet, redondé à l’extérieur dans le présentoir aux arabesques complexes. Autoportrait au miroir, John Koch, date inconnue Dans ce troisième opus, le peintre réduit à sa tête se trouve, en compagnie du lustre éteint, situé à la fois entre deux cadres et dans un cadre comme s’il méditait sur le paradoxe d’être à la fois non-peint et peint. Self-Portrait with Cockatoo Louise Camille Fenne, 2006, Collection particulière Le cacatoès avec sa crête jaune règne sur la commode et les fruits, enfermant l’artiste et son éventail de pinceaux dans la cage dorée du miroir. La boîte à peindre de mon père, Steven J. Levin , 1997, Collection privée La nature morte prend ici un tour plus intime l’éloignement dans l’espace reproduit l’éloignement dans le temps, mais le miroir, instrument de reproduction fidèle, assure la contiguïté entre le père et son fils. Portrait de Viridiana Sicart Diez Eduardo Naranjo, 1987, Collection privée Moi peignant en Juillet le crâne d’un chien Yo Pintando en Julio el Cráneo de un Perro Eduardo Naranjo, 1985-1991, Collection privée Eduardo Naranjo a expérimenté plusieurs compositions pour ses autoportraits au miroir. A gauche, il se montre comme détail dans le reflet de la vitre, le bras tranché au dessus du coude. A droite, le miroir calé par le crâne de chien renvoie une image également tronquée du peintre en cul de jatte. Dans les deux cas, la vitre ou la glace agissent non comme des révélateurs, mais comme des caches, qui dissimulent le plus important l’action même de peindre. Charles Pfahl autoportaits au miroir En passant d’une croix à l’autre, l’artiste perd ses bras, puis sa bouche, jusqu’à se réduire à son seul oeil droit. Ce singulier effet d’auto-crucifixion est simplement obtenu par le reflet à contre-jour du chevalet sur trois miroirs juxtaposés derrière. Dawn, Middau, Dusk Artist and models Charles Pfahl Dans ce triptyque virtuose, Pfahl étudie le même coin de sa maison sous trois lumières différentes celle de l’aube, celle de midi et celle du crépuscule. Le peintre et ses modèles donnent différents indices de leur présence, dans cet entre-deux entre fenêtre et miroir dont le cadrage supprime savamment tout repère spatial. Midi Le cadrage le plus large, celui du panneau central, nous permet de comprendre la disposition de la pièce . De gauche à droite un escalier dans lequel on voit la jambe nue d’un modèle, un renfoncement avec un mur blanc portant un premier miroir, un pan de lambris, contre lequel est posé un second miroir au cadre doré, sur le bord supérieur duquel est posé un voile. Du fond vers l’avant une façade vitrée avec deux fenêtres la seconde avec balcon, une cloison perpendiculaire, percée de deux ouvertures, dans l’angle, un ensemble d’objets en verre, dont une boule réfléchissante, la tête d’un lit parallèle à la cloison, devant lequel on devine un visage endormi plutôt un plâtre qu’un modèle vivant, un coussin de l’autre côté du lit, appuyé contre le miroir. Panneau Midi détail Les deux autres panneaux font un zoom sur une petite partie du panneau central, à cheval entre les deux miroirs. Aube A l’aube, l’artiste s’est assis de profil, devant la sphère réfléchissante. Il nous montre son oeil droit dans un petit miroir circulaire. Le nez et les lunettes, dans le miroir à bord doré, complètent le reste du profil que nous révèle le miroir situé dans le renfoncement. Côté modèles, on voit une main féminine posée sur l’épaule droite du peintre. Et on devine dans a boule un nu couché et un nu debout. Crépuscule Le soir l’artiste, assis dans l’autre sens, se divise entre les deux miroirs. On voit dans le miroir un nu debout tournant le dos au peintre ; et tout en bas, presque à la limite du cadre, les cheveux d’un autre modèle allongé sur le lit. A noter que, si l’intérieur de la pièce semble cohérent entre les trois tableaux, le reflet dans la boule ne l’est pas, de même que le paysage vu par la fenêtre comme si la boule s’était posée dans trois ateliers différents, comme si la maison s’était installée à trois endroits différents le matin dans une ville ancienne, à midi en pleine campagne et le soir dans une cité moderne. Autoportrait dans un petit miroir rond Sarah Raphael, 1990, Collection particulière On remarque dans le miroir le haut des tableaux vus à travers une arcade sur lesquels Sarah travaillait à ce moment là. La photographie de droite la montre soumettant un de ces tableaux à l’épreuve du miroir. Le miroir circulaire montre plus que le visage de l’artiste. C’est une sorte de coupe de l’intérieur de son crâne, menacé par le monstre triomphant qui se dresse au dessus symbole des migraines qui l’ont tourmentée durant toute sa courte existence. La disproportion du noir sur les petites plages de bleu ciel traduit l’intensité de cet écrasement. Voir la suite L’artiste comme fantôme
Cemuscle commence des apophyses épineuses de 5 vertèbres inférieures de la partie dorsale de la colonne vertébrale, du sacrum et de la partie arrière de la crête iliaque et de 4 côtes inférieures. Ses fibres sortent au-dessous du muscle trapèze et se dirigent horizontalement en dehors. Ces fibres couvrent l’angle inférieur du scapula. Les fibres de la partie moyenne du
Quand la science permet des voyages immobiles vers une lointaine proximité Titre accrocheur voire libidineux sur La jeune fille à la perle. Difficile de faire son retour après deux mois d’abstinence textuelle. Que voulez-vous je suis tombé dans les grosses ficelles de la presse de caniveau. Être sûr d’être vu. Je ne dis pas lu. J’ai conscience de mes limites ; un like suffira à la satisfaction de l’imposteur. Il s’en est passé des choses en deux mois et un dernier article rédigé sur une plage de la mer rouge. On expliquera donc ce manque de subtilité et cette facilité par 7 semaines de mobilisation totale autour du Covid 19. Juridique la mobilisation ; le risque demeure maitrisé. Et le sous-titre pédant, me direz-vous ? Et bien pareil ; toujours ce satané confinement. 7 semaines d’accompagnement scolaire à expliquer l’oxymore, la paraphrase ou lantiphrase au milieu de divagations autour de l’antimatière avec Roman après un cours sur le rôle de l’aorte dans l’hématose. Il est évident que je ne comprends rien à ce que je viens d’écrire. Je ne l’enseignerais pas autrement ! La beauté de l’inconnu Il y a en effet une beauté dans l’inconnu voire dans l’incompréhension du monde. Inès vient de rendre sur la plateforme du CNED un bel essai sur l’étranger comme source d’enrichissement mutuel » quel talent !. Bref, ce dimanche matin, après une bonne nuit d’environ 16 heures assez réparatrice bien que séquencée je tombe sur une étude The Girl in the Spotlight ». La jeune fille a été étudiée, analysée, découpée, torturée, martyrisée, outragée. La pauvre. Même si on nous dit que c’est non invasif, rendez-vous compte Microscopie électronique à balayage – analyse par rayons X dispersifs d’énergie SEM – EDXMicroscopie électronique à transmission par faisceau d’ions focalisés FIB – STEM ;Chromatographie liquide à ultra-haute performance avec un réseau de photodiodes, fixé à un détecteur de fluorescence UHPLC-PDA-FLR ;Hydrolyse et méthylation assistées thermiquement, chromatographie en phase gazeuse par pyrolyse – spectrométrie de masse THM-Py-GC / MS ;Photographie technique photographie en lumière polarisée et réflectographie infrarouge numérique 900–1100 nm ;Fluorescence macroscopique aux rayons X MA-XRF ;Tomographie à cohérence optique multi-échelles MS-OCT ;Microscopie numérique 3D haute a utilisé différents pigments et mélanges de peinture pour peindre le visage de la jeune fille. À G Photographie lumineuse visible [René Gerritsen Art – Recherche Photographie] Centre Des pigments de terre contenant du fer Fe ont été détectés à l’aide de la balayage de fluorescence macro-rayon X MA-XRF. [Annelies van Loon Mauritshuis/Rijksmuseum] À D La spectroscopie d’imagerie de réflectance RIS a cartographié les mélanges de pigments le rouge est principalement vermillon, le vert est ocre jaune mélangé au vermillon, et le bleu est principalement ocre jaune. [John Delaney et Kate Dooley National Gallery of Art, Washington.]Mais la Jeune fille est libérée ! Libérée de quelques secrets. Une équipe internationale de scientifiques publie depuis 2 mois les résultat de ses études menées depuis début 2018. Et ces outils nous ont permis de nous rapprocher de l’œuvre d’art plus que jamais » nous explique le dossier de presse. Des découvertes sur le pinceau de Vermeer, son utilisation des pigments et la façon dont il a construit » cette peinture en utilisant différentes couches. Méthodes et objectifs Certes, cette étude n’est pas la première évidemment. La précédente date de 1994. Les analyses scientifiques et les observations de l’époque avaient été associées à une restauration. Elle avait permis d’obtenir des informations précieuses sur les matériaux et les techniques que Vermeer a utilisés pour peindre. Gauche Photographie lumineuse visible [René Gerritsen Art – Recherche Photographie] Droite Sous-couches sous la surface révélées à l’aide de la réflectographie infrarouge multispectrale MS-IRR. [Image John Delaney et Kate Dooley, National Gallery of Art, Washington.]C’est qu’en effet le projet de 2018 n’a pas été motivé par des préoccupations de conservation spécifiques ou une conservation potentielle, mais plutôt par l’objectif plus large d’en savoir autant que possible sur les matériaux et les techniques de Vermeer et l’évolution de la peinture. Les questions spécifiques concernant les aspects matériel et technique de la peinture étaient Quelles mesures Vermeer a-t-il prises pour créer le tableau ?Que pouvons-nous découvrir sur les couches sous la surface ?Quels matériaux Vermeer a-t-il utilisés et d’où viennent-ils ?Quelles techniques Vermeer a-t-il utilisées pour créer de subtils effets optiques ?À quoi ressemblait la peinture à l’origine et comment a-t-elle changé ?Quelle est la condition chimique et physique de la peinture ?Il faut savoir que l’examen technique a eu lieu 24 heures sur 24 pendant une période de deux semaines fin février et début mars 2018, dans la salle dorée du Mauritshuis. Au cours de la journée, des membres de l’équipe de recherche étaient présents pour mettre en place et réaliser les différentes techniques d’imagerie et d’examen. Pendant la nuit, des méthodes de balayage ont été employées qui pouvaient être surveillées à distance ou utilisées en toute sécurité sans surveillance constante. Quelques remarques et surprises Dans l’ombre d’un doute s’appesantir sur les couches et sous-couches, les glacis et vernis, la composition chimique des pigments pourquoi pas… mais je n’y ai rien compris. De la ballade matinale de lecture, je partage quelques remarques et surprises. J’invite les jusqu’au boutistes à lire et télécharger les articles de la revue Heritage Science sans oublier pour les anglophones comme moi le clic droit de leur souris traduire. Entrer dans le tableau deux petits pâtés blancs Microphotographie numérique 3D la perle à grossissement 140 1,1m/pixel Hirox Europe,Jyfel Alors recentrons-nous. Sortons de l’épaté de Pâques qui ne fut cette année pas comme les autres malgré une bonne volonté familiale, à Boulogne ou dans mes locaux. Les pâtés blancs que nous avions vus et ressentis et bien nous les partageons. Grâce à l’outil mis à disposition en ligne. On n’a jamais vu une qualité aussi impressionnante. Sfumato, craquelures, lumières, ombres et transparences. Qui pensait avoir une telle émotion en scrollant » Merveilleux ! La 3D avant la 3D À cet égard on apprend dans les articles que Vermeer a réalisé une tridimensionnalité en jouant sur l’effet d’ombre gauche du visage et de lumière droit du visage avec une transition imperceptible entre les deux côtés du visage, qui suit sa pommette. avec les couleurs pour créer un contraste lumière-obscurité une couche de surface rose vif, une sous-couche grisâtre ou brune, un crème claire pour les zones claires, un brun rougeâtre pour les ombres plus profondes, des tons froids définissant les traits, en particulier autour de ses yeux et sur le côté de son visage ; avec un contraste prononcé en donnant l’impression d’une personne qui se tourne soudainement et spontanément vers le spectateur dans l’obscurité faut savoir que l’œil humain a une grande plage dynamique et est capable de s’adapter presque instantanément aux conditions d’éclairage changeantes, la projection photographique réduit considérablement la plage dynamique des images. L’obscurité apparaît plus sombre, la lumière apparaît plus claire et le nombre d’échelles de gris entre les deux est réduit. Est-ce l’usage d’une caméra obscura ? avec l’épaisseur des couches une sous-couche de couleur crème appliquée en couche épaisse pour créer une tridimensionnalité physique ». les tons moyens et les ombres révèlent des applications très fines de peinture finale de sorte que la sous-couche a été laissée partiellement exposée et a joué un rôle dans la couleur on tombe sur un détail des joues expliqué par un des articles mélange en douceur entre les trois différents tons de chair rose-brun, de la lumière pour refroidir, demi -teinte à l’ombre. Et on apprend que vraisemblablement, Vermeer a doucement fait glisser la peinture légèrement humide d’une zone à une autre avec un pinceau sec, créant une transition presque transparente du reflet à l’ombre. Preuve en est, on a retrouvé des poils de pinceau sur la toile. Palette et pigments Partant de ce fait la recherche a identifié et cartographié avec précision la palette de couleurs de Vermeer dans ce tableau pour la première fois rouge vermillon, laque rouge et laque rouge en cochenille,diverses nuances de jaune et de brun pigments de terre, laque jaune et jaune en étain,bleu ultramarine et indigo,nuances de noircharbon de bois et noir d’os et blanc deux types de plomb blanc ; blancs de plomb ; deux variété pour des propriétés optiques différentes pour assurer une transparence subtile et une transition transparente de la lumière à l’ombre sur la mMicrophotographie digitale en 3D du turban bleuGrossissement 140 μm/pixel. [Hirox Europe, Jyfel]Le rideau disparu et le souffle sur ses cils. L’imagerie infrarouge a visualisé de larges coups de pinceau vigoureux dans ces sous-couches. Il a peint les contours de la jeune fille avec de fines lignes noires. Vermeer a apporté des changements à la composition pendant le processus de peinture la position de l’oreille, le haut du foulard et l’arrière du cou ont été décalés. Le peintre a travaillé systématiquement de l’arrière-plan au premier plan après avoir peint le fond verdâtre et la peau du visage de la jeune fille, il a ensuite successivement appliqué sa veste jaune, son col blanc, son foulard et sa perle ». Et la perle ? La perle est une illusion – touches translucides et opaques de peinture blanche – et le crochet pour accrocher la perle » de son oreille est manquant. À bien considérer les choses, l’une des conclusions les plus surprenantes était que l’arrière-plan n’est pas simplement un espace sombre vide, Vermeer a peint la jeune fille devant un rideau vert. Les techniques d’imagerie visualisent les lignes diagonales et les variations de couleurs qui suggèrent le tissu plié dans le coin supérieur droit de la peinture. Le rideau a disparu au cours des siècles à la suite de changements physiques et chimiques dans la peinture verte translucide. Alors qu’à l’œil nu, la jeune fille ne semblait pas avoir de cil. Le balayage de fluorescence macro-rayon X et l’examen microscopique les lui ont rendus. Microphotographie numérique 3D de l’œil droit de la fille à gauche grossissement 140x 1,1 m/pixel [Hirox Europe, Jyfel], à droite la carte de fluorescence macro-rayonne MA-XRF pour le fer Fe montre que Vermeer a peint des cils à l’aide d’une peinture brune. La pointe du cil est à peine visible sur le fond sombre décoloré. [Annelies van Loon Mauritshuis/Rijksmuseum].Mais le microscope ne dit pas qui elle fût. Heureusement ! Jean-René Le Meur directeur des Affaires sociales dans une organisation fédérale nationale
Voiciquelques précisions de Charles : Je partage un jeu d’images classifiées (matériel Montessori là aussi) sur les oiseaux de la Réunion. Celui là est uniquement de moi, mais nous en réalisons pas mal d’autres avec PublicMontessori dans le cadre du cabinet de géo. cartes-renseignees-oiseaux Télécharger. 1.3. Les fruits et les légumes. Niveau 1 – Niveau 2 –
A regartder d'urgence ! Le musée c'est pour les Bac +5, la TV c'est pour les Bac -5. » Au prochain crétin qui vous sort une telle logorrhée verbale, dégainez cet article. Car, contrairement aux idées reçues, l'art ne se cantonne pas aux galeries et autres grandes institutions de Paris – ou aux chaînes spécialisées complètement perchées comme De même que la télé ne constitue pas forcément un ramassis d'idioties type les "Ch'tis à Miami". La preuve avec ce quintette de pastilles issues du petit écran, abordant la sphère artistique avec une large palette de styles, pour des programmes aussi intelligents que divertissants. 1. A vos pinceaux A voir, posé sur le canapé, avec un compétiteur cathodique Adaptée du format britannique "The Big Painting Challenge" et originellement diffusée sur France 2, l'émission "A vos pinceaux" a été déprogrammée après seulement deux épisodes. Ce qui est bien dommage puisque nous, on appréciait bien ce concours de peintres et dessinateurs amateurs. Heureusement, après deux semaines d'interruption, 'A vos pinceaux' est revenu sur France 4, le 31 janvier. Avec des épreuves aussi dingues que la présentatrice du programme, Marianne James peindre des légumes à Rungis, s'initier au street art, immortaliser les coureurs du Tour de France, etc.. Et, [ATTENTION SPOILER] entre Charlotte, Jordan ou Tim qui n'a que 17 ans, soit dit en passant c'est ce dernier qui a remporté la compétition et aura donc la chance d'exposer ses toiles au Grand Palais. Chaîne France 2 puis France 4Durée par épisode 1h55 2. De l'art et du cochon A voir, posé sur le canapé, avec un affamé L'art et la bouffe sont les deux piliers fondateurs de notre douce France. Il semblait donc plus que logique d'associer ces deux disciplines voire passions pour certains en une seule émission. Et paf ! ça donne "De l'art et du cochon", une production d'Arte où un chef revisite l'aliment ou plat au centre d'un tableau de maître exemple 'Les Mangeurs de pommes de terre' de Vincent van Gogh, 'La Laitière' de Vermeer ou une nature morte au homard. Il le déguste ensuite avec une cohorte d'experts éleveur, cultivateur, conservateur de musée qui sont précédemment intervenus dans l'émission afin d'apporter leur analyse sur le chef-d’œuvre concerné - qu'ils transportent sans complexe dans les vignes ou jusque dans la cuisine, au milieu des casseroles ! Bref, un gueuleton en forme de leçon d'histoire. Un colloque artistique et culinaire qui titille les papilles autant que les pupilles. Chaîne ArteDurée par épisode 26 min 3. Art Attack A voir, posé sur le canapé, avec un amateur de DIY ou un gamin ou les deux C'est dans les plus vieux pots de peinture qu'on fait les plus beaux pigments. Pour cause l'excellente émission 'Art Attack' a été créée en 1989 par Neil Buchanan artiste britannique, producteur mais aussi guitariste de heavy metal, oui, oui avant d'être exportée outre-Manche en 1997, sur Disney Channel. Si on regrette son format long qui faisait découvrir l'art aux enfants de manière ludique, grâce à des reportages et des big art » des œuvres géantes, à contempler en altitude, réalisées à même le sol avec des objets du quotidien, on apprécie toujours de retrouver les tutos qui ont fait sa marque de fabrique. Pour pouvoir frimer avec votre panier d'Halloween fait de bouteilles d'eau lors de la prochaine tournée de bonbons... Chaîne Disney JuniorDurée par épisode entre 5 et 10 min 4. D’art d’art A voir, posé sur le canapé, avec un zappeur compulsif Difficile voire impossible de parler des émissions d'art en faisant l'impasse sur "D'art d'art" – et son entêtant slogan chuchoté D'art d'art, c'est l'histoire d'une œuvre d'art ». D'ailleurs, avec cette phrase, tout est dit "D'art d'art", c'est l'histoire d'une œuvre d'art racontée par Frédéric Taddeï en 2 minutes chrono. Ainsi, même les plus pressés prennent le temps de découvrir dans quel contexte Gauguin a peint ses joyeusetés » ou les anecdotes savoureuses qui entourent 'La liberté guidant le peuple' de Delacroix, notamment une controverse de poils sous les bras... En somme, une dose de culture G en moins de temps qu'il ne vous en faut pour zapper. Chaîne France 2Durée par épisode 2 min 5. Les petits secrets des grands tableaux A voir, posé sur le canapé, avec un historien passionné Ce n'est pas pour rien que dans Arte » il y a art » la chaîne franco-allemande a une vocation culturelle et sait la porter avec des programmes de qualité. En témoigne cette autre émission qui nous invite à plonger dans un tableau célèbre comme dans un théâtre victorien en papier. Explication du tableau mais également du contexte historique, de sa réalisation, de sa structure et de ses détails insoupçonnés l'analyse est complète, exhaustive et décortique la moindre facette du chef-d'oeuvre sans être rébarbative parce qu'immergeant totalement le téléspectateur. Du grand art. Chaîne ArteDurée par épisode 26 min Clotilde Gaillard Un e-mail que vous allez vraiment aimerVous ne pourrez plus vous passer de notre newsletter. Grâce à elle, découvrez avant tout le monde les meilleurs plans du entrant votre adresse mail, vous acceptez nos conditions d'utilisation et notre politique de confidentialité et de recevoir les emails de Time Out à propos de l'actualité, évents, offres et promotionnelles de nos partenaires.🙌 Génial! Vous êtes inscrit!Merci de vous être inscrit! N'oubliez pas de jeter un œil dans votre boîte mail, pour découvrir très bientôt votre première newsletter! Àpartir du tableau de Vermeer, « La jeune fille au turban », l’auteur envisage l’objet de deuil comme le lieu d’une émergence, de nature transitionnelle, d’une figure intermédiaire entre perception et représentation, qui est à la fois présente et absente, et assure, au sein du processus de deuil, la continuité de l’investissement objectal par la promesse d’autre chose

JOHANNES VERMEER VAN DER MEER DE DELFT Première partie Pour peu qu'on ait approfondi l'étude de l'art ancien, qu'on ait fouillé les vieilles archives, feuilleté les livres de comptes des princes, des villes ou des États, parcouru les rôles des corporations et les listes des académies, il est bien rare qu'on ait pu se défendre d'un mouvement d'étonnement d'abord, puis d'inquiétude et de malaise, à la révélation d'une quantité énorme d'artistes de tout état, gens de mérite probable, de valeur certaine, honorés par leurs confrères, estimés de leurs contemporains, souvent même distingués par les princes ou par les rois, et qui nous sont aujourd'hui à peu près inconnus. — Hommes de talent dont les noms parvenus accidentellement jusqu'à nous ne nous disent rien, car nous n'avons pas la moindre notion des qualités ou des défauts qui ont bien pu caractériser leurs œuvres. Il se produit, en effet, dans toutes les écoles un phénomène singulier. L'histoire de l'art, au bout d'un temps relativement très court, se synthétise. Les rayons lumineux qu'elle projette ne s'arrêtent plus que sur un nombre limité de têtes spécialement favorisées; les autres restent plongés dans une ombre qui va toujours s'épaississant, et que chaque année qui s'écoule rend plus obscure. Fait plus regrettable encore, les œuvres de ces infortunés subissent le même sort que leur nom. Elles disparaissent peu à peu de la circulation, et quand elles ne sont pas brutalement détruites, elles sont dénaturées, elles changent d'étiquette et passent au compte d'autres artistes mieux cotés. La constatation de ce méfait ne date pas d'hier. Personne n'ignore, écrivait en 1808 le chevalier de Burtin1, qu'en effaçant les noms un vil manège a déjà plongé dans l'oubli le souvenir de maint excellent artiste ancien dont on ne retrouve plus, ou presque plus de traces, sinon dans les ouvrages des biographes, qui nous ont transmis les justes éloges qu'ont mérités de leurs contemporains parmi tant d'illustres concurrents beaucoup de peintres dont on ne connaît plus les ouvrages aujourd'hui.» C'est ainsi que la spéculation dépouille certains artistes de la part de gloire à laquelle ils ont droit, en attribuant uniformément leurs œuvres à un rival dont la signature fait prime, et à cinquante ans de distance une génération touffue de peintres et de sculpteurs, qui comptait par centaines les hommes de talent, semble se résumer en une douzaine de producteurs qui, seuls, demeurent connus et appréciés du public. Le plus souvent, il est vrai, celui qui constate cette étrange absorption essaye de se consoler de cette disparition singulière, en se persuadant que ceux qui n'ont pas survécu n'étaient pas nés viables. En vain l'estime dont ils ont joui dans leur temps vient-elle protester contre un jugement si lestement formulé. En vain objecte-t-on les prix relativement élevés payés pour leurs œuvres, le goût avéré de leurs protecteurs, la haute considération dont les entouraient leurs confrères, on trouve toujours quelque bonne raison pour s'abuser sur leur compte, quelque motif ingénieux pour expliquer leur éclipse, jusqu'au jour où l'apparition subite d'un chef-d'œuvre inattendu vient renverser le pénible échafaudage de ces suppositions malveillantes, et attester que le pauvre méconnu était sinon un artiste de génie, du moins un ouvrier d'un merveilleux talent. C'est là le cas de Johannes Vermeer, dont nous allons essayer de retracer la Rien n’est à la fois plus instructif et plus curieux que l'histoire de ce grand peintre méconnu. De son vivant, il fut apprécié comme artiste et honoré comme homme. Dirk van Bleyswijck, secrétaire du magistrat de la ville de Delft, personnage considérable par conséquent, voulant consacrer pour la postérité les gloires de sa ville natale, publia, en 1667, un énorme volume de près de 1,000 pages, sous le nom de Description de la ville de Delft2, et, parmi les artistes qui faisaient honneur à la cité, il mentionne Johannes Vermeer, quoiqu'il fût encore un jeune homme, et, quoique discret et réservé autant qu'un fonctionnaire public doit l'être, Bleyswijck se soit montré très avare de renseignements sur les Delvenaars, vivant encore au temps où il écrivait. De son côté, Arnold Bon, l'éditeur de la Beschryvinge, libraire bien posé, mais poète à ses heures, et du reste très mauvais poète3 ayant estimé qu'il était de son devoir d'écrire une pièce de vers pour déplorer la mort de Carel Fabritius, crut indispensable de citer notre peintre comme un de ceux qui pouvaient sinon faire oublier, du moins remplacer dans une certaine mesure le phénix», c'est ainsi qu'il appelait Fabritius, et qui, en attendant, marchaient le plus dignement sur ses traces. Partageant à l'égard de leur jeune confrère l'estime dont Bleyswijck et Arnold Bon donnaient des preuves publiques, les membres de la corporation des peintres de Delft, les maîtres de la gilde de Saint-Luc, firent à plusieurs reprises, de Johannes Vermeer un de leurs doyens. Enfin quand des étrangers de marque traversaient la ville de Delft, on les conduisait voir l'atelier de notre peintre. A Delphes sic, écrit Balthazar de Monconys, je vis le peintre Vermer, qui n'avait point de ses ouvrages; mais nous en vismes chez un boulanger, qu'on avait payé six cens livres, quoiqu'il n'y eut qu'une figure4...» N'avoir point de tableaux dans son atelier, vendre ses œuvres un bon prix, être visité par les étrangers, honoré de la confiance des artistes ses confrères, chanté par les poètes, enregistré par les historiens, si ce n'est pas là de la notoriété, mieux que cela même, de la célébrité, je demanderai ce que cela peut bien être. Il semble donc qu'avec de pareils atouts dans son jeu on soit sûr de passer à la postérité. Eh bien, non. — A peine Vermeer est-il mort que sa trace se perd, son nom s'oublie, son œuvre se disperse. Il ne faut pas vingt ans pour que cette renommée, en apparence si bien assise, s'évanouisse complètement. Houbraken5, le Vasari de l'école hollandaise, si généreux envers nombre d'artistes qui ne le méritent guère, conteur si prolixe d'histoires plus ou moins authentiques, biographe qui prend de toutes mains et accepte pour exacts tous les récits qu'on lui fait, Houbraken ne parle même pas de lui, ne cite même pas son nom. Chez Campo Weyermann6, il n'en est pas plus question que s'il n'avait jamais peint, et Van Goll ignore même qu'il existe de ses œuvres7. En France, à plus forte raison, même oubli et même silence. Ni Decamps8, ni de Piles9, ni l'auteur anonyme des Anecdotes des beaux-arts10, si remplies de commérages sur le compte des maîtres hollandais, ne semblent avoir eu la moindre connaissance de son nom et de ses ouvrages. En Allemagne, c'est tout de même. Fiorillo11, dans les quatre volumes qu'il consacre à la peinture hollandaise et flamande, ne mentionne pas une seule fois le nom de Vermeer, et Fusslin12 avant lui avait été tout aussi réservé. Ce fut seulement en 1816 que les deux auteurs hollandais de l'Histoire de la peinture nationale13 essayèrent de protester contre cette ingratitude et tentèrent en faveur du maître de Delft un essai de réhabilitation biographique. Mais à ce moment la trace de notre peintre était si bien perdue, qu'il n'était même plus en possession de son nom. Comme le constatent ses deux biographes de 1816, on le nommait déjà communément Van der Meer, et mieux Van der Mer de Delft Delft-schen Van der Meer pour le distinguer des deux Jean Van der Meer de Haarlem, le vieux et le jeune, et de Jean Van deer de Schoonhoven, qui habita Utrecht, et fut non seulement peintre, mais encore conseiller municipal de cette ville et receveur des convois et licences de la navigation14. Quant à des détails personnels sur Vermeer, Van Eynden et Van der Willigen n'en connaissent point d'autres que ceux donnés par Bleyswijck, et que nous connaissons déjà. S'ils ajoutent quelque particularité bibliographique, on peut être sûr qu’elle est de leur invention, et dès lors qu’elle est erronée. C’est ainsi qu’ils prennent prétexte d’une vente qui eut lieu à Amsterdam, le 16 mai 1696, et où l’on rencontre vingt et un tableaux de Vermeer, pour prétendre qu’il mourut à Amsterdam cette année-là, et que cette vente est celle de l’artiste lui-même, sa vente après décès. — Nous verrons tout à l’heure quelle créance mérite cette affirmation audacieuse. Quant à ses œuvres, ils mentionnent trois de ses tableaux et croient s'acquitter envers lui en le proclamant le Titien de l'école moderne hollandaise15». Il faut, certes, remercier, malgré les inexactitudes de leur récit et leur trop discret laconisme, les deux auteurs néerlandais d'avoir, après une si longue attente, remis enfin notre grand peintre à la place qui lui était due; toutefois, ce serait peut-être un peu forcer la note que de leur en laisser tout le Si les biographes s'étaient tû avec une singulière persévérance pendant près d'un siècle et demi, les oeuvres de Vermeer n'avaient point imité leur inqualifiable silence. Chaque fois que l'une d'elles s'était manifestée, elle avait parlé, et parlé avec une forte éloquence. Beaucoup de ses tableaux, il est vrai, avaient subi le sort que nous signalions tout à l'heure on les avait démarqués, altérés, mutilés, rendus méconnaissables et attribués à d'autres maîtres. Mais chaque fois qu'il en passait en vente un bien pur et bien authentique, non seulement les enchères le saluaient, solides et nourries17, mais les experts avaient grand soin de proclamer bien haut le talent et la valeur de l'artiste. C'est ainsi que l'expert Le Brun, en 1809, le déclarait un très grand peintre dans la manière de Metzu», et que, sept années plus tard, un autre expert, Pérignon, dans le catalogne de la première vente Lapérière, lui reconnaissait le talent de rendre, dans une manière large, le fini de la nature, la différence des objets, le soyeux des étoffes par la justesse de ses teintes et de l'effet.» À demeure dans une galerie princière ou dans une collection privée, l'effet produit par lui n'était guère moins grand. Chacune de ses oeuvres resplendissait d'un tel éclat, se manifestait avec tarit d'ampleur qu'à sa vue les gens du métier s'arrêtaient étonnés, surpris, émus et se croyaient obligés de constater l'évidente supériorité de cet inconnu. C'est ainsi que Reynolds, qui devait se sentir de pressantes affinités pour ce ne manque pas de mentionner sa Femme transvasant du lait18, parmi les tableaux qui l'ont le plus frappé en Hollande19. C'est ainsi que, dans des temps plus modernes, des critiques fort compétents eux aussi, mais non moins touchés par la puissance de cet admirable artiste, lui ont payé leur juste tribut d'éloges. M. Maxime Du Camp en 1857 Revue de Paris, Théophile Gautier, en 1858 Moniteur, M. Paul Mantz, en 1868 Gazette des Beaux-Arts, M. Clément de Ris, en 1872 Moniteur, rendent à Vermeer toute la justice qui lui est due. Quant à M. Viardot, la précaution qu'il prend de nous inviter à ne pas confondre Johannes Vermeer avec le vieux Gérard van der Meir, qui fut, comme chacun sait, élève des Van Eyck, si elle décèle un bon naturel, ennemi de toute complication inutile, elle prouve aussi que l'oeuvre mutilée de notre grand artiste avait frappé l'auteur des Musées de Hollande. Toutefois c'est à Thoré, ou plutôt à W. Bürger, car c'est sous ce nom de guerre que notre regretté collaborateur entreprit sa campagne d'exhumation, c'est à W. Bürger que Johannes Vermeer est redevable de sa réhabilitation, et c’est à lui qu'il faut en faire honneur. C'est à Bürger, en effet, qui, avec une conviction, une ardeur, une passion qu'on ne saurait trop louer et trop admirer, s'est attaché à découvrir une à une et à mettre en lumière les œuvres de ce peintre inconnu, c'est à lui, c'est à ses constantes investigations que nous devons d'avoir retrouvé une vingtaine d'œuvres bien authentiques de ce maître si puissant et si fort, c'est à son infatigable dévouement qu'il faut attribuer le légitime et grandissant intérêt qui s'attache aujourd'hui aux ouvrages de ce maître si rare et si parfait. Une seule chose a manqué à Bürger, c'est de pouvoir, en fournissant quelques dates certaines, limiter la vie de son peintre de prédilection, de ce sphinx», comme il aimait à l'appeler. C'est cette lacune que nous venons combler aujourd' Rien n'est plus intéressant, passionnant même, que la chasse au document, surtout quand elle a lieu sur un terrain incertain, mal connu et qui se dérobe à chaque instant sous les pieds du chasseur. Dès sa résolution arrêtée de percer les ténèbres qui entouraient son sphinx», Bürger fut fort embarrassé et se trouva aux prises avec une prodigieuse quantité de Jan Van der Meer, car aucun nom n'est plus commun en Hollande. Tout d'abord, rien que parmi les maîtres du XVIIe siècle, il en rencontra quatre ayant manié le pinceau 1°Jan van der Meer, d'Utrecht, qui a peint de grands tableaux et des portraits; 2° Jan van der Meer, de Haarlem, surnommé le Vieux, paysagiste, et 3° Jan van der Meer, de Haarlem, surnommé le Jeune, également paysagiste, mais dans le goût de Berchem, et enfin 4° Jan van der Meer, de Delft. Il lui fallut avant tout faire la part de chacun d'eux. Son embarras se serait encore accru s'il avait pu fouiller les archives de Delft et sonder les profondeurs de son état civil, pour ne parler que des contemporains de notre peintre, des van der Meer qui habitaient de son temps sa ville natale. Il se serait heurté, en 1640, à un Jan van der Meer, pharmacien, demeurant sur le Voldersgracht; en 1647, à un Jan Jansz van der Meer, veuf consolé qui logeait sur l'Out Beyerlant; en 1648, à un Jan Cornelisz van der Meer, non moins veuf, mais également consolé, et de plus chapelier de son état, ayant son domicile dans la Buitenketelpoort; en 1665, il aurait pris connaissance de l'héritage de Jan Reyers van der Meer, et, en 1680, de celui de la femme du scleoolmeester Johannes van der Meer, etc., etc., complication assurément inattendue, et qui n'aurait pas manqué d'augmenter le désarroi dans lequel il se trouvait plongé. Mais Bürger fut plus sage. Il ne s'aventura pas lui-même dans les archives de Delft. II alla aux renseignements, s'adressa au gardien attitré du trésor et fut éconduit avec une bonne grâce si parfaite, qu'il demeura convaincu de l'impossibilité de rien arracher à ce précieux dépôt ni au cerbère qui le gardait. Les archives de Delft ont été dispersées, écrit-il de la meilleure foi du monde, surtout dans la partie qui concerne le XVIIe siècle, et, malgré les recherches que l'archiviste a bien voulu faire, on n'a rien trouvé sur la naissance et la mort de Van der Meer.» La vérité est que l'état civil de la ville de Delft est des plus complets, et qu'aucune recherche sérieuse et intelligente n'a été faite par l'archiviste dont parle Bürger, sans quoi cet archiviste n'eût pas manqué d'y apercevoir ce que moi-même, pauvre étranger, je devais y découvrir en 1877 et ce que plus récemment y a retrouvé M. O Obreen, c'est-à-dire la date de naissance, la date de mariage et la date de mort de notre peintre. La vérité, c'est que la partie des archives de Delft qui regarde la Burgerlijke Stand, c'est-à-dire l'état civil, ne compte pas moins de cent soixante-quinze registres qui vont de l'année 1575 à l'année 1808 sans presque présenter de lacune. La vérité, c'est que sachant la confession des individus, il n'est nullement impossible, lorsqu'on veut s'en donner la peine et qu'on peut y consacrer le temps nécessaire, de retrouver les renseignements dont on a besoin, et je suis certain que ce n'est pas l'archiviste actuel, mon excellent ami J. Soutendam, qui me démentira. Il est à supposer, toutefois, qu'on aura commencé à chercher à l'année indiquée par Bleyswijck et que, ne trouvant pas de Vermeer ni de Van der Meer à cette année-là, on ne sera pas allé plus loin. Mais le fait n'était pas pour décourager un chercheur expert tous ceux qui ont pratiqué les archives hollandaises savent bien que jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle les noms de famille figurent très rarement et à l'état absolument exceptionnel sur certains registres de l'état civil. Il fallait donc tâcher de savoir quel avait été le prénom du père de notre peintre. Eh bien, ce prénom nous devait être livré par la mention matrimoniale de Jan Vermeer. Cette mention, en effet, nous apprend que son père s'appelait Reynier. Dès lors, plus d'erreur possible, et nos lecteurs se souviennent que, il y a six ans bientôt, nous donnions dans la Chronique20 le texte même de cet acte de naissance ci vainement cherché par le paresseux archiviste et découvert par nous. Cet acte est conçu comme suit Dito 31 octobre 1632. I kint Joannis, vader ReynierJanssoon, mœder Dingnum Balthazars Getuygen Pieter Brarnmer, Jan Heyndrickz, Maertge Jans. C'est-à-dire Dito du 31 octobre 1632. Un enfant, Joannis, le père est Reynier fils de Jean, la mère Dingnum, fille de Balthazar, les témoins sont Pieter Brammer, Jan, fils d'Heyndrick, et Marthe, fille de Jan. Ce Joannis ou Jan étant, dans l'année 1632, — année indiquée par Bleyswijck — le seul fils de Reynier mentionné par l'état civil de Delft, il était donc clairement établi que c'était bien là la déclaration de naissance de notre peintre; toutefois un doute pouvait encore subsister. Aujourd'hui il n'existe plus une mention mortuaire produite récemment par M. O. Obreen est venue confirmer notre découverte. Cette mention est relative à la mère de notre peintre; en voici la teneur Begraven in de nieutve kerk 13 february 1670, Dyna Baltens, weduwe van Reynier Vermeer in de Vlamingstraet. Je traduis Enseveli dans la nouvelle église le 13 février 1570, Dyna Baltens, veuve de Reynier Vermeer, demeurant dans la Vlamingstraet. Dyna étant l'abréviation de Dingnum et Baltens celle de Balthasars, il n'y a plus de place pour le moindre doute. La seconde mention d'état civil relative à Johannes Vermeer rencontrée par nous sur les registres de l'état civil de Delft est celle de son mariage. Nous la relevons sur les registres de l'hôtel de ville, à la date du 5 avril 1653 Johannes Reyniers Z. Vermeer opt Martvelt, Catharina Bolenes J. D. mede aldaer C'est-à-dire Johannes, fils de Reynier Vermeer, jeune homme demeurant sur le marché avec Catharina Bolenes, jeune fille, au même endroit. Et, en marge, on lit attestatie g. g. op Schepl, den 20 april 1653. Stadthuys. Attestation donnée par le corps des échevins le 20 avril 1653. Hôtel de ville. Voilà notre Vermeer marié, il a vingt et un ans. Le premier recueil de documents où il nous va apparaître maintenant ne figure plus à l'état civil de Delft, mais à la bibliothèque royale de La Haye Ce recueil se nomme le Meestersbœrk — ou le livre de maîtrise — de la gilde de Saint-Luc. Il nous apprendra que c'est l'année même de son mariage que notre peintre se fit recevoir maître. Schilder, den 29 December 1653. Johannis Vermeer heft hem dœn aenteijkenen als meester schilder, sijnde burger en heeft op sijn meester geldt betaelt 1 gul 10 stuyv rest 4 gul 10 st. — Den 24 July 1656 in alles betaelt. Traduisons Peintre Le 29 décembre 1653. Johannis Vermeer s'est fait inscrire comme maître peintre étant bourgeois, et il a pour son droit de maîtrise payé 1 fl. 10 sols, reste 4 fl. 10 Le 24 juillet 1656 il a tout payé. Ce même livre de maîtrise nous reparle de lui en 1663. Cette fois, ce n'est plus comme simple maître qu'il figure sur les registres de la corporation, mais comme syndic, comme doyen, comme Hooftman, comme chef-homme. Il exerce pendant deux ans ces importantes fonctions 1662-1663, puis il rentre dans le rang pour en ressortir en 1670 et figurer encore, en 1671, parmi les doyens. Après cela, plus rien. — Ce silence peut sembler extraordinaire si l'on s'en tient à la date mortuaire donnée par les auteurs de la Vaderlandsche Schilderkunst, c'est-à-dire 1696. Mais une vente de tableaux, quelque nombreuse et fournie qu'elle puisse être en œuvres d'un maître, n'est pas un acte de décès, et c'est ce qui nous avait fait estimer et même affirmer que Vermeer devait être mort aux environs de 167321. Nous ne nous étions trompés que de deux ans. Notre Johanues Vermeer passa de vie à trépas le 13 décembre 1675; il n'était, par conséquent, âgé que de quarante-deux ans. Voici la copie de la mention mortuaire inscrite à cette date sur les registres mortuaires Jan Vernneer Kunstschilder aen de onde Langedyck in de Kerk. Jean Vermeer, artiste peintre, — demeurant sur la vieille Langedyk, enterré dans l'église la vieille église. Et une note marginale indique qu'il laissait huit enfants mineurs. Ainsi se clôt cette carrière si brillante, si nous en jugeons par les rares productions qui ont survécu du beau talent de Vermeer, par l'estime de ses confrères, par ses contemporains. Né en 1632, marié en avril 1653, inscrit comme maître le 23 décembre de la même année, chef-homme de sa corporation en 1662-1663, c'est-à-dire à trente ans, de nouveau doyen en 1670 et 1671, mort en 1675. Voilà la restitution complète, intégrale de cette vie que Bûrger déclarait si obscure. Les archives qu'il croyait condamnées à un mutisme éternel ont parlé. Le sphinx», comme il aimait à appeler Vermeer, a livré son secret. Il nous reste à voir maintenant comment ces dates, heureusement retrouvées, viennent détruire l'échafaudage de suppositions qu'on avait élevé autour de cette sympathique figure, et expliquer ses œuvres mieux que ne peuvent le faire les plus ingénieuses suppositions. Notes 1. Traité théorique et pratique des connaissances qui sont nécessaires à sont amateur de tableaux, etc. Bruxelles, 1808, t. Ier p. 303 2. Beschryvinge der Stadt Delft betreffende des selfs situatie oorsprong en ouderdom, etc. Delft, 1667. 3. Campo Weyermann, faisant allusion à ses vers, traite Arnold Bon de poète de deux sous Een zeker poœt van deux aas», et ajoute qu'il aurait dû se nommer, non pas bon, mais très méchant. 4. Journal des voyages de M. de Monconys. Lyon, 1665-1666, p. 149. 5. De groote schonburgh der nederlantsche konstschilders. Amsterdam, 1719. 6. De Levensbeschryvingen der nederlandsche Kuntschilders. La Haye, 1729. 7. De Nieuwe Schonburg der nederlantsche Kuntschilders. La Haye, 1754. 8. La Vie des peintres flamands et hollandais. Paris, 1753. 9. OEuvres diverses de M. de Piles, de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Tome Ier, contenant l'abrégé de la vie des peintres avec des réflexions sur leurs ouvrages. Paris, 1767. 10. Anecdotes des Beaux-Arts. Paris, 1776. 11. Geschichte der zeichnenden Kunste in Deutschland und den vereinigten Niederlander. Hannover, 1818. 12. Hans Rudolph Fusslins kritisches verzeichniss. Zurich, 1816. 13. Geschiedenis der vaderlandsche Schilderkunst. Haarlem, 1816. 14. Geschiedenis, etc., t. ler, p. 164. 15 Johannes Vermeer den Titiaan der moderne schilders van de Hollandsche Scholl nœmen mag» 16. D'autant mieux que Rœland van Eynden, l'un des deux biographes en question, dans le Mémoire qui, en 1786, obtint le prix du concours Teyler relatif à la peinture hollandaise, ne mentionne pas encore Vermeer. 17. Témoin la Laitière, dont nous donnons la gravure, payée à la vente de Bruyn 1798 4,550 florins, et à la vente Muilman 1813 2,125 florins, près de 5,000 francs. 18. Aujourd'hui à Amsterdam, dans la galerie Six 19. Voir les œuvres complètes du chevalier Josué Reynolds. Paris, 1806. — Voyage en Flandre, en Hollande, à Düsseldorf, t. II, p. 338. 20. Année 1877, n° 43. 21. Voir Histoire de la peinture hollandaise, Paris, A. Quantin, éditeur, p. 488.

Unefois votre travail de peinture achevé, essuyez le pinceau sur du papier ou un vieux chiffon. Faites-le tremper dans de l'eau ou du white spirit en vérifiant que le diluant Sortir Publié le 21/02/17 mis à jour le 08/12/20 Partager Son destin est aussi mythique que ses toiles. Pourtant, l'artiste néerlandais n'était pas forcément celui que l'on aime raconter. Au Louvre, son histoire incarne surtout l'invention d'un peintre moderne. L’art adore se raconter des histoires. Surtout celles qui arrivent sans vraiment s’expliquer. Pourquoi Vincent Van Gogh se coupe-t-il l’oreille au beau milieu d’un champ de blé ? Pourquoi la vie de Vermeer semble être une bulle de savon, qui apparaît, s'élève et disparaît à la vue ? Criblé de dettes, père de dix enfants, marchand de tableaux, comme son propre père qui possédait une auberge dans la petite ville de Delft, le Hollandais Johannes Van der Meer, dit Vermeer, meurt en 1675 à l’âge de 43 ans. On l’enterre dans l'indifférence générale. Sauvé de l'oubli Deux siècles plus tard, à la fin XIXe siècle, l’historien de l’art Théophile Thoré évoque, dans un guide sur l’art hollandais dans lequel Rembrandt écrase tout, un petit maitre régional, illustre inconnu » gisant dans l’oubli, mais dont le musée Mauritshuis de La Haye conserve une petite toile à voir absolument, Vue de Delft. Ciel de perle ; reflets d’eau qui boit tout en écho. Piqué par la curiosité, Thoré mène une enquête digne de Columbo, suppute partout, cherche sans relâche, muni du catalogue de vente aux enchères publiques de 1696 dans lequel figure vingt et un tableaux de l’artiste. Il piste dans toute l’Europe les collections privés et publiques. Il localise cinq tableaux, dont L’Astronome et la désormais célèbre Dentellière au visage de lait, qui magnifient la lumière et le silence.. Une passion née au XXe siècle En cela, Vermeer est une invention du XXe siècle, période fracassée par la guerre et qui a tant besoin de paix. On s’emballe pour le geste suspendu d’une femme au collier à l’orée d’une fenêtre. On veut de la lumière, on aspire à la sérénité. Dans le même ordre d'idée, on redécouvrira en 1915, les visages rêveurs éclairés de flamme de bougies du peintre lorrain Georges de la Tour, héritier du Caravage, et lui aussi complètement oublié. Delft, l'autre perle du Nord On a tellement envie d'aimer Vermeer qu'on en déforme la réalité. On sait que la renommée arrange le récit. Elle raconte un artiste isolé, au geste lent, à la production rare, et les mains habiles plus liés de mystère que de on sait peu de choses sur Vermeer, mais suffisamment pour contrarier la légende. Sur sa prétendue solitude, par exemple, on sait que dès sa formation de peintre, il est reçu, en 1663, à la guilde de Saint-Luc qui fédère les artistes de sa ville. Il en sera même élu président un peu plus tard. Signe d'une popularité un peu oubliée par l'histoire. Vermeer eût même droit à un poème d'un admirateur, un quatrain d’hommage le désignant comme le digne successeur de Carel Fabritius, élève de Rembrandt mort à 34 ans et peintre à succès de son vivant. Johannes Vermeer, La Dentellière, vers 1669-1670. Huile sur toile marouflée sur panneau. © RMN-Grand Palais musée du Louvre / Gérard Blot La vérité sur le mythe C’est pour dénier cette affabulation d’un Vermeer peintre obscur oublié de tous que le Louvre réunit dans son exposition une large palette de peintres actifs à partir de 1650 dans les villes de Delft, Leyde, Amsterdam, Haarlem et tous les cités en canaux. Une fine équipe que l'on appelait en son temps la bande des modernes », ces peintres trousseurs de scènes intimes, rivés à l’opulence de clients fans de bulbes de tulipes et de peinture de était l’un d’eux, il était pleinement de son temps. Sa peinture converse à distance. Elle emprunte et se laisse influencer. Se teinte d’une union de génération, d’opportunismes tus, de valeurs, de thèmes communs. Elle se lie à celle son compatriote Pieter de Hooch qui peint, comme lui, une peseuse d’or ; elle partage la minutie ahurissante d’un Gerard Dou dans la dentelle ou le marbre ; ou reprend le thème galant de jeunes femmes lisant une lettre d’amour à l’orée d’une fenêtre de Gabriel Metsu. Petit miracle Ne nous y trompons pas, Vermeer a une capacité unique à épurer, prélever, concentrer. Petit miracle de la rareté. Il sublime les jeux de regards, caresse du pinceau le grain de la peau. Passe un temps dingue sur la mousse d’une couleur qui frissonne dans un coin du tableau. Artisan pas bavard, certes, il calcule tout, accords et distances des compostions, petit ballet des mains, symboles des objets usuels, vertige des enfilades intérieures. Mais laisse perler partout, une ambiance fragile et fugace. Johannes Vermeer, Femme à la balance, vers 1664. Huile sur toile. © Washington, National Gallery of Art Comme le dit Blaise Ducos, commissaire de l’exposition Ce que montre l’exposition c’est que Vermeer n’est pas toujours l’initiateur de ces scènes de genre raffinées et élégantes. Il intervient plutôt en fin de chaîne, il est celui qui réagit, transforme par soustraction, par épuration. Et tout ce qu’il enlève, il le remplace par de la lumière et de l’espace — qui sont les vrais sujets de sa peinture… » A lire Catalogue, coédition musée du Louvre et Somogy édition, 449 pages, 39 euros. Vermeer Musée du Louvre Louvre Partager Contribuer Sur le même thème Critiquede l'expo Vermeer et les maîtres de la peinture de genre, jusqu'au au 22 mai: Tlj sauf le mardi de 10h à 18h. Nocturne mercredi et jeudi jusqu’à 22h. Découvrez l'avis indépendant de Culture-Tops sur cette expo. Dans la région de Liyue, il existe un lieu magnifique avec de nombreux bassins aux eaux turquoise. Ce lieu c’est le lac Luhua et il renferme un gros trésor. Un personnage Géo est nécessaire pour récupérer le butin final. Par où commencer ? Parlez tout d’abord à Vermeer, un peindre itinérant. En cherchant le meilleur point de vue, il a perdu une partie de son matériel. Retrouvez les pinceaux et la peinture de Vermeer ! A l’aide des 2 peintures en couleur fournies par Vermeer, vous devez retrouver les lieux d’où il a peint et ainsi retrouver sur place son matériel.  Retournez ensuite rendre ce que vous avez trouvé à Vermeer. Trouvez une autre pierre particulière ! Vermeer vous a donné une pierre en récompense qui semble être un Å“il pour l’une des statues. Cherchez dans les bassin d’eau devant les statues le 2e Å“il. Percez le secret du lac Luhua Grimpez sur les épaules de chaque statue afin d’insérer la pierre dans leur tête. Le trésor est proche ! L’activation des 2 pierres libère un totem Géo entre les deux statues. Activez le pour déclencher un défi durant lequel vous devrez vaincre 3 mages un Pyro, un Cryo et un Hydro en 90 secondes. Une fois terminé, la grille se lève et vous pouvez récupérer les trésors. Attention aux araignées qui vous attaquent Bonus Si vous avez vaincu Stormterror, retournez voir Vermeer qui est sur l’un des points de vue voir image ci-dessous pour obtenir un succès ! Lavisite des canaux d’Amsterdam. La ceinture des canaux est construite autour de la ville à cause d’une explosion démographique en XVII ème siècle. Elle est liée à l’histoire d’Amsterdam et son passé. L’Heren, le Keiser, le Prinzen et le Singel sont les principaux canaux.La majorité des attractions de la ville se trouvent dans cette ceinture des canaux.
Au mois de février 1945, Göring fait procéder à l'évacuation de toutes les collections se trouvant dans son château de Carinhall avant de le faire sauter et d'aller rejoindre Adolphe Hitler à Berstengaden. Plusieurs trains remplis de tableaux et d’œuvres d'art pillés en Europe partent en direction des Alpes autrichiennes. Lors de la campagne d'Allemagne de 1945, les hommes appartenant à la section des Monuments des Beaux-Arts et des Archives, une unité créée par le président Roosevelt, vont découvrir près d'un millier de dépôts d’œuvres d'art volées par les Nazis ! Les Monuments men », des spécialistes dans le domaine des Arts, sont chargés de préserver le patrimoine culturel européen et de retrouver les œuvres d’art volées afin de les restituer à leurs propriétaires légitimes l'URSS disposait de la Brigade des Trophées. Les Américains vont découvrir 6577 tableaux au fond des galeries et derrière des portes blindées de la mine de sel d'Altaussee ! Et non des moindres la Vierge Marie de Van Eyck - le retable de Gand - l'Atelier et l'Astronome de Vermeer - la Madone de Bruges, etc., toiles provenant de la collection personnelle du feld maréchal Hermann Göring. ­Parmi celles-ci figure un Vermeer non répertorié ! Le Christ et la femme adultère, tableau acheté en 1942 par Hermann Goering pour florins auprès d'Alois Miedl, ancien banquier allemand naturalisé Hollandais devenu marchand d'art qui l'avait acquis de Han Antonius Van Meegeren. Han Van Meegeren est né en 1889 dans une banlieue d'Utrecht Pays-Bas. Jeune homme il se rebelle contre l'autorité d'un père, un instituteur rigide, qui entend le détourner de sa vocation artistique. Han va se lancer corps et âme dans la peinture et s'inscrire aux Beaux-Arts. Il va devenir un portraitiste apprécié et obtenir de nombreuses commandes de tableaux avant de devenir marchand d'Art et restaurateur. Son professeur, Bartus Korteling, considérait que l'âge d'or de la peinture hollandaise s'est éteint à la fin du XVII ème siècle. La mode est passée au postimpressionnisme de Van Gogh 1853-1890. En 1928, Han achète lors d'une vente aux enchères, un tableau de Frans Hals pour lequel , il a investi toutes ses économies. Il va restaurer la toile avec application et la remettre sur le marché en espérant en tirer un bénéfice substantiel. Tout le petit monde de l'Art jubile, on est en présence d'un tableau du grand maître, sauf Abraham Bredius l'expert le plus reconnu de l'époque. Van Mereegen est bien décidé à prouver à cet incompétent qu'il est atteint d'une cécité artistique. L'artiste divorce et quitte La Haye en 1932 en compagnie de sa muse pour s'installer à Roquebrunne Cap-Martin où il décide de créer le faux parfait ». Il porte son choix sur Jan Van der Meer Van Delft 1632-1675, mort dans la misère, sa famille criblée de dettes. Son projet va le tenir en haleine durant cinq années avant de parvenir à imiter les craquelures des vieux tableaux qui ne commencent à apparaître que près de 80 années après la peinture. En 1934, il achète une croûte » datant de 1690 dont il en ôte la couche picturale en la frottant avec de pierre ponce, la toile nettoyée, il y peint en sept mois, Les Pèlerins d'Emmaüs à la façon Vermeer ». Ses pinceaux et brosses sont en poils de blaireau comme ceux qu'utilisait Vermeer lui même. La précaution n'est pas anodine, un expert qui découvrirait un poil de porc sur la toile subodorait la supercherie immédiatement. Van Meeregeren prépare ses pigments en se servant des matériaux de l'époque la céruse pour le blanc, le lapis-lazuli pour le bleu, la cinabre pour le rouge. Le séchage total d'une peinture à l'huile est lent, une cinquantaine d'années ! Les experts s'assurent de l'authenticité d'une œuvre en frottant un coin de la toile avec un tampon imbibé d'alcool. Les pigments d'un tableau ancien se sont polymérisés avec le temps et résistent au test à l'alcool ». Van Meegeren a trouvé la parade, il mélange les pigments avec du phénol-formaldéhyde "résine" de bakélite qui durcit rapidement lorsqu'il est porté à 100° C, et de froisser la toile pour obtenir de fines craquelures avant d'y répandre une poudre grisâtre, mélange de cendres et de noir de fumée imitant la poussière accumulée au fil du temps ! Une part du génie de Han Van Meegeren repose sur le choix d'un thème vermeerien ». Meegeren sait que l'expert qui sera désigné pour l'authentification du tableau, Abraham Bredius, soutient que Vermeer a été influencé par le peintre lombard Le Caravage 1571-1610. Le Caravagisme est l'une des composantes de l'art hollandais du XVII° siècle recherche de naturel et de réalisme, et Vermeer représente l'âge d'or des peintres de l’École flamande Bruegel 1568-1625, Rubens 1577-1640, Hals 158 ?-1666, Van Dyck 1599-1641, Rembrandt 1606-1669 et quelques autres. Han Van Meegeren ne va pas s'abaisser à réaliser de vulgaires copies d’œuvres existantes, il va peindre à la façon de Vermeer et produire des toiles restées inconnues ». Vermeer n'a laissé aucun document de travail. Sur les quarante-cinq toiles attribuées au peintre, trente-sept seulement sont répertoriées, 26 scènes de genre, et on ne lui connaît qu'une scène religieuse Le Christ dans la maison de Marthe et Marie 1656. Le Christ à Emmaüs » Les disciples d'Emmaüs, une toile de 115 x 127 cm, va lui prendre quatre années. Au mois de novembre 1937, Abraham Bredius est dithyrambique Nous avons ici un chef-d’œuvre, je dirais le chef-d’œuvre de Vermeer, un de ses tableaux les plus grands par ses dimensions, une œuvre totalement différente de toutes les autres, et dont pourtant chaque pouce ne peut être que de Vermeer ». La toile est dans un état de conservation exceptionnelle et n'a pas été restaurée, regardez ces bleus et ces jaunes ! Aucun doute n'est permis, il s'agit d'une œuvre majeure de Johannes Vermeer peinte vers 1650. Le tableau est acheté par le musée Boymans Rotterdam pour la somme de florins. Transporté par ce premier succès, Han va s'enhardir et faire fortune. Les années suivantes voient apparaitre La Cène - Jacob bénissant Isaac - Le Christ et la parabole de la femme adultère - le Christ aux outrages. L'invasion de la Hollande par les armées allemandes va lui apporter de nouveaux clients. Han Van Mergeeren peint La Lavandière - Le Lavement des pieds, tableau acheté par l’État hollandais en 1943. A la libération de la Hollande, Han Van Mergeren est arrêté le 29 mai 1945 et emprisonné pour pillage de trésors nationaux hollandais au profit de l’ennemi », crime pour lequel il encourt la peine de mort ! Après trois jours de prison, il avoue que le Vermeer qu’il a vendu est un faux et qu'il en est l'auteur ! Durant les six années passées à Roquebrune Cap-Martin, il n'a pas seulement peint quelques Vermeer, mais aussi des Frans Hals - Pieter de Hooch - Gerard ter Borch dont certains sont accrochés dans les plus grands musées. L'ego d'Abraham Bredius l'empêche d'admettre qu'il a été dupé. Van Meegeren propose au tribunal de peindre un Vermeer ». Entre juillet et novembre 1945, il exécute Le Christ au temple ou Jésus enseignant dans le temple, les dénominations changent selon les sources devant une commission d’experts commanditée par le tribunal. Ceux-ci doivent se rendre à l’évidence, Meegeren est un faussaire. Son procès s'ouvre à Amsterdam au mois d'octobre 1947. Han Van Meegeren contre-attaque, en fourguant » des faux aux Nazis, il leur a extorqué de fortes sommes et a fait acte de résistance... L'audience est expédiée en une journée, Han Van Meegeren est condamné, comme faussaire, à un an de prison. Il succombe à une crise cardiaque après deux semaines passées derrière les barreaux, le 30 décembre 1947. Han Van Meegeren est devenu un héros national pour avoir berné l'occupant, et les toiles signées de sa main vont prendre de la valeur et être contrefaites... L'un de ses faux Vermeer a été vendu aux enchères à Paris sous le nom de Van Meegeren en 1995... Le musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam lui a consacré une exposition en 2010. Pour les amateurs, Le dernier Vermeer », film romancé sorti en mars 2021 à voir quand les salles rouvriront. Les spécialistes et fins connaisseurs de Vermeer se demandent comment ce tableau de Hans van Meegeren "Jesus Preaching in the Temple" avec ses visages de cartoon aux yeux globuleux est passé, comme beaucoup d'autres du même faussaire, pour un véritable Vermeer ». On ne connaît pratiquement aucun tableau religieux peint par Vermer ! Jean-Jacques Breton avance une explication l’important dans le faux n’est pas tant l’époque dont il est supposé dater que l’époque à laquelle on le regarde. A savoir il faut qu’il ait l’air vrai pour les spectateurs auxquels il s’adresse, qu’il corresponde à la conception historique que l’on se fait de l’œuvre supposée. ... Même si les faux de Van Meegeren nous paraissent grotesques, ils nous apprennent la relativité de la perception. Il n'y a pas de réalité de l'image, il n'y en a que des lectures des images. Notre vision est toujours déjà investie d'une représentation. En 1940, lorsqu'on regarde la Jeune Fille à la perle 1665 de Vermeer… c'est exactement comme si l'on voyait ça, un autre faux dû à Van Meegeren. Il faut des décennies et que l'œil s'habitue, pour que la caricature, grimaçante, devienne évidente ». Le vulgum pecus est toujours surpris lorsqu'un collectionneur s'offre une toile d'un grand maître ou celle d'un artiste mineur pour une somme rondelette. Le marché de l'Art reste un entre-soi réunissant des esthètes et des spéculateurs suivant la loi du marché de l'offre et la demande. Dans les années 1900, Berheim accumula des Van Gogh auquel personne ne s’intéressait, le slogan d'alors, Faites comme votre père, achetez un inconnu qui sera le Renoir de demain » ! Combien d'entre-nous ont acheté, dans les années soixante-dix, des lithographies signées Dali, Trémois, etc., pensant réaliser une plus value à moyen terme. Le marché de l'Art n'est pas la Bourse, il répond à de nombreux aléas dont celui de la mode. Les Dernières cartouches de Neuville, tableau acheté francs-or en 1890, fut revendu francs à l'Hotêl Drouot en 1949 ! Vengeance posthume. Han Van Meeregen a réussi à semer le doute Il n'y a peut-être même aucun autre peintre [Vermeer] dont l'œuvre officiellement reconnue contienne un pourcentage de " faux " aussi élevé ». En 1960, un collectionneur belge de passage à Londres à un coup de cœur pour la Jeune Femme assise au virginal, une toile d'une vingtaine de centimètres exposée dans la vitrine d'un marchand d'Art. Celui-ci le met en garde, il s'agit d'un ex Vermeer » déclassé en 1947... La toile est soumise aux experts du Metropolitan Museum en 2003, la science moderne va parler ». Cette toile déclassée a bien été peinte par Vermeer autour de 1670. Le 7 juillet 2004, le tableau est adjugé pour 24,2 millions d'euros lors d'une vente aux enchères ! °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
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